Ce que Sambrinvest veut faire de l’Atelier/Ecole 6000 (A6K-E6K)…

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Par · 11/04/2019

Dévoilés officiellement fin mars, dans les bâtiments de l’ancien tri postal de Charleroi, l’A6K (“Atelier 6000”), centre technologique dédié à l’Advanced Manufacturing, et l’E6K (“Ecole 6000”), centre de formation multi-opérateurs consacré aux métiers du numérique, auront pour mère nourricière l’invest Sambrinvest. qui finance le réaménagement du bâtiment et qui fera office de bailleur pour les futurs occupants.

En quoi consistera exactement son rôle et comment l’invest compte-t-elle imbriquer ce nouveau site et ses activités dans le paysage d’accompagnement des entreprises auquel elle participe déjà via ses apports de fonds et des initiatives telles que Digital Attraxion? Nous avons posé ces questions, parmi d’autres, à Anne Prignon, administratrice-directrice générale de Sambrinvest.

Pour piloter ce nouveau pan d’activités de Sambrinvest, une structure nouvelle, dit-on, serait mise en oeuvre au sein-même de l’invest. Qu’en est-il?

Anne Prignon: En effet, une nouvelle filiale de Sambrelease a été créée en ce début avril, sous le statut de sprl, afin d’isoler le projet dans une seule et unique entité.

Cette nouvelle structure sera-t-elle chargée de “recruter” des occupants, d’organiser l’occupation des différents espaces modulaires, permanents ou temporaires, que proposera l’A6K, ainsi que la manière dont les équipes se formeront pour chaque projet?

Au temps zéro, les modules seront loués par des entreprises ou des acteurs de la recherche ou d’autres types d’acteurs. L’idée est de permettre aux occupants de se rencontrer dans les lieux communs et de nouer des contacts, voire des collaborations.

L’espace de l’A6K-E6K sera subdivisé en modules aménagés, de diverses tailles. De quoi accueillir des équipes et projets d’envergure et finalités diverses…

Au-delà, l’objectif est que ces acteurs réalisent des projets en commun et d’assurer la coordination des projets et l’interaction entre les entreprises présentes dans l’écosystème.

En amont, les équipes de CATch ont démarché pour trouver des locataires et obtenir leur engagement via des lettres d’intention. La sprl créée pour chapeauter le projet doit transformer ces lettres d’intention en baux. La sprl engagera une personne chargée de l’animation/coordination.

[Pour rappel, la gestion opérationnelle de l’A6K et de l’E6K est provisoirement confiée à deux personnes de l’équipe CATch]

Des contrats fermes de location de modules ou de “box” ont-ils déjà été signés avec l’une ou l’autre société? quand espérez-vous la première signature ? chercherez-vous aussi à attirer des PME ou sociétés de moindre envergure (belges ou non) que Thales ou Alstom, cités lors de l’événement ?

A ce stade, des déclarations d’intérêt ont été signées par plusieurs entreprises. Les contrats d’hébergement sont en cours de finalisation et seront présentés à la signature courant du mois d’avril. Les cibles premières sont les corporate, les centres de recherche, les structures de type Sirris, le pôle Mecatech, les accélérateurs…

Les sous-traitants des corporate sont également visés ainsi que des PME intéressées à venir s’installer dans les lieux. Et bien sûr, les start-up qui seront accompagnées.

Quelles relations (interaction, complémentarité…) vont-elles s’installer (spontanément ou selon une stratégie prédéfinie) entre Digital Attraxion et l’A6K-E6K? entre Digital Attraxion et l’incubateur AE.ccelerator?

Le digital a un scope très large, allant de l’e-health à l’industrie 4.0 et passant par les marketplaces ou les ICC (industries culturelles et créatives. Les projets relevant de l’industrie 4.0 rentrent inévitablement dans le scope des projets pour lesquels une interaction entre A6K, AE.ccelerator et Digital Attraxion doit être mise en place.

On pourrait par exemple citer le cas du programme d’accélération Move Up actuellement en cours, qui met en présence des corporate tels que Alstom, Sonaca, Thalès, BSCA, avec des start-ups, dans le domaine de la transformation numérique de l’industrie..

Vous noterez qu’Anne Prignon ne répond pas directement à la question du positionnement A6K-E6K par rapport aux autres initiatives déjà prises. En fait, l’imbrication et/ou la complémentarité doivent encore se définir – et le feront sans doute au fil du temps et des projets qui trouveront ancrage à l’Atelier 6000 (A6K).

L’AE.ccelerator (Advanced Engineering Acceletator) est une initiative commune de Sambrinvest et du fonds Theodorus (fonds de spin-off de l’ULB). Son objectif est de “faire naître des spin-off ou spin-out issues de projets de recherche des universités (l’ULB, dans un premier temps, et éventuellement d’autres universités à terme) ou de projets de recherche développés par des bureaux d’étude de corporate ou de PME de la région, selon le modèle lean startup, et de les amener à une maturité permettant des levées de fonds.

Quel genre de relations et/ou de collaboration sont-elles prévues – ou espérées – avec WSL ?

Des contacts sont en cours avec WSL pour travailler ensemble sur des thématiques complémentaires. Le travail de l’AE.ccelerator (voir encadré ci-contre) se positionnera le plus souvent plus en amont du scope d’activités de WSL. Pour les projets plus matures, des collaborations seront possibles, avec duplication des relations réseau.

Sur quel mode s’organiseront les collaborations avec les centres de recherche (Cetic, Cenaero…)?

L’objectif est de susciter la réalisation de programmes de recherche inter-entreprises, avec les centres de recherche, les universités… et l’implication des centres vis-à-vis des start-up qui viendront s’installer dans le centre A6K.

 

Faisons maintenant un petit détour par les modalités de mise à disposition des lieux dans leur ensemble et des différents espaces modulaires que des sociétés ou des groupements temporaires d’acteurs (coopérant sur un projet précis)…

Les espaces modulaires, ou “box” qui seront mis à disposition des occupants seront-ils de type permanent et/ou temporaire ? les deux formules seront-elles possibles ?

Ce sont des modules installés pour toute la durée de la location. Il semble qu’ils soient démontables à l’issue de la période de location des lieux [dans les bâtiments de l’ancien tri postal], avec toutes les réserves d’usage dans le cadre d’une telle opération. Les discussions finales sont en cours avec les architectes.

A propos, le bail passé porte-t-il bien sur une durée de 4 ans?

La durée minimale est de quatre ans, courant jusqu’en août 2023, mais le bail est reconductible annuellement pour une année supplémentaire. Cette durée minimale de quatre ans est indispensable afin d’assurer la viabilité du modèle financier sous-jacent au projet…

Quel modèle de tarification sera-t-il appliqué pour la location des modules?

Les locations se font par module. Chaque entreprise occupe un ou plusieurs modules selon un prix déterminé. Le modèle de tarification, tel que prévu actuellement dans le business plan, est un montant pour le module avec chauffage/électricité et services inclus. L’occupation d’une salle de réunion est également refacturée au client au-delà d’un droit d’occupation forfaitaire mensuel gratuit.