Les médecins face à l’e-santé: la bulle et la vague

Pratique
Par · 02/11/2017

Juste avant l’été, MediQuality, membre du groupe Citobi qui édite un portail d’informations médicales et anime une communauté de médecins, réalisait, en collaboration avec NewPharma, une enquête sur le taux d’adoption mais aussi sur la perception qu’ont les médecins francophones du concept et des solutions d’e-santé.

Pour l’occasion, 379 médecins belges – répartis quasi égalitairement entre généralistes et spécialistes – ont été interrogés. Que peut-on en retirer comme enseignements? Que nombre de médecins semblent encore vivre dans une bulle, relativement peu séduits par les possibilités des solutions d’e-santé, qu’ils n’ont pas encore sauté sur la vague qu’animent pourtant de plus en plus leurs patients, et que leur perception des potentiels e-health demeure souvent en-deçà d’une prise de conscience volontariste.

Voici une analyse des résultats de l’étude par Pierre De Nayer, directeur de MediQuality. Un article réservé à nos abonnés Premium.

La perception des médecins

Commençons par deux chiffres:

  • 59% des médecins interrogés se disent “peu impliqués” dans une démarche e-santé
  • 16% ne sont absolument pas impliqués.

Par contre, ils sont 51% à “exprimer un vif intérêt pour l’e-santé”. Si l’on affine l’analyse de ce chiffre, on constate, assez naturellement, que les plus convaincus se situent dans les tranches d’âge 41-50 ans et moins de 40 ans, avec respectivement 69% et 81%.

Comment expliquer une telle contradiction? Un “vif intérêt”, d’une part. Peu d’implication personnelle, de l’autre.

Comment les médecins voient-ils l’e-santé? Comme un mal nécessaire? Une aide ou au contraire un perturbateur de la relation médecin-patient? Comme une contrainte supplémentaire? Ou un outil intéressant en complément de la pratique traditionnelle?

A lire les résultats de l’enquête, on serait presque tenté de dire “un peu de tout”.

Les principaux chiffres de l’étude peuvent être consultés en deuxième partie de cet article, réservé à nos abonnés Premium.

La conclusion que tirent les auteurs de l’enquête, c’est que les médecins ont une perception erronée à la fois de ce qu’est en réalité l’“e-santé” et une fausse impression de la connaître, voire de la maîtriser. Alors qu’ils en sont loin (pour nombre d’autres eux, en tout cas)…

Côté perception biaisée, Pierre De Nayer estime que les réponses données ont été largement “colorées” par l’association trop restrictive que les médecins font entre e-santé et plate-forme eHealth fédérale, une offre publique d’e-santé qui suscite encore bien des déceptions et des frustrations.

Pourquoi ce prisme biaisé, cette coloration de perception induite par eHealth? “Parce qu’ils sont en contact quotidiennement avec ses outils et services de cette plate-forme”, estime Pierre De Nayer.

Même si – les chiffres en témoignent – l’utilisation qu’ils en font est encore loin d’être optimale, régulière et généralisée…

La plate-forme fédérale eHealth

“Si on compare l’utilisation qui est faite de la plate-forme eHealth et de ses outils et services avec celle que l’on constate dans d’autres pays, le taux de pénétration belge est sensiblement similaire. Même si nous sommes un rien en-dessous de la moyenne pour ce qui est du DMI et si, en termes de “profondeur” d’utilisation, les choses sont améliorables.”

Ce constat de Pierre De Nayer pourrait paraître encourageant et positif mais une analyse plus fouillée révèle des faiblesses et des freins à l’utilisation.

Un exemple? Après 6 mois de disponibilité de la solution de prescription électronique obligatoire, seulement un-tiers des médecins y avaient recours. “Clairement, on peut mieux faire.”

Pourquoi une utilisation encore si faible, une adoption des outils eHealth qui ne décolle pas?

“La plate-forme, technologiquement, est valable mais la démarche est jugée trop centralisatrice, trop top down. Ce qui est source de clash avec la culture très libérale des médecins en Belgique.

Certaines applications n’ont clairement pas été pensées jusqu’au bout.”

La qualité et la richesse fonctionnelles sont également pointées du doigt.

