Sept projets IoT4Industry wallons retenus par l’Europe

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Par · 11/10/2019

Carton pas mal rempli pour les acteurs wallons à l’issue du second appel à projets européen IoT4Industry dont le but, pour rappel, était de “favoriser la croissance économique et la compétitivité européennes par le développement d’une nouvelle chaîne de valeurs industrielle trans-sectorielle qui soit basée sur l’intégration et l’utilisation de l’Internet des Objets et d’éléments apparentés (sécurité numérique et cybersécurité, informatique dans le cloud, big data et analytique, intelligence artificielle…) dans le monde de l’industrie – outils de production, machines, robots, processus industrielles, usines…”.

Deux projets portés par des acteurs wallons – Iclos de Lasea et IoT4PM de B-Side (voir remarque dans l’encadré ci-contre) – avaient été sélectionnés lors du premier appel à projets.

L’appel à projets européen IoT4Industry (dans le cadre du programme Horizon 2020) est par nature… transnational. Le but est de faire collaborer des sociétés de différentes nationalités, apportant chacune leur expertise spécifique, sur un même thème. Les différents projets sélectionnés sont dès lors portés à la fois par des sociétés wallonnes et des sociétés venant d’autres pays.

Comme l’expliquaient à la fois les responsables de l’AWEX, lors de missions à l’étranger, et ceux du Pôle de compétitivité Mecatech, relais et promoteur du programme IoT4Industry chez nous (sous la houlette de Thibaud Van Rooden, directeur International), “le but de l’Europe est de susciter une chaîne de collaboration internationale, afin d’unir les capacités de chacun afin de relever les défis que pose la transformation numérique de l’industrie, au lieu d’agir chacun dans son coin. Le but de l’appel à projets IoT4Industry est de susciter la coopération entre pays, entre agences à l’exportation et entre industriels et fournisseurs de solutions IoT, et de renforcer la recherche collaborative au niveau européen.”

L’appel à projets visait plus spécifiquement les PME, afin de favoriser leur démarche d’innovation et, d’une manière plus générale, éliminer une série d’obstacles qui freinent l’adoption de technologies et solutions IoT par les PME. Parmi ces obstacles, un manque de compétences, une méconnaissance ds potentiels, les coûts d’investissement. Les financements octroyés par l’Europe doivent donc permettre à davantage d’acteurs modestes de se lancer dans l’innovation, dans le développement de prototypes ou démonstrateurs et de s’ouvrir plus aisément les portes du marché.

Le second, qui s’est déroulé cet été, a été encore plus prolifique puisque cinq projets ont été retenus (voir détails dans la suite de l’article). Cinq sur neuf déposés – joli score ! D’autant plus que ces cinq projets lauréats représentent près d’un tiers de tous ceux sélectionnés à l’échelle européenne (16 au total). Pays concernés: la Belgique, la France, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni (le programme IoT4Industry a été initié avant que l’on ne parle du brexit…).

15 sociétés wallonnes sont parties prenantes à ces sept projets et bénéficieront, au total, d’un financement à hauteur de 515.000 euros.

Les sept projets

** Sefapoca – sociétés impliquées: Spentys et la danoise Create It Real
Spentys, est une start-up bruxelloise, basée à Forest. Sa spécialité: la modélisation et impression 3D, en mode fabrication additive donc, de produits à finalité médicale. En l’occurrence, des contentions orthopédiques, autrement dit des “plâtres” produits en polymère biocompatibles, fabriqués sur mesure selon les spécificités de chaque patient et les caractéristiques de sa blessure ou de son handicap.

Louis Philippe Broze, co-fondateur de Spentys, arborant un “plâtre” nouvelle génération, imprimé en 3D.

La jeune société a notamment bénéficié des services du startup studio wallo-bruxellois MakeIt et a été accompagné par l’accélérateur bruxellois MedTech.

Le projet Sefapoca vise à concevoir, développer et valider une ligne-pilote de fabrication par impression 3D d’orthèses destinées au milieu hospitalier. L’ambition est de fournir une imprimante 3D capable de produire des orthèses de membres en moins de deux heures”, explique Florian De Boeck, co-fondateur de Spentys. “L’intérêt de notre projet réside dans l’accélération de la vitesse de production des orthèses et la réduction de leurs coûts.

