Les PME, toujours en quête de formations numériques réellement adaptées

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Par · 24/10/2018

Il y a progrès mais encore nettement insuffisant, du côté des entreprises wallonnes, essentiellement dans les rangs des TPE et plus petites PME. Leur degré de “maturité numérique” reste largement perfectible, comme en témoigne le nouveau “Baromètre” publié par l’AdN (Agence wallonne du Numérique). Voir notre autre article pour les principaux chiffres et enseignements.

Voilà pourquoi de nouvelles activités de sensibilisation et de formation ont été décidées, certaines totalement financées par la Région, d’autres sponsorisées par le secteur public. En attendant (c’est en tout cas l’espoir que formule l’AdN) que des formations plus directement utiles et pertinentes soient organisées par ceux qui, toujours aux yeux de l’AdN, sont le mieux à même de mobiliser et de conseiller concrètement les entreprises. De qui parle-t-on? Des fédérations sectorielles.

Pour l’heure, leur implication dans la formation/sensibilisation à la transformation numérique des entreprises et indépendants demeure encore trop rare. 

Echanger avec ses pairs

Or, estime-t-on à l’AdN, ce sont ces fédérations sectorielles qui sont les mieux placées pour organiser des séances au cours desquelles les participants échangent entre eux et comprennent réellement le enjeux et les arguments. Tout simplement parce qu’ils évoluent dans le même secteur et métier, utilisent les mêmes vocabulaires, sont soumis aux mêmes contraintes, partagent un même contexte en termes d’effet des investissements et d’impact de la numérisation.

“Comment une session où se télescopent questions et problèmes ayant trait à l’e-tourisme, aux défis de la transformation des processus de la construction et aux contraintes de petits artisans-bouchers locaux pourrait-elle répondre efficacement aux attentes et lacunes de chacun?”

Hélène Raimond (AdN): “Créer de meilleures conditions financières pour que les fédérations professionnelles puissent mieux assumer un rôle de veille et d’identification des besoins de leurs membres en termes de formation.”

Mais on est encore loin de cette “sectorialisation” de la sensibilisation et de l’apprentissage du numérique. Les fédérations ne sont guère actives en la matière, regrette l’AdN, “à l’exception de la Fédération de la Construction, d’Agoria ou, dans une moindre mesure, de la Fédération du Bois”, déclare Hélène Raimond, “ambassadrice” Transformation numérique à l’AdN.

“A l’AdN, nous serions favorables à ce que des mesures soient prises de telle sorte que les conditions et cotisations des fédérations ainsi que l’intervention des pouvoirs publics améliorent le financement des fédérations professionnelles, de telle sorte qu’elles puissent mieux assumer un rôle de veille et d’identification des besoins de leurs membres en termes de formation.”

L’e-commerce pratico-pratique

Au printemps 2019, des sessions de formation “Digital Commerce” seront organisées par l’AdN et le Syndicat neutre des indépendants. Elles iront un pas plus loin que ce que les séances “Commerce connecté” de 2016-2017 avaient proposé. Le but cette fois sera de permettre aux participants d’identifier et de déterminer l’utilité concrète de solutions d’e-commerce pour leurs besoins spécifiques: paiements électroniques sous diverses formes, utilisation d’équipements mobiles pour la gestion commerciale, gestion des stocks…

“Les ateliers seront l’occasion d’un accompagnement pour aider les e-commerçants à comprendre les offres disponibles sur le marché [Ndlr: les responsables assurent qu’il n’y aura aucun favoritisme ou biais commercial], de jauger concrètement de l’intérêt d’une solution par rapport au coût qu’elle représente”, déclare Hélène Raimond. “Outre la présentation des solutions d’e-commerce, un autre sujet abordé sera par exemple l’utilisation professionnelle des réseaux sociaux, pour mieux comprendre les atouts ou implications de recourir plutôt à LinkedIn qu’à Facebook” (ou vice versa?).

Durée: de deux à quatre heures. L’agenda des sessions n’est pas encore connu (le coup d’envoi devrait être donné en février prochain) mais une trentaine d’ateliers devraient être organisés à travers l’ensemble du territoire wallon. Le budget, lui, a déjà été débloqué par le Cabinet du ministre Pierre-Yves Jeholet.

Valoriser sa présence en-ligne

Entre-temps, huit ateliers dédiés à la définition ou au renforcement d’une présence professionnelle en-ligne (pour des sociétés et indépendants venant potentiellement de tout secteur) sont organisés en cette fin d’année, à Bruxelles et en Wallonie.

A la manoeuvre, côté financement (la participation aux ateliers est gratuite) et définition du contenu des séances: Proximus et Google. Les formations, elles, sont assurées par un formateur attitré du centre de compétences Technobel.

“Ces ateliers procureront des conseils concrets en matière d’utilisation d’un site Internet, de suivi et d’analyse des visiteurs, d’optimisation des contenus, de conversion…”, énumère Guillaume Boutin, responsable du marché résidentiel chez Proximus.

Au menu: référencement SEO et SEA, réseaux sociaux, retour sur investissement, activation des internautes, fiches-référence sur Google Maps…

Dans ces ateliers Proximus/Google/Technobel, il ne sera certes question que de (valorisation de) présence en-ligne mais, estime André Blavier, porte-parole de l’AdN, “c’est un bon point de départ. Activer ce qui est la première base de communication pour une entreprise peut permettre d’enclencher le mécanisme de la transformation. D’où l’intérêt de ce roadshow.”

Lieux et dates:
– 23 octobre: Namur
– 30 octobre: Liège
– 8 novembre: Marche-en-Famenne
– 13 novembre: Charleroi
– 22 novembre: Mons
– 27 novembre: Wavre
– 5 décembre: Bruxelles (le 8ème atelier a déjà eu lieu, le 18 octobre, à Bruxelles).

Nombre de participants: “de 40 à 50” maximum, déclare-t-on chez Proximus, “afin de favoriser un maximum d’interactions”. Les participants seront d’ailleurs répartis en deux groupes: ceux ayant déjà un site Internet et l’utilisant professionnellement, et ceux qui doivent encore se lancer. Les concepts et aspects abordés lors des formations seront les mêmes (voir ci-dessus) mais avec une approche et une profondeur variant selon le groupe concerné.

Informations complémentaires et inscriptions via ce lien.