Un exemple, cette fois encore avec la prescription électronique: les médecins critiquent le fait qu’il ne soit pas possible d’ajouter des commentaires ou conseils, du genre: “médicament à prendre à telle fréquence ou tel moment” !

Autre raison souvent évoquée par les médecins pour expliquer leur réticence face aux services eHealth: le fait que cela leur prend trop de temps. A leurs yeux, ce n’est souvent qu’une surcharge administrative. Nombreux sont ceux qui estiment par ailleurs que ce n’est pas à eux d’introduire toutes ces infos médicales dans de nouveaux outils et bases de données.

Relation médecin-patient

L’e-santé est-elle un facteur d’amélioration de la relation médecin-patient? Non répondent en majorité les médecins belges interrogés alors que les Français sont nettement plus convaincus. Voir la deuxième partie pour le détail des chiffres.

Origine de cette perception très différente?

“En France, la communication autour de l’e-santé est plus soutenue”, estime Pierre De Nayer. “Il y a par exemple une chaîne de télévision qui, chaque semaine, présente une appli santé.”

Ce genre de communications fait défaut en Belgique, que ce soit au niveau fédéral, régional ou à l’initiative d’autres acteurs. En ce compris du côté d’associations de médecins… D’autres pays prennent davantage le sujet à bras-le-corps. Exemple en Allemagne où les länder font activement de la promo e-santé.

Il y a certes quelques initiatives, comme la plate-forme eSanté d’Agoria, mais qui, selon Pierre De Nayer, ne touche pas forcément les bonnes cibles: les conférences et ateliers d’Agoria ne touchent généralement que les dirigeants, pas les médecins – et encore moins les médecins généralistes, par exemple. “C’est plutôt dans le style grand-messe pour le secteur. Le site d’Agoria ne permet pas non plus de trouver aisément de l’information. Ce qui est proposé n’a rien d’un travail de prosélytisme…”

Des médecins peu utilisateurs de solutions e-santé

Si, au niveau des outils fédéraux eHealth, l’utilisation par les médecins a donc encore des progrès à faire, que dire des deux autres “niveaux” de solutions e-santé!

Les solutions e-santé, comme par exemple des applications de prise de rendez-vous, sont encore peu utilisées. En la matière aussi, les médecins belges sont en retard sur leurs homologues étrangers. Et le “retard est encore plus flagrant en matière d’e-santé mobile…” Une nouvelle fois, nous vous renvoyons à la deuxième partie pour les chiffres.

7 recommandations

Face au constat, plutôt décevant, qui ressort de l’étude MediQuality/NewPharma, les auteurs formulent une série de recommandations afin de redresser la barre.

A commencer par une (in)formation plus volontariste. Leur première recommandation est en effet d’introduire des cours orientés e-santé dans les cursus académiques. La formation à l’e-santé, à l’analytique des données, aux spécificités et aux potentiels du “big data” (ce dernier étant notamment alimenté par l’essor du “quantified self”), est encore largement aux abonnés absents dans les facs de médecine belges. “Or, avec l’e-santé et le quantified self”, relève Pierre De Nayer, “c’est le paradigme-même de la santé qui change. Les cursus, eux aussi, doivent donc évoluer. Mais cela prendra encore quelques années…”

Deuxième recommandation: travailler sur le système existant en termes de formation continue et d’accréditation des médecins.

“Actuellement, les étudiants en médecine doivent totaliser 20 unités d’accréditation (“credit points”) pour obtenir leur accréditation [Ndlr: crédits à obtenir au cours d’une période de référence de 12 mois, en suivant des activités de formation continue]. Parmi ces 20 crédits, minimum trois doivent avoir été obtenus en suivant des cours d’éthique ou d’économie. Pourquoi ne pas organiser une formation e-santé qui s’insèrent dans ces 3 crédits ou prévoir un “tiroir” e-santé spécifique?”

Il ajoute: “Créer cette piste de formation serait une démarche qui n’a rien d’onéreux, qui pourrait être déployée rapidement et qui n’est pas complexe à mettre en oeuvre…”

Question: peut-on trouver des formateurs compétents?

