Yncubator (Louvain-la-Neuve): miser d’abord sur la qualité des profils

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Par · 24/08/2016

Après le VentureLab de Liège, le Yncubator de Louvain-la-Neuve est le deuxième incubateur dédié spécifiquement aux étudiants à avoir vu le jour en Wallonie. Il s’adresse spécifiquement aux étudiants du Brabant wallon. Installé dans les locaux du CEI, le Yncubator accueille les étudiants en soirée ou le week-end.

Pour sa première année, il a accompagné 14 projets, portés par 26 étudiants. Sur les 14 projets, un peu moins d’une dizaine seraient sur le point de se transformer en société en bonne et due forme, selon Sophie Neu, responsable de l’incubateur étudiants de Louvain-la-Neuve.

Parmi les projets initiés: une appli de covoiturage événementiel (CovEvent), de l’accompagnement numérique pour des professionnels du livre (TomorrowBook), un système de recharge solaire portable pour smartphone (SunSlice), ou encore un espace de découverte de l’impression 3D (Makers Corner),

A la rentrée, le quota sera en principe de 20 projets.

Services proposés: une soirée d’ateliers tous les 15 jours, du coaching, un espace de coworking, des ateliers animés par des professionnels externes, dans une dizaine de thématiques, ainsi que de l’accompagnement individualisé ou collectif par des entrepreneurs et professionnels confirmés, rencontres et échanges avec les start-ups et spin-offs locales ainsi qu’avec des sociétés implantées dans le parc scientifique de Louvain-la-Neuve.

Sophie Neu: “L’idée a de l’importance mais il faut que le profil de l’étudiant doit être de qualité – même s’il n’est pas possible de définir un profil-type de l’entrepreneur.”

Les critères de sélection ne sont guère restrictifs – “il faut proposer une idée déjà bien réfléchie, si possible innovante et être étudiant, venant d’une université ou d’une Haute Ecole” – mais il faut bien entendu franchir la barrière du Comité de sélection.

Qu’est-ce qui compte le plus: l’idée, le potentiel du projet, celui de l’étudiant en tant que futur entrepreneur?

Sophie Neu: Il faut garder à l’esprit que nous avons un objectif à remplir, défini par l’AEI [Ndlr: qui finance l’incubateur]. A savoir: un taux de création d’entreprise qui soit de 40 à 50%. Ce qui est beaucoup, surtout quand on est étudiant.

Pour ce qui est de la sélection, on essaie de déterminer le potentiel de la future entreprise. Autre chose à souligner, ce n’est pas de l’auto-création d’emploi. D’autres structures existent qui le font… Il s’agit de créer une entreprise qui va pouvoir grandir.

On réfléchit aussi, avec l’étudiant, au modèle économique qu’il envisage pour financer l’entreprise. On sait par exemple que les applications ne sont pas forcément un bon moyen d’assurer des rentrées financières… On vérifie quelles démarches il a déjà effectuées, s’il a analysé la concurrence…

L’idée a de l’importance mais il faut que le profil de l’étudiant doit être de qualité – même s’il n’est pas possible de définir un profil-type de l’entrepreneur.

Quelles compétences, acquis supplémentaires vise à apporter le programme d’incubation par rapport aux cours qu’ils suivent par ailleurs?

Hormis les étudiants qui sont inscrits en écoles de gestion ou en CPME (programme interdisciplinaire en entrepreneuriat), voire en marketing, rares sont ceux qui ont des cours en création d’entreprise. Les étudiants viennent de facs de philosophie, d’agronomie, de droit… Mais même ceux qui bénéficient de ce genre de cours trouvent, dans le Yncubator, une formation davantage pratique. Les ateliers rassemblent au maximum 15 personnes et sont très interactifs, orientées théorie et pratique. Sans compter qu’ils travaillent sur leur propre projet.

C’est donc complémentaire.

Le programme est-il considéré comme partie intégrante pour les crédits? Dans l’évaluation académique?

Pas actuellement parce que ce n’est pas encore reconnu. Un statut étudiant-entrepreneur existe à l’UCL et à l’EPHEC (Haute Ecole Economique et Technique) qui procure certaines facilités mais on attend une initiative du fédéral en termes de statut fiscal et social. (voir notre article “Génération Entreprenante: l’action après la sensibilisation” pour plus de détails sur l’évolution de la législation à cet égard)

Certaines facultés qui organisent des stages obligatoires acceptent que les étudiants utilisent leur propre start-up comme sujet de stage mais nous n’avons pas encore d’exemple à Louvain-la-Neuve.

En quoi le Yncubator est-il un complément par rapport au programme StarTech [qui concerne les étudiants ingénieur et qui se déroule également, sous l’impulsion du WSL, à Louvain-la-Neuve]?

Si les étudiants qui sortent du programme StarTech veulent pousser plus loin, nous les invitons à rejoindre le Yncubator. Sur les 14 projets que nous comptons à ce jour, on relève d’ailleurs deux finalistes du programme StarTech — à savoir SunSlice et CovEvent.

Il y a donc une continuité, un prolongement.