Namur, première ville wallonne “fibrisée”

Pratique
Par · 04/02/2017

C’est officiel, Namur verra les travaux de déploiement du FTTH (fiber-to-the-home) de Proximus démarrer au printemps et s’étaler sur une durée de… trois ans. Histoire de couvrir le territoire de la ville (centre et certains quartiers, choisis en raison de leur densité de population et de présence d’entreprises).

Un peu en décalage, Charleroi aura elle aussi droit à ce déploiement.

On le savait, Proximus a récemment annoncé un plan d’équipement qui commencera par 6 villes: Bruxelles, Anvers, Gand, Roulers, Namur et Charleroi. La première à bénéficier du déploiement sera Anvers. Namur démarre en deuxième position.

Budget global promis par Proximus pour l’équipement du territoire: 3 milliards sur 10 ans. “Il faut compter un investissement de 1.000 euros par maison connectée en zone [de population] dense et facilement 2 à 3 fois plus dans des zones moins densément peuplées”, rappelait Dominique Leroy, PDG de Proximus lors de la conférence de presse organisée ce vendredi à Namur.

Pour ce qui est de la longueur – ou lenteur – de l’agenda de déploiement au profit du citoyen lambda (10 ans pour l’ensemble du plan ; 3 ans pour la ville de Namur), le big boss de l’opérateur l’explique par le fait que la priorité a été donnée à la connexion des entreprises “où les besoins en (capacités) fibre optique sont les plus urgents” et des zones d’activités économiques. “40% des entreprises seront raccordées dès les premières années. A l’échéance des 10 ans, on arrivera à un total de 85% de sociétés connectées sur le territoire. Pour les citoyens, le taux de couverture d’ici 10 ans sera de 50%”.

Les 50% restants ne seront pas forcément oubliés mais devront être “alimentés” par d’autres technologies. Notamment la solution hybride actuellement en test avec Tessares.

Les débits, eux, seront plus ou moins en-deçà de ceux de la fibre.

“Du VDSL+ permet de pousser à 100 Mbps. La fibre, elle, autorise du 1 Gbps voire plus”, rappelait encore Dominique Leroy.

Mais que l’on ne s’y trompe pas, les débits dont les clients bénéficieront grâce aux premiers déploiements de la fibre en milieu urbain ne seront pas aussi élevés. Proximus annonce du 220 Mbps dès l’activation de la connexion. Du moins pour ceux qui ne voudront pas ouvrir leur portefeuille. C’est en effet le débit qui est promis à tarif d’abonnement inchangé. Pour ceux qui en voudront plus, il faudra choisir des options, payantes. Ainsi du 350 Mbps downstream/50 Mbps upstream supposera un surcoût mensuel de 10 euros…

FTTH et FTTB

A Namur comme dans les autres villes par lesquelles Proximus commencera sa campagne de déploiement de la fibre optique, il s’agira de couvrir les “derniers mètres” qui séparent les “armoires de rue” des bâtisses, qu’il s’agisse d’immeubles d’habitation (Fiber-to-the-Home) ou de bâtiments commerciaux ou industriels (Fiber-to-the-Building).

Autres connexions concernées: celles qui relieront le réseau fibre optique préexistant et les “small cells”, autrement dit les points d’accès au réseau mobile. Histoire de connecter ces petites antennes à portée et puissance limitées qui, selon les besoins (espace public, centre commercial, lieu culturel…), seront déployées à la demande des municipalités ou acteurs privés. Le phénomène “smart city”, avec déploiement plus ou moins massif de capteurs et d’“objets” connectés, ne fera qu’accentuer le besoin.

Pour en revenir au déploiement FTTH/FTTB entamé par Proximus, Dominique Leroy indique que “le déploiement se fera le plus possible en façade pour éviter de creuser des tranchées.” C’est moins coûteux et plus rapide. “En une journée, on peut équiper des façades sur une distance de 500 mètres là où on n’équipe que 100 mètres de tranchée.”

Le choix façade ou pose dans le sol dépendra des autorisations obtenues et de certaines contraintes (architecturales ou urbanistiques).

Namur: coeur de ville et ZAE

La totalité de la ville de Namur ne sera pas desservie par la fibre. Comme indiqué précédemment, le périmètre à équiper a été choisi selon des critères de densité d’habitat ou d’activités (voir le cliché ci-dessous où la zone couverte est indiquée en mauve).

Les premiers quartiers desservis seront le centre-ville, le quartier de la gare, Jambes (où l’on trouve une grosse concentration d’administrations – régionales entre autres), des zones du côté de Salzinnes…

Plusieurs nouveaux quartiers résidentiels seront d’office équipés en fibre optique, sans passer par la case cuivre/coaxial. Citons par exemple les quartiers Chapelle d’Enhaive, Coteau Sainte-Barbe, Eco-Quartier…

Comment l’agenda de déploiement, étalé sur 3 ans, rappelons-le, sera-t-il élaboré? Quels quartiers bénéficieront des premiers travaux? Réponse de Maxime Prévot: “cela dépendra en partie des autorisations obtenues et des endroits où des travaux sont en cours ou planifiés, et cela afin d’éviter de devoir réouvrir plus tard. Les lieux seront déterminés, dans l’ensemble, en fonction des chantiers réalisés sous l’impulsion de la ville, davantage que pour répondre à des demandes ou préférences de la population.” L’effet pétition n’aurait donc pas beaucoup de chance d’influencer l’agenda…

Côté business, tous les zonings industriels du Namurois sont déjà connectés. Et le nouveau plan de déploiement prévoit la connexion FTTB de 4 zonings en périphérie: Crealys (Gembloux), Namur-Ouest / Floreffe, Namur-Sud / Naninne et Namur-Nord / Rhisnes.