“Il en existe, on peut en trouver”, estime Pierre De Nayer. C’est, selon lui, davantage une question de volonté (politique, notamment). Une petite idée: “Farmaka, par exemple, dispose d’une force de vente pour démarcher les médecins [Ndlr: il s’agit d’un centre indépendant – une asbl – qui fait la promotion d’un “usage rationnel et responsable des médicaments par les médecins généralistes et professionnels de la santé’].

Ils sont notamment compétents en matière d’EBM [Evidence-Based Medicine]. Pourquoi ne pas les former aussi à l’e-santé? Cela ne nécessiterait qu’un petit budget.”

Aucune excuse dès lors, à ses yeux. Problème: le fédéral a récemment décidé de réduire le financement de cette asbl, provoquant le licenciement de 28 personnes… Et avec transfert d’une partie des projets portés jusqu’ici par Farmaka vers le CBIP (centre belge d’information pharmacothérapeutique) qui a d’ailleurs dénoncé les coupes budgétaires imposées à Farmaka par la ministre Maggie De Block…

Recommandation suivante: renforcer la promotion de la plate-forme eHealth.

“C’est un bon outil mais dont l’utilisation doit être davantage stimulée”. Avec aussi – 4ème recommandation – une nécessaire amélioration des services et outils proposés. “Il faut aller au-delà du cadre actuel de la plate-forme. Il faut adopter une approche moins centralisatrice, moins top down”, souligne à nouveau Pierre De Nayer. “Au Royaume-Uni, par exemple, l’Etat joue un rôle moins prédominant ou omniprésent, ce qui favorise l’émergence d’un écosystème…”

Le fédéral, qui gère et définit le rôle de la plate-forme, devrait donc lâcher du lest. Notamment pour permettre à de nouvelles pratiques de se développer – Pierre De Nayer cite en exemple l’appli de dossier patient personnel Andaman7 qui permet de mettre un terme au monopole du DMI/DPI. Autre raison, à ses yeux, de favoriser de nouvelles pratiques: “se donner la possibilité de tirer parti du ‘tsunami des développeurs mobiles qu’il est irréaliste de vouloir contrôler [de manière centralisée].”

Mieux financer les projets collaboratifs e-santé. En assouplissant, ici encore, la démarche de centralisation et de labellisation des applis mobiles. “Le SPF a décidé de supporter 24 applis mobiles qui sont actuellement en cours d’évaluation (relire les articles que nous y avons consacrés – ici et ici).

L’opération dispose d’un budget de quelque 3 millions. Le but recherché est de favoriser une appropriation de ces solutions mobiles et une collaboration entre hôpitaux. Le budget alloué est peanuts. Il y a moyen de dépenser et d’en faire plus. Mais opter, ici encore, pour une labellisation centralisée, c’est aller trop loin…”

Simplifier le paysage normatif belge

La complexité belge n’est plus à démontrer. Elle frappe fort également dans le secteur des soins de santé. Petit exemple: les soins sont l’affaire du fédéral; la prévention revient au régional.

Au-delà des résistantes et réticences qui sont purement de nature conservatrices (propres à certains professionnels de la santé), les différents acteurs et niveaux de pouvoir se tirent parfois dans les pattes. Et les autorités ne prennent pas forcément d’initiatives pour autoriser certaines nouvelles pratiques, telles que la téléconsultation.

Les anciennes générations (de professionnels de la santé) qui tirent les rênes de diverses associations n’arrangent pas les choses. “Tout cela a pour effet de confirmer de manière éclatante le retard de la Belgique, en matière d’e-santé, par rapport à d’autres pays.”

Imaginer de nouveaux outils favorisant le progrès en matière d’e-santé.

Parmi les “outils” faisant encore défaut, selon Pierre De Nayer, il y a des instruments de mesure des initiatives prises et des progrès (ou manque de progrès) enregistrés.

Côté actions et communications, il est nécessaire, voire urgent, à ses yeux de mettre en oeuvre des canaux d’information, de sensibilisation et d’accompagnement destinés au patient lambda, à l’heure où le patient devient de plus en plus acteur de sa prise en charge santé.

