NivelInvest: le risque, mais pas sans filet

Portrait
Par · 30/05/2014

NivelInvest cantonne ses actions au territoire du Brabant wallon, cumulant plusieurs rôles: apporteurs de fonds à risque pour start-ups, financement de la phase de croissance pour PME ou sociétés déjà plus mûres, et assistance à la transmission d’entreprise. Tous les secteurs d’activités sont potentiellement concernés par ses interventions, à l’exclusion toutefois de l’horeca, de l’immobilier et du B2C. Les types d’intervention sont également variés: prêts, capital-risque, prise de participation.

“Nous menons une vaste stratégie d’investissement qui va de l’ICT aux sciences de la vie. Notre prisme d’appréciation est la présence d’une composante d’innovation.” Critère d’exclusion: des sociétés en difficulté financière.

L’équipe étant réduite (c’est un euphémisme), l’invest s’appuie sur un comité d’investissement constitué de gens de terrain expérimentés dès l’instant où les sociétés concernées évoluent dans l’ICT. Depuis 2013, toute intervention se fait dès lors en co-investissement avec le fonds privé Internet Attitude, dans lequel elle a pris une participation en 2013.

“Nous sommes trop peu nombreux pour pouvoir réellement parler de compétences multidiciplinaires. Nous avons donc recours à ce comité d’investissement constitué de personnes ayant une solide expertise afin de nous forger une idée notamment sur la solidité des business models. Le souvenir de l’implosion de la bulle Internet du début du siècle est encore vivace dans nombre d’esprits…”, déclare Pierre de Waha. “Si l’investissement concerne l’Internet, le numérique et/ou le B2C, nous passons la main à Internet Attitude mais on pourrait envisager un investissement indirect ou un co-investissement. Sans exclure non plus de pouvoir opérer en solo à terme…”

Actuellement, environ 20% du portefeuille d’investissement concerne des dossiers “hautes technologies” (IT et numérique).

Fonds spécialisé

Pour les interventions qui concernent de jeunes pousses (privées ou issues d’universités), NivelInvest passe par son Fonds Start’Up. Pour elles, le financement prend toujours la forme de capital-risque ou de prise de participation. “Pas de prêt compte tenu du fait qu’une start-up n’a pas la capacité de rembourser.”

Règle que se donne NivelInvest: une prise de participation minoritaire, au départ, avec montée éventuelle en puissance mais jamais sans devenir majoritaire. Seuil minimal en-dessous duquel elle ne descend pas: 25%, “pour une minorité de blocage.”

Quelles exigences l’invest a-t-elle vis-à-vis des start-ups? “Qu’il y ait un premier proof-of-concept avec démonstration de la faisabilité technologique et une amorce commerciale pour démontrer la traction du marché. Nous n’intervenons donc pas au stade du seed.”

Pierre de Waha (NivelInvest): “Investir dans une start-up est synonyme de risque. L’objectif final étant celui du rendement, la plus-value doit être importante même si in sait que tous ne seront pas des réussites. Mais les succès doivent compenser les échecs éventuels.”

Et s’il y a investissement, NivelInvest applique-t-elle des règles précises en matière d’exit? “S nous intervenons dans les premières phases [de l’existence d’une société] qui sont les plus risquées et si cette société passe en phase d’internationalisation, elle devra nécessairement faire face à de nouveaux concurrents. Nous nous tournons dès lors, à ce stade, vers d’autres acteurs, avec des actionnaires belges ou étrangers ayant une autre envergure et d’autres moyens afin de pouvoir sortir”. Pour rappel, en effet, le plafond d’intervention autorisé pour une invest publique régionale est de 1,25 million d’euros lors d’un deuxième tour de table.

NivelInvest investit également dans des spin-offs de l’UCL, en solo mais, surtout, en partenariat avec les Fonds VIVES. Là encore, Pierre de Waha parle de “collaboration rapprochée avec leur équipe de gestion.” Exemples récents de jeunes pousses IT ayant bénéficié d’un investissement conjoint: KeeMotion et Intopix.


Profil de NiverInvest

Société de droit public dont 50% est détenue par la Wallonie, via la Sowalfin, et 50% est dans les mains du privé, dont 25% dans le portefeuille d’Ackermans & van Haaren. Jusqu’en 2013, les 25 autres pour-cents étaient détenus par Electrabel qui a décidé de se retirer. NivelInvest cherche actuellement repreneur, les 25% en cours de portage étant pour l’instant pris en charge par les invests Borinage Centre et SambrInvest.

Exemples de sociétés IT ou de haute technologie dans lesquelles NivelInvest a investi: Telemis, IBA, Intopix, KeeMotion.


Lire par ailleurs

MeusInvest: “impulseur” de start-ups, aussi en B2C 

Financière Spinoff Luxembourg: “une composante d’un contexte plus global’

Invests: vers une dé-localisation?

Activ’Up, “chaînon manquant” de l’aide aux start-ups?