MoveUp: bilan de la 1ère saison et lancement de la 2ème édition

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Par · 30/03/2018

En cette fin mars, l’accélérateur hennuyer de start-ups numériques Digital Attraxion bouclait la première édition de son programme d’accélération MoveUp.

Pour rappel, sept projets avaient été sélectionnés, avec pour particularité d’être mis en contact direct avec une grande entreprise ou acteur majeur de la région afin de permettre aux deux parties de tirer parti et de faire maturer le projet.

“Pour une corp, participer à ce programme, c’est l’occasion d’identifier des start-ups qui sont potentiellement pertinentes pour des projets et objectifs qu’elles poursuivent et de réduire le taux de risque que représente pour elles le fait d’initier un projet d’innovation numérique”, soulignait Denys Bornauw, responsable du projet MoveUp et Directeur Corporate Relationship chez Digital Attraxion. “Faire équipe avec une start-up leur permet de définir un point de départ à leur démarche, en se focalisant sur une thématique précise, avec un acteur qui apporte une vision nouvelle. Et cela, pour un temps déterminé.”

“Pour les start-ups, c’est l’occasion de se faire accompagner pour faire gagner leur projet en maturité [Ndlr: signalons au passage que l’ancienneté des projets retenus lors de la première édition allait de quelques mois à 4 ans], de vérifier et faire valider leur modèle d’affaires et de collaborer avec de grandes entreprises.”

Quels résultats?

Nous aurons l’occasion de revenir plus en détail, dès la semaine prochaine, sur plusieurs des projets “accélérés” mais voici déjà quelques constats posés à l’issue de cette première édition de MoveUp.

Si tous les projets ont en effet été “pacsés” avec un acteur de la région, il y a eu du “déchet”. Aucun projet ne correspondait par exemple au “profil” ou aux attentes de deux sociétés qui avaient été pré-identifiées comme partenaires – à savoir: BizzDev et les Transports Fockedey.

Lutosa, qui devait faire duo avec le projet HoliFresh, a dû renoncer suite à son rachat par McCain. Le centre de décision étant soudain transvasé au Canada, terre natale de McCain, le big boss n’a pas suivi la décision de l’ancienne direction locale et a lâché le projet. Pour ne pas priver HoliFresh d’un acolyte expérimenté, voire demandeur, les responsables du programme MoveUp l’ont réorienté vers des sociétés frigoristes de la région de Tournai/Mouscron.

Les 7 projets du MoveUp # 1

Airwafi: appli mobile de type “kit de voyage” destinée à fournir aux voyageurs toutes les informations dont ils ont besoin lors de leur passage ou transit en aéroport

cPark: appli de partage d’informations sur les possibilités de parking en rue

Drone TechniXX: solution de relevé géolocalisé de haute précision via drone (notamment pour le domaine de la construction)

EasySense: plate-forme de collecte et d’analyse de données provenant de dispositifs IoT industriels

HoliTrack: solution IoT pour la surveillance de la chaîne logistique alimentaire

Smogey: portail d’informations et de conseils centralisant les initiatives locales éco-responsables, selon trois thématiques – réduction des déchets, circuits courts, mobilité douce

WeSmart: solution SaaS de collecte et de suivi de consommation énergétique pour entreprises.

Les “corporate” sélectionnées comme partenaires: Aéroport de Charleroi, Ville de Tournai, Alstom, Technord, Sedis Logistics et l’intercommunale Ideta. Transports Fockedey et BizzDev s’étaient portées sur les rangs mais n’avaient pas pu être “matchées” avec un projet. Lutosa était également du nombre mais son acquisition, entre-temps, par McCain a privé le programme MoveUp de sa participation active.

L’un des projets a pris de l’ampleur, se muant en start-up: Smogey a en effet donné naissance à une jeune structure prénommée Green SmartMove et s’oriente vers une solution qui pourra s’intégrer directement dans les sites Internet des villes et communes utilisatrices.

Le seul projet porté par des non-Belges – AirWafi, d’origine américano-coréenne – se fixera finalement bel et bien en Belgique. Les contacts noués avec l’Aéroport de Charleroi sont sur le point de se matérialiser et l’aéroport local servira de premier “ambassadeur” pour la conquête du marché européen. Mieux, une antenne belge AirWafi verra le jour, hébergée au CoStation de Charleroi. Les co-fondateurs ont décidé d’expatrier une partie de leurs ressources et de leur propriété intellectuelle de Corée vers la Belgique. Et des ressources locales en développement seront embauchées. La société opèrera en parallèle, via une holding, sur les marchés européen, américain et asiatique.

Le programme MoveUp a par ailleurs suscité le recentrage, voire la réorientation du contenu de divers projets.