Ce projet nous aidera à convaincre les institutions médicales d’opter pour notre procédé de fabrication en Belgique, mais également en Europe.” 

** Iclos – sociétés impliquées: Lasea (Liège, spécialiste des applications laser), Pepite (Liège, analyse de données de production) et la luxembourgeoise Ceratool
Le projet vise le développement d’un “système en boucle fermée incluant de l’intelligence artificielle basée sur l’apprentissage machine afin d’améliorer la qualité et la productivité du procédé laser et de garantir la qualité et la précision de la pièce produite.” La solution vise à résoudre l’un des goulots d’étranglement que constitue l’opération de paramétrage laser. L’intelligence artificielle devrait permettre d’accélérer sensiblement un processus encore très long imposant de trouver le calibrage optimal sur base d’une multitude de paramètres (puissance, vitesse, fréquence, type de matériau, dimensions et formes…

** IoT4PM – sociétés impliquées: B-Side (Kain/Tournai), BS Technologies (Tournai), Gaugetech (UK), Holcim, Technord France
IoT4PM est l’acronyme de Index OnTime Technology for Predictive Maintenance. Le projet porte sur le développement d’un nouveau module fonctionnel destiné au logiciel pré-existant Mobinome, solution de gestion mobile d’interventions techniques conçue par B-Side.

Surveillance temps réel de l’état technique des engins de chantier. Un projet porté notamment par Mobinome.

Objectif: servir de solution d’optimisation de la gestion d’une flotte d’engins de chantier en autorisant une démarche par maintenance prédictive et rendre ainsi plus efficace les interventions techniques. De quoi réduire sensiblement le taux de “casse moteur”, principale cause de pannes et d’indisponibilité du matériel. 

Grâce au déploiement de capteurs, le suivi de paramètres significatifs pourra se faire en temps réel et en continu, avec envoi immédiat et centralisation dans le logiciel Mobinome. En cas d’anomalie, les techniciens de maintenance recevront des alertes et ordres de mission.

** LaserSieve – sociétés impliquées: Metheore, spin-off de l’ULiège spécialisée en “visionique” (vision assistée par ordinateur), et la portugaise Minaport
La solution LaserSieve développée par Metheore est décrite comme étant un “système de vision en-ligne non intrusif et non perturbateur, destiné aux industries extractives et minières. Il fournit, en continu et en temps réel, des paramètres de processus-clé – par exemple le débit, la taille et la forme de fragments de roche en vrac défilant sur un tapis roulant dans des environnements industriels difficiles.”
Objectif: fournir à l’industrie minière des outils “4.0”, notamment une capacité de surveillance temps réel de la production, de génération d’alertes à destination des opérateurs (en ce compris vers leurs équipements mobiles) et de production automatique et personnalisée de rapports.

** Sens4Com – sociétés impliquées: B-Sens (Mons ; spécialisée en capteurs à fibres optiques pour prévention de risques industriels), la Sonaca et la société néerlandaise Somni Solutions
Ce projet porte sur une solution de télémétrie basée sur des capteurs équipés de fibre optique ou de semi-conducteurs. Le but: mesurer divers paramètres induisant des effets mécaniques sur divers types de pièces (fabriquées par exemple à destination du secteur aéronautique ou automobile). Les capteurs collectent et transmettent les données, selon les besoins spécifiques de chaque fabricant.

Citons encore:

** OffTech-SSC – sociétés impliquées: Micromega Dynamics (Fernelmont, spécialisée en mesure du bruit et de vibrations, surveillance de structures et dispositifs d’ingénierie), associée à trois sociétés étrangères, à savoir Pumacy Technologies et MaTec Gummiwerk (Allemagne), KLS Ljubno (Slovénie)

** et I4Sugar – sociétés impliquées: e-Peas (Liège, start-up spécialisée en micro-électronique pour IoT), I-care France et Iscal Sugar (Mons).