Connectivité haut débit: l’une des clés de l’attractivité territoriale carolo

Pratique
Par · 27/10/2020

5G, fibre optique, couverture Wi-Fi d’espaces et de bâtiments publics sont autant de dossiers que la Ville veut activement promouvoir et planifier au cours des mois qui viennent.

Aux yeux d’Eric Goffart, échevin en charge du numérique, et de la Ville de Charleroi en général, la connectivité constitue en effet l’un des leviers majeurs pour “l’attractivité du territoire, pour convaincre à la fois entreprises et habitants de venir s’y implanter. Le numérique est l’un des axes de notre redressement [économique] global, l’un des éléments d’un vaste projet visant à rendre le territoire attractif.”

5G, tout un symbole

“J’ai certes regretté le moment qu’a inopinément choisi Proximus, en pleine crise du coronavirus, pour sa communication à propos du 5G Light”, indique Eric Goffart, une communication qui a suscité, voici quelques mois, une levée de boucliers politiques, en réaction aux inquiétudes du public, mais, aux yeux de l’échevin carolo, le 5G demeure clairement un objectif et un atout à ne pas galvauder.

“En tant qu’échevin chargé du Développement numérique, mais aussi des entreprises et des indépendants, je ne conçois pas que la Région ou Charleroi puisse prendre du retard en matière de 5G, être les derniers à être équipés par rapport au calendrier imaginé par l’Europe.”

Pour arguer de l’intérêt économique du 5G, il évoque le contenu de l’étude de KPMG (cf. ce texte “Faire de la 5G une réalité” ou ce rapport “Unlocking the benefits of 5G for enterprise customers”). 

“La majeure partie de l’impact de la 5G se fera sentir dans l’industrie, dans l’industrie 4.0. Compte tenu du tissu industriel historique de la région de Charleroi, il y a là toute une dynamique proactive à mettre en oeuvre et dont le centre A6K-E6K est un exemple. Nous n’atteindrons pas nos objectifs [de redéploiement] si la 5G n’est pas installée. Elle est l’un des outils de génération d’emplois dans l’industriel et nous voulons créer le plus d’emplois possible à Charleroi.”

Il salue donc les “étapes franchies” dans le bon sens dans le cadre de l’accord de gouvernement (au fédéral), tout en acceptant qu’il faille poser certaines “balises sanitaires mais qui ne soient pas bloquantes”.

 

Eric Goffart (Charleroi): ““En tant que région industrielle historique et que bassin d’emploi, nous sommes en première ligne pour bénéficier de la 5G. L’enjeu, à ce stade, est d’encourager les cercles qui se prononceront à ne pas prendre de retard.”

 

Quant à l’agenda de déploiement, il reste bien entendu nimbé d’incertitude, la Ville comme tous les autres territoires et acteurs demeurant tributaires des décisions qui seront prises lorsque le groupe d’experts constitué par la Région aura remis ses conclusions et recommandations. “En tant que région industrielle historique et que bassin d’emploi, nous sommes en première ligne pour en bénéficier”, insiste-t-il. “L’enjeu, à ce stade, est d’encourager les cercles qui se prononceront à ne pas prendre de retard.” 

Dans l’intervalle, dans l’attente de l’attribution des licences définitives et du début du déploiement, il salue le lancement de projets-pilote, sous le couvert de licences provisoires, comme c’est le cas du côté de l’aéroport de Charleroi en collaboration avec Telenet.

Déploiement d’un WiFi urbain

Un autre dossier d’équipement de la Ville en connectivité concerne la mise en oeuvre d’un WiFi urbain. Le marché a été attribué, pour une durée de trois ans, à WIN.

Pour ne pas perdre de temps, les premières installations de boîtiers concerneront les “bâtiments pour lesquels nous n’avons pas besoin d’obtenir l’autorisation des propriétaires dans la mesure où ils appartiennent à la Ville.” Quels sont dès lors les premiers sites de cordée (sans-fil)? L’hôtel de ville, les cinq maisons communales de l’entité, le campus nord (qui accueille notamment l’université), les quais de Sambre, les places et parcs publics “qui se situent, qui plus est, à proximité immédiate d’une importante concentration d’écoles, secondaires notamment”. 

Déploiement: courant 2021, avec introduction de demandes auprès des bâtiments appartenant à des privés.

On l’a vu dans le premier article de cette petite série, dédié au projet de lutte contre la fracture numérique sociale à Charleroi, le WiFi dans les bâtiments et lieux publics aura aussi pour objectif de donner une nouvelle utilité inclusive à certains lieux fréquentés par la population, tous profils confondus. Relire notre article “Charleroi monte au créneau contre l’exclusion numérique”

Dans le même temps mais sans que la Ville ait la main en la matière, l’extension du réseau fibre optique se poursuit dans le cadre de la stratégie Fiber to the Home de Proximus. “10.000 foyers sont aujourd’hui connectés, en respect de l’agenda et des objectifs qui avaient été fixés.”

Prochaines étapes? “Le nouveau PDG de Proximus, Guillaume Boutin, a redit l’engagement pris en son temps par Dominique Leroy et a même indiqué qu’il voulait aller encore plus loin. C’est une bonne chose.

Le centre-ville, selon le schéma de déploiement de Proximus, est le premier bénéficiaire. L’extension concernera ensuite d’abord la zone Est, vers Gilly et Montignies-sur-Sambre.” En synchronisant l’agenda de Proximus avec l’engagement de travaux publics décidés par la Ville, histoire de minimiser l’impact en termes d’interventions et de désagréments.