Namur veut miser sur la “Silver Economie”: (e-)santé et autonomisation sont au programme

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Par · 13/02/2019

Nous vous parlions, en début de semaine, d’une solution (TriCare AnB-Rimex) devant faciliter le maintien à domicile de personnes âgées. C’est loin d’être la seule solution inspirée de cet objectif médico-social ou de la silver economy a avoir eu droit à un coup de projecteur ces derniers jours.

A l’occasion du salon Soins et Santé qui se déroulait la semaine dernière à Namur, le BEP (Bureau Economique de la Province de Namur) reprécisait les contours de son projet de parc d’activités Care-Ys et accueillait par ailleurs sur son stand plusieurs projets ou sociétés qui misent sur cette silver economy et les besoins des “aînés”.

Le parc d’activités Care-Ys devrait être opérationnel d’ici trois ans à Bouge, près de Namur. Il accueillera spécifiquement des sociétés et acteurs positionnés sur le terrain de l’e-santé, de la santé préventive et de l’autonomisation des personnes à domicile. L’espoir: créer ainsi un minimum de 250 emplois dans la ZAE.

“Le but des actions que développera le BEP est également de favoriser la diversification d’entreprises actives dans d’autres secteurs (numérique, construction, agro-alimentaire…) qui pourraient adapter des produits ou en développer de nouveaux orientés silver economy”.

BEP: “Sensibiliser les entreprises à la silver économie et définir les besoins réels des entreprises.”

Dès cette année, le BEP déploiera de nouvelles activités de formation et de sensibilisation: ateliers, petits déjeuners-conférences (organisés sur des thèmes précis), colloque… Des collaborations sont en outre prévues avec le living lab Well de Liège ou encore avec le hub créatif namurois Trakk (pour tout ce qui touche au numérique et à l’e-santé).

Trois projets parmi d’autres

Parmi les solutions et projets mis en lumière sur le stand que tenait le BEP au salon Soins & Santé, citons la solution Soline de Home Based (Namur) que nous avons déjà eu l’occasion de vous présenter lors de ses débuts commerciaux.

Soline est une solution de reconnaissance et de contrôle vocal de l’environnement domestique (ou domotique). Elle permet d’activer et de contrôler toute une série de dispositifs et d’équipements – depuis le téléviseur jusqu’au chauffage en passant par l’éclairage, le parlophone, certaines fonctionnalités Internet (radio Web, livres audio, musique) ou encore de déclencher des messages d’appel à assistance.

La solution peut être déployée à domicile ou en institution (chambre d’hôpital ou de maison de repos).

Parmi les fonctionnalités futures devant venir renforcer la version actuelle (2.0), citons le pilotage vocal des courriels, de la navigation Internet, d’un agenda électronique, de gestion de mémos et listes de course.

Le contrôle de l’environnement de vie, en particulier pour la préservation de l’autonomie des seniors, est la première cible de la société. Dans les mois et années à venir, elle compte s’attaquer à d’autres domaines connexes: télé-assistance, télémédecine, préservation du lien social, services techniques, actimétrie (surveillance et quantification du mouvement ou du “comportement” d’un utilisateur – notamment pour des personnes souffrant d’un début d’Alzheimer).

Pour définir cette stratégie et les solutions à développer, Home Based collabore avec le pôle d’innovation sociale de la Mutualité chrétienne.

 

A Andenne, la société Digital Seniors se concentre sur des solutions aptes à réduire la fracture numérique dont souffrent notamment les aînés.

Parmi les solutions proposées, une tablette Seniors Tab, à l’interface simplifiée (environnement: Android), avec accès Internet préconfiguré, favoris préencodés pour un accès immédiat aux applications courantes (PC banking…), installation d’applications spécifiques voulues par chaque personne (par exemple, une appli de visites culturelles virtuelles), ou encore des jeux cognitifs (pour entraîner la mémoire, la concentration, l’attention…) développés par la société française Dynseo en collaboration notamment avec des ergothérapeutes…

 

Un autre projet – actuellement en phase de “peaufinage” fonctionnel – levait un coin du voile sur ce qu’il deviendra d’ici quelques semaines. En l’occurrence, un projet d’appli mobile (SmallBrother) destinée aux personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer et à leurs aidants ou proches, imaginée par deux étudiants de la Faculté d’Informatique de l’UNamur. 

L’idée qui avait fait l’objet de leur travail de fin d’études a été jugée suffisamment intéressante pour être reprise en mains par l’université elle-même afin de lui donner une ossature fonctionnelle pertinente. Un informaticien engagé par l’UNamur a transformé le premier proto en appli en bonne et due forme. Dans quelques semaines, après que la Ligue Alzheimer ait pu validé l’efficacité de la solution auprès d’un patient et d’un aidant, l’appli devrait faire son entrée dans le Google Play Store. Nous vous en reparlerons dès son lancement.

Mais c’est déjà l’occasion de découvrir plus en détails, dans cet autre article “Projets d’étudiants: du pédagogique à l’exploitable…”, le processus de “valorisation économique et/ou sociétale” qu’a mis en oeuvre l’UNamur pour ce genre de projets “prometteurs” initiés par des étudiants.