Baromètre 2021 “Maturité numérique des citoyens wallons” (2): Toujours besoin d’aide

Article
Par · 20/09/2021

Comme lors des éditions antérieures du Baromètre Citoyens de Digital Wallonia, l’une des demandes exprimées par les participants à l’étude de l’AdN vise l’accès à une formation “pour améliorer sa maîtrise du numérique”. La demande est même en (nette) progression puisqu’on relève un bond de 11 points par rapport à ce qui avait été exprimé deux ans plus tôt. Pas moins de 35% des répondants sont demandeurs de formation.

Et cette attente émane de tous les profils : 49% des étudiant(e)s sont demandeurs ; 44% des employés ou des personnes en recherche d’emploi ; 24% des ouvriers et des personnes sans activité professionnelle.

 

André Delacharlerie (AdN): “20% de la population active juge son niveau de compétences et de maturité numériques insuffisant. Un effet sans doute de l’intensification des usages, notamment en raison du confinement sanitaire. Les citoyens utilisent davantage le numérique et s’aperçoivent ainsi sans doute qu’ils doivent en apprendre davantage…”.

 

A cet égard, le ministre Willy Borsus, en charge de l’économie et du numérique, ne laissait pas passer ce besoin exprimé, déclarant lors de la présentation officielle du Baromètre:

Les trois degrés de fracture numérique. Une classification utilisée par la Fondation Roi Baudouin et reprise, cette année, dans l’analyse de l’AdN… Source: AdN.

“35% des citoyens interrogés voudraient améliorer leurs compétences numériques. C’est là un message fort qui nous est envoyé. Et on mesure combien l’effort de formation – initiale ou continuée – soit être un fil conducteur absolu du gouvernement wallon”. 

Toute une série d’actions sont déjà entreprises, ajoutait-il, “mais il est clair que le besoin croissant doit trouver une réponse. Point à la ligne.”

Pour combler le retard des “décrochés”, “fracturés” et autres “éloignés” (relire notre premier article pour mieux comprendre cette catégorisation), l’une des recommandations formulées par l’équipe de l’AdN est de mettre en oeuvre un “plan global d’inclusion numérique”, de former et d’accompagner plus spécifiquement tous ceux et toutes celles à qui manquent les compétences de base – qu’ils soient actifs (professionnellement) ou non.

L’AdN plaide ainsi pour un renforcement et une évolution des dispositifs PMTIC (Plan Mobilisateur des TIC) et EPN (espaces publics numériques). Deux choses qui sont déjà “dans les tuyaux”. A preuve, le projet “Formation de base au numérique” en phase d’approbation, appelé à remplacer le Plan PMTIC. Nous vous en parlions la semaine dernière. Nous avons également abordé dans un article un peu plus ancien les perspectives pour les EPN.

 

AdN: “Des actions d’éducation permanente, s’adressant au plus large public, gagneraient à être développées.” La Flandre, à cet égard, pourrait servir de source d’inspiration…

 

Dans les semaines (ou mois) à venir, on devrait en apprendre plus sur les contours et contenus de nouvelles actions – en formation initiale, continuée, qualifiante… – au travers notamment de ce Plan d’inclusion numérique, du redéploiement des EPN, de la mobilisation d’acteurs de première ligne (assistants sociaux, CPAS, mutuelles…) devant intervenir pour “accrocher” un maximum de catégories et groupes de population.

L’AdN plaide en outre pour un “renforcement drastique de l’éducation scolaire au numérique” – au fondamental, au primaire et au secondaire. La réforme envisagée au travers du Pacte d’Excellence continue d’être considérée comme trop lente et trop mitigée – avec des apprentissages et des sensibilisations à certains enjeux (tels que l’IT éthique et la sécurité) qui viennent (trop?) tard dans le parcours scolaire.

L’AdN pointe également du doigt “la réforme de la formation initiale des enseignants, toujours en chantier, [qui] ne semble pas jusqu’ici donner une impulsion décisive au numérique”.

Bref, il faudrait accélérer et doper (enrichir) le carburant…

Dans le troisième article consacré au Baromètre 2021 de maturité numérique des citoyens wallons, nous entrons dans le vif du sujet. A savoir: que révèlent les chiffres dans les registres taux d’équipement, modes de communication, télétravail, procédures administratives, commerce électronique, etc?