Plan d’investissement wallon: quelques (gros) dossiers IT/numériques

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Par · 25/01/2018

Le numérique apparaît en bonne place dans le Plan d’investissement dévoilé par le gouvernement wallon ce 17 janvier 2018. En effet, “Recherche, innovation et numérique” y apparaissent comme l’une des trois priorités définies, aux côtés de l’énergie et de la mobilité.

Bonne nouvelle, direz-vous. Mais voilà, ce Plan doit encore être détaillé, ses différentes cases remplies par des propositions de projets (concrets), et surtout être concrétisé. Or, sa période de matérialisation coïncide pour une large part… à la prochaine législature (2019-2024). Même le programme “éradication des zones blanches”, ces zones essentiellement rurales où les télécoms rament encore à fond de cale, même ce programme semble ne devoir pleinement se concrétiser qu’entre 2019 et 2021. Patience valet !

Un agenda à rallonge

N’empêche, plusieurs paragraphes voire chapitres du Plan d’investissement concernent donc des projets informatiques et numériques.

Voici quelques chiffres et éléments de calendrier tirés du texte gouvernemental:

  • réseau de connexions numériques pour entreprises/universités et centres de recherche : 700 millions (2019-2024); ce budget inclut une enveloppe “supercalculateurs” (niveaux Tier 2 et Tier 1) de 20 millions – voir ci-dessous et dans l’article que nous consacrons au renouvellement, très attendu, du supercalculateur Zenobe du Cenaero
  • smart grids et déploiement de compteurs intelligents: 500 millions (2019-2024)
  • (très) haut débit au bénéfice des “zones blanches”, ces grandes oubliées de l’ère connectée: 50 millions, entre 2019 et 2021
  • “intensification des investissements en matériels et logiciels” pour l’informatique administrative: 16 millions (2019-2024)
  • secteur de la santé: 15 millions, toujours pour la période 2019-2024, pour la “dématérialisation informatique des flux entre opérateurs de santé, organismes assureurs et AViQ”.

Pour les détails, modalités, sélection et programmation de projets précis, il faudra par contre patienter. Au minimum quelques mois pour les premiers dossiers, sans doute jusqu’à la prochaine législature pour le gros du paquet.

Réamorçage?

Plusieurs acteurs locaux poussent un soupir de soulagement après la mise au frigo forcée de leurs dossiers pour cause de crise gouvernementale alors que ces dossiers étaient sur le point d’aboutir. Nous en avions déjà évoqués quelques-uns: smart cities/smart Region ; DW Hub ; le Très Haut Débit pour les zonings).

D’autres dossiers se sont retrouvés gelés. Parmi eux, celui de l’infrastructure de traitement des données spatiales Copernicus et le renouvellement des infrastructures de super-calcul des centres de recherche universitaires et du Cenaero.

Ces deux dossiers semblent aujourd’hui devoir bientôt être remis sur les rails.

Au sujet des infrastructures de super-calcul, indispensables pour nombre de projets de recherche et développements industriels, le texte du gouvernement souligne que “le développement des technologies de l’information et de la communication (simulation numérique et calcul intensif) est fortement dépendant des infrastructures auxquelles les chercheurs et entreprises ont accès. L’accès au réseau de grands supercalculateurs européens Tier-0 (Programme Prace – Partnership for Advanced Computing in Europe) requiert une infrastructure de niveau Tier-1 pertinente. Malheureusement, les équipements Tier-1 (logés au Cenaero) sont obsolètes. Sans ces infrastructures, le saut de modernisation et de mise en réseaux dans l’ère numérique ne pourra voir le jour en Wallonie.”

La prise de conscience a donc été faite par la nouvelle équipe gouvernementale, renseignée et conseillée par l’Administration qui a assuré le relais de ce lourd dossier qui était en phase de finalisation au Cabinet Marcourt, juste avant la chute du précédent gouvernement.

Budget alloué pour le financement de l’achat de nouveaux supercalculateurs (Tier-2 pour les universités francophones et Tier-1 pour le Cenaero): 20 millions d’euros.

Tous les détails sur ce dossier, dans cet autre article, avec le scénario que le Cenaero a présenté aux instances dirigeantes.

Autre dossier sans doute en passe d’être débloqué: le traitement de données satellitaires et l’offre de solutions applicatives et de services basées sur ces données.

En jeu ici, la convention passée in extremis (début juillet 2017) avec le Grand-Duché de Luxembourg par le ministre Jean-Claude Marcourt au sujet de l’implantation, dans le cadre du programme européen Copernicus (observation de la terre), d’un Collaborative Ground Segment. Autrement dit, une infrastructure physique permettant de collecter et de traiter les données spatiales collectées par les satellites Sentinel 1 (données radar) et Sentinel 2 (imagerie optique haute résolution) et de faire naître, autour de cette activité, un écosystème local fait de sociétés spécialisées dans le traitement du big data spatial et dans l’offre de solutions applicatives et de services. Relire notre article “Wallonie – Grand-Duché: duo gagnant pour l’exploitation de données spatiales?” pour tous les détails.

Budget alloué à ce projet: 10 millions.