Bon plan/Mauvais plan: Pas d’argent sans montrer patte blanche

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Par · 18/02/2014

Certaines plates-formes imposent des contraintes assez lourdes à supporter, qui impliquent nombre de démarche, une volonté de fer et des frais supplémentaires, non négligeables.

Exemple avec KickStarter.

Pour pouvoir y lever des fonds, le projet doit avoir posé le pied aux Etats-Unis ou dans l’un des pays (encore uniquement anglophones – Royaume-Uni, Australie) où elle a ouvert une antenne.

Si l’on veut tenter sa chance sur la plate-forme “mère”, il faut donc en passer par un partenaire américain, ayant pignon sur rue et credentials à dégainer. Et cet intermédiaire a évidemment de fortes chances de prélever sa propre commission ou de se faire rémunérer pour le service. Le comparse américain d’Abrakam, studio liégeois qui a développé le jeu Faëria, empochera par exemple 5% de tous les futurs revenus.

Autre solution, ouvrir carrément une filiale ou un bureau commercial sur le sol américain. C’est cette option qu’a choisie Fishing Cactus: “nous avons choisi cette voie parce que nous voulions de toute façon ouvrir à terme une succursale aux USA”, indique Sophie Schiaratura. Avec le risque, évidemment, de se retrouver avec une structure sans utilité réelle immédiate si la campagne n’est pas couronnée de succès (en tout cas sur des plates-formes telles KickStarter qui exigent que la totalité de la somme demandée soit réunie).

La procédure n’est par ailleurs pas une simple formalité. “Un Américain boucle son acte de candidature sur KickStarter en quelques jours”, témoigne Sophie Schiaratura. “Si vous êtes étranger, il vous faudra soumettre toute une série de documents pour être accepté: numéro d’entreprise sur le sol américain, preuve d’existence d’un compte bancaire, quelqu’un qui répond au téléphone si on forme un numéro américain…”

Le processus peut donc être long – plus long que si on passe par un intermédiaire. Il a d’ailleurs retardé quelque peu le lancement de la campagne de Fishing Cactus. A son grand dam parce que la société avait déjà pré-annoncé cette campagne auprès de ses contacts et sur les réseaux sociaux, devant donc faire une courbe rentrante et leur expliquer pourquoi la campagne n’a finalement démarré qu’en janvier de cette année.

Croire en sa bonne étoile

Passer par un intermédiaire peut être plus simple et plus rapide mais cette option, choisie par Abrakam, n’est pas forcément sans péril. “Nous avons pris un risque en n’ouvrant pas notre propre filiale”, explique Olivier Griffet. “Nous sommes passés par un partenaire que nous ne connaissions pas spécialement. On y est allé à la confiance.” Le risque, pour une petite société belge ou européenne est de se faire gruger, le partenaire gardant par exemple l’argent récolté pour lui. Sans grand espoir de pouvoir obtenir gain de cause parce que cela impliquerait d’entamer une procédure à distance [procédure d’autant plus difficile, aléatoire, voire onirique, que les règles et les obligations légales dans ce genre de mécanisme de financement manquent encore douloureusement.]

 

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