Ainsi HoliFresh a-t-elle décidé de concentrer sa solution sur la problématique de la traçabilité de la chaîne du froid, une optique moins générique que celle adoptée au départ qui visait l’alimentaire en général. Désormais, son public-cible prioritaire est donc celui des frigoristes.

cPark a imaginé de nouvelles extensions fonctionnelles de son appli qui s’orientent davantage vers le conseil et l’insertion de la solution dans la stratégie mobilité des villes et communes.

Après avoir participé au Mobile World Congress de Barcelone, Drone TechniXX a inclus dans son scénario de nouvelles pistes de services à proposer à sa future cible commerciale. La start-up a par ailleurs finalisé son prototype de boîtier de géolocalisation et est prête à démarrer les tests grandeur nature sur drones équipés de ce boîtier.

Comme signalé, nous reviendrons plus en détails sur plusieurs de ces projets à l’occasion de futurs articles.

Lancement de la deuxième édition

Si le démarrage effectif n’aura lieu qu’en septembre, c’est dès aujourd’hui que les porteurs de projets et start-ups peuvent introduire leur candidature auprès de Digital Attraxion.

Thème de la deuxième édition du programme MoveUp: la transformation numérique de l’industrie (industrie 4.0).

Vaste sujet tant les angles d’attaques peuvent être divers et variés. Digital Attraxion n’a pas voulu restreindre le champ des projets, espérant susciter des dépôts de dossiers ayant comme fil rouge commun “l’innovation technologique appliquée à la fabrication. […] Les start-ups souhaitant postuler devraient travailler dans un ou plusieurs des domaines suivants: la robotique, les drones, l’Internet des Objets, l’impression 3D, la réalité virtuelle et/ou augmentée, l’intelligence artificielle et la sécurité des données.” Que l’objet de leur projet soit la transformation numérique des méthodes de production, des processus, des schémas organisationnels, l’optimisation des moyens ou ressources…

Comme lors de la première édition, les start-ups ou porteurs de projet participants auront droit à des ateliers thématiques, à du coaching (collégial ou personnalisé), à participer à des conférences et salons professionnels et bénéficieront d’un prêt convertible d’un maximum de 100.000 euros. Sans oublier l’accompagnement par un (ou plusieurs?) “corporate”.

Alors que la première édition avait posé ses valises au centre Negundo de Froyennes, près de Tournai, le deuxième programme MoveUp se déroulera en parallèle à Mons et à Charleroi, dans les espaces de coworking des deux villes.

Denys Bornaux (Digital Attraxion): “Les sociétés et “corp.” qui participeront au programme MoveUp Industrie 4.0 sont de tailles différentes. Mais on a déjà pu constater que leurs problématiques sont similaires. C’est l’occasion de faire potentiellement collaborer deux sociétés de tailles différentes avec une même start-up pour enrichir encore l’exercice.”

Comme pour la première édition, des “corp.” serviront de partenaires-référence, d’espace de validation/expérimentation. Elles auront également leur mot à dire dans la sélection initiale des dossiers présentés et proposeront, elles-mêmes, si elles le désirent, des thématiques, voire projets, sur lesquel(le)s plancher.

Parmi les premières corp. à s’être d’ores et déjà alignées sur la ligne de départ, citons Alstom, l’Aéroport de Charleroi (tous deux ayant déjà participé à la première édition), Thales Alenia Space, la Sonaca, Engie Cofely, Yara (distributeur de nutriments pour végétaux sous forme d’engrais cristallisés), I-care (maintenance prédictive et proactive industrielle) ou encore Lebrun (équipements de refroidissement pour les secteurs aérospatial, pharmaceutique, brassicole et agro-alimentaire).

L’agenda

Dès aujourd’hui, les dossiers de candidatures pour participer à la deuxième édition de MoveUp peuvent être introduits via le site de Digital Attraxion. Petit “détail”: la plate-forme pour s’enregistrer est en fait la plate-forme F6S (“founder communauty” internationale qui répertorie et aiguille vers une multitude de programmes du genre accélérateurs, concours de codage, hackathons..).

Clôture des inscriptions: le 3 juin.

Séance de “pitch” pour la présentation et la défense des projets pré-sélectionnés: 25 et 26 juin.

Démarrage du programme d’accélération: septembre 2018. Bouclage: fin février 2019.

Nombre de projets participants: maximum 10.

Pour sa deuxième édition, MoveUp a par ailleurs embrigadé deux partenaires institutionnels afin de bénéficier de leurs services. D’une part, Hainaut Développement et, de l’autre, le programme Made Different de Digital Wallonia, qui permettra notamment aux “corp.” et entreprises participantes de bénéficier de l’audit de maturité (analyse selon les 7 axes de transformation numérique).