Les autorités publiques, en la matière, ne devraient pas se contenter d’une attitude attentiste. “La Flandre est plus proactive que la Wallonie. On a par exemple pu le constater en matière d’informations pour des tests du cancer du colon ou de la prostate. En Wallonie, l’attitude des autorités est plutôt de dire qu’il faut laisser cette prérogative aux généralistes. Résultat? Les dernières études indiquent que le taux de cancer est plus élevé en Wallonie qu’en Flandre…”

Un m-health encore très boudé

L’un des résultats les plus marquants de l’étude MediQuality/NewPharma se situe au chapitre santé mobile. Une seule appli d’e-santé mobile est recommandée par les médecins (voir les chiffres) alors que l’intérêt de telles applis a été démontré.

Cela correspond presque à du dédain pour ce genre de solution, estime Pierre De Nayer. Pourquoi ce désintérêt ou ces réticences de la part des médecins belges?

Cela tient, selon lui, à la fois à un manque d’informations, de formation, de temps (pour les découvrir et évaluer). Sans oublier un manque de confiance dans la pertinence et l’efficacité de telles solutions applicatives.

“Les médecins mélangent encore beaucoup les choses, en y mêlant des craintes notamment en matière de vie privée…”

D’après les résultats de l’enquête MediQuality, les médecins ont le sentiment que ces applis mobiles sont complexes à utiliser. “C’est là purement un problème de perception. Pourquoi installer et utiliser une appli mobile serait-il plus complexe que de poser un acte médical tel qu’une prise d’ECG ou qu’une dialyse…?”

Beaucoup considèrent encore également de telles applis comme quelque chose d’accessoire, de peu ou pas utile. “Or je rappelle qu’on est dans un réel changement de paradigme de la médecine. Un petit exemple: pour un patient qui doit prendre obligatoirement sa tension 3 fois par jour, une appli simplifie sensiblement l’opération.” Idem pour le médecin qui doit recevoir et surveiller ces données…

Voici, en chiffres, quelques-unes des indications qui émergent de l’enquête MediQuality/NewPharma.

59% des médecins interrogés se disent “peu impliqués” dans une démarche e-santé. 16% ne sont absolument pas impliqués.

Par contre, ils sont 51% à “exprimer un vif intérêt pour l’e-santé”. Si l’on affine l’analyse de ce chiffre, on constate, assez naturellement, que les plus convaincus se situent dans les tranches d’âge 41-50 ans et moins de 40 ans, avec respectivement 69% et 81%.

51% estiment aussi que “l’e-santé a un impact profond sur la médecine”. Mais un impact de quelle nature? Une aide facilitant leur travail? Les médecins sont loin d’en être convaincus. Ils n’y voient pas forcément un “facilitateur”, du moins pas à court terme (17%). Par contre, à plus long terme (dans les 10 ans), le pourcentage s’affirme: 35%.

Source: Healthology

Serait-ce alors un outil facilitant la relation médecin-patient?

Nouvelle déception pour les convaincus de l’e-santé: seuls 15% des médecins estiment que la relation va en sortie améliorée. 33% sont même “pas du tout d’accord”.

C’est là un résultat significatif et d’ailleurs en contradiction notoire avec la perception qu’ont par exemple les médecins français: outre-Quiévrain, 44% des toubibs estiment que les outils numériques d’e-santé auront un impact positif sur la relation médecin-patient.

En Belgique, ils ne sont que 23% à penser que l’e-santé est ou sera une aide pour le patient lui-même…

48% estiment qu’elle ne permettra pas de réaliser des économies en soins de santé.

Pire encore, 58% sont d’avis que l’e-santé est davantage source d’inconvénients que d’avantages. Ce sont surtout les médecins de plus de 60 ans qui sortent ce carton rouge. Ils sont plus de 60% à le penser.

Les scores diminuent selon les tranches d’âge:

  • de 51 à 60 ans: près de 56%
  • de 41 à 50 ans: 45%
  • moins de 40 ans: 27%.

