Esprit d’entreprendre belge? Du pain sur la planche

Hors-cadre
Par · 08/03/2013

Il reste bien du chemin à faire, en Belgique, pour susciter l’“esprit d’entreprendre”. Thierry Villers, directeur de l’association Les Jeunes Entreprises (LJE), cite à cet égard les résultats de plusieurs études.

En 2009, une étude internationale de la Vlerick Management School avait mesuré le taux d’“activités entrepreneuriales de la population adulte”. Résultat: tous continents confondus, la Belgique pointait à l’avant-dernière place, avec un score de 3,51% alors que la moyenne européenne, par exemple, était de 5,8. Elle était carrément dernière si l’on restreignait le champ à la question suivante: “comment estimez-vous la possibilité de vous lancer comme indépendant ou porteur de projet dans les 5 ans à venir?” 69% de l’échantillon de sondés belges répondaient: “carrément impossible” contre seulement 9% qui estimaient la chose “fort probable”. Moyenne européenne: 46% de “pas possible”; 21% de “fort probable”.

En 2011, la Commission européenne réalisait, quant à elle, une étude auprès des jeunes afin d’évaluer leur volonté de créer leur propre société. Là encore, la Belgique squattait la queue du peloton. Même si les scores sont un peu plus encourageants:

  • réponse positive (envie de lancer une entreprise): 31%
  • réponse négative parce que “trop risqué”: 24%
  • réponse négative parce que “c’est trop compliqué”: 16%
  • réponse négative pour “manque de compétences entrepreneuriales”: 11%
  • réponse négative par “manque d’accès à des sources de financement”: 6%
  • 4% disaient avoir déjà lancé une activité
  • 8% se disaient sans avis.

Des jeunes plus entreprenants?

L’association Les Jeunes Entreprises (voir notre article) vise à promouvoir l’esprit d’entreprendre et les qualités qui le sous-tendent auprès des jeunes.

Ce genre d’initiative semble porter ses fruits. Si l’on en croit les résultats d’un sondage réalisé en 2012, 22% des jeunes qui sont passés par un projet de mini-entreprise se disent prêts à créer une entreprise dans les 5 ans qui suivent. “Ce qui n’est pas une garantie qu’ils le feront vraiment”, souligne Thierry Villers, directeur de l’association. Ils disent en tout cas avoir surtout acquis des compétences telles que sens des responsabilités, esprit d’initiative, travail en groupe et meilleure vision du monde de l’entreprise.

Une autre enquête, réalisée l’année dernière par Technofutur TIC et son homologue français PRN (Pôle Régional Numérique) auprès d’un public de “professionnels du Web” révélait que ces profils semblent être nettement plus enclins à se lancer dans l’aventure de l’auto-entreprise. Relire notre article à ce sujet.

“Environ 30% des répondants, qui n’ont pas encore lancé leur propre initiative, se disent certainement prêts à créer une entreprise au cours des trois prochaines années”, relevait Pierre Lelong, directeur du Pôle Ressources et Diffusion chez Technofutur TIC. “C’est deux fois plus que la moyenne générale du marché. 26 autres pour-cents sont prêts à le faire si des opportunités ou des conditions favorables se présentent.” Les personnes qui répondent par la négative sont minoritaires: 28% répondent par un “probablement pas” et 15% par un “certainement pas”.