LeanSquare (ex-Activ’Up), “chaînon manquant” de l’aide aux start-ups?

Portrait
Par · 28/05/2014

Nous vous avions déjà présenté Activ’Up qui, entre-temps (pour cause de conflit de patronyme avec une autre société) vient de se rebaptiser LeanSquare. Comment cette nouvelle structure se positionne-t-elle par rapport à d’autres intervenants, tels que le WSL ou encore Nest’Up, basé à Mont-Saint-Guibert mais qui a tissé des liens avec MeusInvest via la structure d’accueil La Chapelle et deux personnes que l’on retrouve dans les deux structures (Ben Piquard et David Valentiny)?

Petit exercice de positionnement par la bouche de Gaëtan Servais, directeur général de MeusInvest.

“Des initiatives telles que Nest’Up proposent un accompagnement collectif de trois mois pour modéliser, pivoter un projet, définir les grandes lignes d’une “jeune pousse” mais il n’en sort pas une véritable start-up”, déclare Gaëtan Servais. “Avec le CIDE-Socran nous avons par exemple accompagné Famest et I love Climbing [Ndlr: rebaptisée entre-temps I Looove It]. Nous avons fait le constat qu’à la sortie du Nest’Up, les projets n’étaient pas encore suffisamment mûrs pour entrer en phase de capitalisation. Pour éviter que ces projets ne fassent le va-et-vient entre diverses structures et pour accélérer leur time-to-market, nous avons décidé de créer une filiale spécifique qui puisse accompagner ces projets, de manière individualisée, pendant maximum un an, à la sortie d’un Boostcamp [Microsoft Innovation Center] ou d’un Nest’Up.”

Via LeanSquare (Activ’Up), les projets sélectionnés ont droit à un coach individuel et seront accompagnés pour définir un véritable plan commercial, identifier leur clientèle potentielle, entreprendre les premières démarches et formuler un scénario financier concret, apte à convaincre des investisseurs professionnels. “En sortant d’un Nest’Up, les porteurs de projets ont certes fait une petite étude de marché préliminaire, ont réfléchi à leur modèle mais ce qui leur manque encore, c’est une réelle confrontation avec le marché. Or, c’est là une nécessité s’ils veulent franchir l’étape du financement”.

La “nuance” privé/public

Gaëtan Servais salue à cet égard la naissance du Lean Fund (relire notre article). “Il se positionne un peu comme Activ’Up [Ndlr: le nouveau nom de baptême – LeanSquare – rapproche encore – volontairement? – les deux initiatives]. Nous partageons en fait le même constat. A savoir, l’incapacité ou la difficulté qu’il y a pour ceux qui ont participé à un Nest’Up de lever des fonds. C’est une bonne chose que des acteurs se manifestent dans les différentes sous-régions. Cela nous permettra de mailler l’expertise.”

Avec toutefois une caractéristique propre à LeanSquare: “la structure peut compter sur la robustesse du fonds de Meusinvest, sans la pression d’investisseurs privés qui peuvent se montrer plus exigeants en termes de choix.”

Gaëtan Servais (MeusInvest): “Permettre aux start-ups de se confronter au marché, étape nécessaire pour attirer du financement.”

S’il est vrai que le fonds Start-up Invest n’est pas entièrement public (23 entrepreneurs liégeois sont montés à bord), Gaëtan Servais souligne que “la participation de ces investisseurs privés se fait dans le cadre d’une vocation d’intérêt général plus marquée que s’ils évoluaient au sein d’un fonds strictement privé, où les exigences sont plutôt une sélectivité et un rendement à court terme. Ils n’interviennent pas dans le cadre de Start-up Invest dans une optique de rentabilisation rapide. Ils savent en effet que quand ils investissent, l’argent est bien investi et qu’ils le font sans risque puisqu’ils ont la garantie d’un rachat de leur investissement à la valeur de souscription. Un peu à la manière d’un bon d’Etat mais avec la volonté de s’inscrire dans l’écosystème de leur région et de favoriser le développement de PME locales.”

Web et “low tech”

Le programme d’accompagnement personnalisé, par un coach, a une durée d’un an maximum. Ce qui ne permet pas de verser la structure dans la catégorie “incubateurs”. Pas question d’ailleurs pour LeanSquare de faire concurrence au WSL, l’incubateur dédié aux “sciences de l’ingénieur (informatique, spatial, aéronautique…) auquel Meusinvest est également associé, via le fonds SpinVenture.

“Un incubateur, tel que nous le définissons, est une structure d’accompagnement pour projets high tech. LeanSquare se définit davantage comme un accompagnateur de projets plus low tech, en ce compris de projets et sociétés orientées Web”, souligne Gaëtan Servais. “Dans certains cas, nous serons donc amenés, à un moment donné, à passer la main à une autre structure, par exemple le WSL. La différence avec un incubateur se situe aussi dans la méthode d’accompagnement. Notre but est d’amener les projets à un stade de maturité suffisant pour leur ouvrir des financements d’invests, de business angels ou de capital risqueurs. LeanSquare n’hébergera par ailleurs pas le siège social des projets. Certains ne sont d’ailleurs pas encore constitués en start-up.”

La structure leur offre donc plus simplement un espace [La Chapelle] où ils peuvent bénéficier de bureaux partagés et d’espaces d’animation communs, où l’accompagnement par un coach peut s’effectuer pendant un temps déterminé, où ils sont en contact direct avec les experts du CIDE-Socran, avec ID Campus qui organise un executive master trans-disciplinaires en créativité” ou avec d’autres start-ups de passage (en ce compris celles qui participeraient à un prochain programme Nest’Up hébergé à Liège).


 

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