L’étude n’a malheureusement pas permis de préciser quels sont les types d’inconvénients que les médecins redoutent ou supposent…

Utilisations de la plate-forme (fédérale) eHealth

Pour rappel, la plate-forme eHealth propose un ensemble de services et d’applications: dossier médical électronique/DMI, prescription électronique, accès au dossier patient…

Résultat plus qu’interpelant dans ce domaine: 32% des médecins disent n’avoir encore utilisé aucun de ces services; 24% n’en ont utilisé qu’une seule.

18% en ont sollicité deux, 7% ont poussé à 4 et seulement 4% sont de “bons élèves”, avec 5 applications ou services utilisés.

Les applications les plus sollicitées? Dans l’ordre:

  • création d’un DMI
  • partage de données via les “hubs” (systèmes d’échange de données médicales entre prestataires de soins)
  • prescription électronique
  • accès au dossier patient
  • eHealth Box (service de boîtes mail sécurisées) et CoBRHA (fichier d’identification des dispensateurs et institutions de soins)

Pierre De Nayer (MediQuality): “La Belgique est très en retard sur d’autres pays. Non seulement nous avons démarré beaucoup plus tard que d’autres pays mais les types d’utilisation sont à la traîne. Seul le taux de pénétration du DMI est comparable à celui enregistré dans les pays voisins.”

Applications e-santé

Si l’on étend la perspective, au-delà des solutions de la plate-forme fédérale eHealth, quel type d’utilisation les médecins font-ils des solutions e-santé existant sur le marché?

Les plus utilisées sont les suivantes:

  • DMI
  • transferts et échanges de données avec le patient (via courriel, SMS…)
  • prise de rendes-vous en-ligne
  • télé-conseil
  • appli mobile
  • télémédecine.

Quid des applications m-santé (mobiles)?

74% des médecins n’ont encore jamais conseillé l’utilisation d’une appli mobile à leurs patients.

Ils ne sont que 13% à en avoir déjà recommandé… une – et une seule. Alors que ces applications pullulent. Comme on l’a vu dans la première partie de cet article, les raisons de ce désamour (ou désintérêt) sont nombreuses: difficulté à faire le tri, à se tenir au courant, manque de connaissances, voire de temps, pour s’y retrouver…

Ici encore, le comportement des médecins belges diffère sensiblement de celui de leurs collègues français. Une étude récente avait ainsi révélé que 65% d’entre eux recommandent à leur patient l’utilisation d’applis mobiles (suivi de maladie, gestion de traitement…).

Quelles sont les applis mobiles les plus utilisées?

  • gestion des données médicales
  • prévention santé / suivi des activités sportives
  • prévention santé / bien-être, alimentation, condition physique
  • diagnostic et suivi de maladies (chroniques, notamment)
  • notification de demande d’assistance (appel des services de secours)

Freins à l’adoption

Quels sont les freins à l’adoption et les barrières (perçues ou réelles)? les médecins pointent en premier lieu un “manque de recul” pour pouvoir juger, notamment de l’utilité des solutions m-health. 68% des médecins interrogés invoquent cette raison.

Suivent comme arguments:

  • les risques techniques ou d’erreurs: 68%
  • la crainte pour la confidentialité des données personnelles: 55%
  • la complexité d’utilisation: 55%.

NewPharma étant le commanditaire de l’étude, une question plus spécifique a été posée concernant le phénomène de la vente en-ligne de médicaments ne nécessitant pas de prescription.

Ce que révèle immédiatement l’enquête, c’est que la méfiance est également de mise par rapport aux plates-formes de vente en-ligne de médicaments: 90% des médecins interrogés n’ont encore jamais conseillé ou “soufflé” à leurs patients de recourir à une pharmacie en-ligne. Beaucoup n’en connaissent d’ailleurs pas.

Ceux qui l’ont fait ou qui envisagent de conseiller un achat en-ligne justifient essentiellement ce conseil pour des raisons de prix plus intéressant. L’éventail de choix est plutôt rarement évoqué comme raison. Le contact avec le pharmacien est perçu comme essentiel – en ce compris pour l’achat de vitamines, compléments santé…

La nature et la qualité du service presté demeurent un facteur déterminant aux yeux des médecins. 36% d’entre eux estiment dès lors que les plates-formes d’e-pharmacie ne sont pas un canal adapté pour la vente de médicaments sans prescription ou de vitamines et compléments.