Les impacts du “bug” cdH (1). FuturoCité mis sur liste d’attente

Hors-cadre
Par · 30/06/2017

Du côté de FuturoCité, le centre d’expertise en smart cities basé à Mons (un partenariat public-privé entre la Région et IBM essentiellement), on attend que son “contrat d’objectifs” pour 2017 soit enfin accepté et officialisé par le gouvernement (un contrat dont dépend tout naturellement le budget que lui octroie la Région).

Pourquoi ce contrat n’est-il toujours pas avalisé et signé alors que se termine déjà le premier semestre 2017?

Il y a eu en fait, depuis le dépôt de la première proposition de FuturoCité, fin décembre 2016, un petit ballet de va-et-vient du scénario d’actions proposées.

FuturoCité avait proposé plusieurs thèmes sur lesquels axer ses actions. Le cabinet de Jean-Claude Marcourt, ministre de tutelle, aurait préféré que les actions se concentrent sur le thème de l’énergie (le sujet de l’optimisation énergétique des bâtiments publics fait d’ailleurs bien partie du catalogue de FuturoCité).

“Mais les smart cities, c’est bien plus que cela”, souligne Frank Butstraen, directeur (sur le départ) de FuturoCité (il est remplacé depuis juin par Nicolas Installé – voir notre article à ce sujet). Nous avons donc refusé l’optique du Cabinet et renvoyé une proposition qui incluait d’autres thèmes, tels que l’interaction avec le citoyen, le “canal” des réseaux sociaux, la problématique de la surveillance de la qualité de l’air…”

Autre raison, aux yeux de Frank Butstraen, de ne pas se concentrer uniquement sur le thème de l’énergie: “c’est certes un sujet important mais qui ne parvient pas toujours à motiver les instances publiques…”

La dernière mouture de la proposition de “contrat d’objectifs” de FuturoCité a été introduite… quelques jours avant que le gouvernement ne saute.

On y était presque…

La proposition d’activités pour 2017 n’est pas le seul document élaboré par FuturoCité qui se retrouve mis en “standby”.

Un chapitre entier du Plan du Numérique est consacré à la thématique smart cities, avec un budget d’ailleurs déjà défini, dès fin 2016. FuturoCité avait participé à la rédaction d’une “note de cadrage” devant baliser le périmètre du concept de ville intelligente tel qu’appliqué par les initiatives wallonnes, des pistes de concrétisation de projets pour le concept de “smart territory/smart region”, le rôle des “référents” (FuturoCité, le Smart City Institute de Liège et l’Eurometropolitan e-Campus à Tournai).

Ce document, lui aussi, était sur la table ministérielle – désormais replacé dans la pile des dossiers en attentes, voire remisé dans les cartons.

Le fait est qu’une note globale dédiée aux projets smart cities devait être discutée en conseil ministériel en cette fin juin (ou début juillet) mais le “bug” cdH est venu remettre l’agenda en cause.

Face à cette situation, Frank Butstraen dit espérer que “le gouvernement, dans sa future configuration, supportera et aidera réellement les initiatives prises afin d’évoluer dans le sens d’une politique de villes intelligentes. En effet, si les pouvoirs publics, à ce niveau-là, ne font pas office de levier, on risque de se retrouver dans l’immobilisme. Et il faut agir vite car on ne peut guère espérer des avancées pendant l’année qui verra la préparation des prochaines élections. Nous avions espéré pouvoir faire des choses concrètes en 2017 mais…”

Qu’adviendra-t-il du budget de 6 millions prévu dans le cadre du Plan du Numérique, s’interroge-t-il encore. “Si des moyens ne sont pas mis en oeuvre pour les villes et communes, chacune n’aura d’autre recours que d’agir à son niveau. Or, l’échelle sera alors trop limitée.” Trop limitée pour avoir un effet réel, pour éviter des investissements qui auraient pu être mutualisés sur base, notamment, de bonnes pratiques et d’un cadre global…