Exploitation du big data spatial: le gouvernement wallon confirme son intérêt

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Par · 26/01/2018

En juillet 2017, à quelques jours de la “relève” par une nouvelle majorité gouvernementale, Jean-Claude Marcourt signait un important accord de collaboration avec le Grand-Duché dans le domaine de l’exploitation des données spatiales.

En jeu: la création en Wallonie et au Grand-Duché (les deux parties s’étant alliées) d’un Collaborative Ground Segment, autrement dit d’une station terrestre “ayant pour but d’exploiter les données produites lors des missions des satellites Sentinel [dédiées à l’observation de la terre]”. Activités d’un tel CGS: acquisition de données production (quasi) temps réel, redistribution des “produits” Sentinel, développement d’outils et d’applications, aide au calibrage et à la validation des données.

Relire notre article “Wallonie – Grand-Duché: duo gagnant pour l’exploitation de données spatiales?” pour tous les détails sur les enjeux, le rôle de la Wallonie et ses ambitions en matière de big data, d’analytique spatial et de création d’un écosystème d’entreprises spécialisées dans le traitement et l’exploitation des données satellites.

La nouvelle majorité confirme

Le gouvernement wallon vient officiellement de valider l’importance stratégique de ce dossier et de l’accord avec le Grand-Duché. Il apparaissait d’ailleurs déjà en filigrane dans le Plan d’investissement dévoilé le 17 janvier.

Hier, en conseil des ministres, il a été convenu que le ministre de l’Economie, de l’Innovation et du Numérique, Pierre-Yves Jeholet, peaufine l’analyse du dossier et le degré d’implication de la Wallonie (en termes de moyens à y allouer et de structuration à lui donner). Une “note” devra donc être rédigée “rapidement” et présentée au gouvernement pour faire avancer le dossier.

La déclaration faite à la sortie du conseil des ministres par Pierre-Yves Jeholet est en tout cas un engagement clair: “Les données issues de l’observation de la terre sont une grande opportunité tant pour le secteur public que privé. Celles qui seront mises à disposition par la Wallonie (les images radar de Sentinel 1) créeront d’immenses opportunités commerciales à travers toute une série de secteurs (agriculture, construction, transport, énergies renouvelables, tourisme) qui permettront de booster l’économie en général. Les perspectives économiques pour la Wallonie sont considérables et très prometteuses. C’est un dossier important qui va permettre de poursuivre la collaboration entre le Grand-Duché de Luxembourg et la Wallonie tant au bénéfice des industriels, des universités que des services publics.”

Et de poursuivre: “Le secteur pèse actuellement en Wallonie entre 20 et 25 millions € par an et occupe de l’ordre de 200 personnes. Le projet devrait permettre de doubler les emplois et le chiffre d’affaires sur une période de 5 à 7 ans.

Le secteur de l’observation de la terre est un secteur fort en Wallonie dans lequel de nombreuses sociétés, universités et centres de recherches se sont investis depuis des années et sont reconnus au niveau européen. Si la Wallonie venait à disposer d’une infrastructure CGS, ce serait une grande avancée technologique qui viendrait appuyer l’avancée dont dispose la Wallonie dans le domaine des images radar par rapport à d’autres pays et la Région wallonne bénéficierait alors d’une position concurrentielle enviable vis-à-vis de l’étranger.”

La décision de confier au duo belgo-grand-ducal l’hébergement d’un CGS dépend de l’ESA. Mais il était essentiel que la Wallonie, suite au flou artistique créé par le changement de majorité, envoie un signal à l’Europe. La déclaration d’hier est un premier pas…