Andaman7 veut devenir le trait d’union de la chaîne de soins – Internet of (health) Things compris

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Par · 31/05/2016

A7 Software lance une nouvelle version de son appli de gestion de dossier santé perso Andaman7, désormais disponible pour smartphones et tablettes iOS et Android.

Nouveautés: des fonctionnalités davantage orientées patient, le support d’objets connectés (esanté et fitness), le support d’une quatrième langue (en attendant d’autres, en préparation).

Avant de passer tout cela en revue, un petit rappel du positionnement de l’application. Plus qu’une appli de gestion de ses données médicales perso, Andaman7 se veut un dossier santé “partagé” et “synchronisé”. Partagé parce que l’utilisateur a la possibilité d’envoyer et partager ses données santé (historique, résultats d’examen, paramètres physiologiques, antécédents, allergies, médicaments, alimentation, assurances…) avec les personnes qu’il aura encodées comme faisant partie de son “cercle de confiance” – médecin, kiné, membre de la famille…

“Synchronisé” parce que le dossier est co-géré avec les professionnels de la santé. La version patient s’accompagne en effet d’une version médecin avec qui le patient échange et complète ses données.

Pour des raisons de sécurité et de fiabilité de l’information, chaque encodage de données est documenté dans l’appli à des fins de traçabilité (qui a introduit quoi et quand).

Relire cet article pour redécouvrir les fonctions de cette application.

Version compatible Internet des Objets

Nouveauté – majeure – de la version 1.6 d’Andaman7: le support d’objets connectés de type e-santé ou fitness, du genre montres, bracelets, balances, tensiomètres électroniques, lecteurs de glycémie…

Désormais, grâce à une intégration avec la fonction Santé (HealthKit en anglais) fournie par Apple sur ses iPhone, le dossier santé Andaman7 pourra récupérer et centraliser les données venant de tous les dispositifs connectés compatibles Apple. “Plusieurs centaines à ce jour”, souligne Vincent Keunen.

Comment ça marche?

Andaman7 récupère toutes les données et les injecte dans le dossier patient perso. Elles sont ensuite envoyées, dûment chiffrées, vers le médecin, à un rythme programmable. Le médecin les récupère automatiquement dans sa propre application.

La question se pose évidemment du traitement efficace de données qui sont ainsi relayées à un rythme potentiellement soutenu. Si on ne se pèse pas toutes les heures, le relevé des fréquences cardiaques par des applis ou bracelets connectés implique par contre des transferts fréquents si l’on veut assurer un suivi “au fil de l’eau”.

Le principe adopté par Andaman7 n’est pas de filtrer, de trier et de n’envoyer par exemple que des alertes. Le principe est plutôt de tout transmettre au professionnel de la santé qui, de son côté, peut (doit) en retirer des informations pertinentes.

Vincent Keunen (A7 Software): “Les solutions disponibles sur les PC devront s’adapter afin de digérer ces “mégadonnées” et de les analyser en vue d’alertes éventuelles.”

On pourrait bien entendu filtrer, en amont, avant l’envoi mais ce n’est pas, pour l’instant, le positionnement choisi par A7 Software. “Andaman7 demeure une appli de dossier santé généraliste qui collecte et partage des données santé et fitness de toutes natures”, explique Vincent Keunen, fondateur et directeur d’A7 Software. “Les destinataires sont en effet aussi bien des médecins généralistes, des spécialistes, des professionnels de l’hôpital, des kinés, des acuponcteurs… Chaque profil puise et utilise les données qui le concernent.”

Notons que cette collecte et ce partage de données de type Internet des Objets n’est encore disponible que pour les utilisateurs iOS. Le monde Android étant moins structuré que celui d’Apple, la compatibilité est moins évidente entre les applis et dispositifs, d’une part, et les chefs de file Android de l’autre (Google, Samsung…). “Nous temporisons nos développements dans l’attente d’une harmonisation”, déclare Vincent Keunen. Toutefois, des développements sur demande pourront avoir lieu, par exemple pour répondre à la sollicitation d’un hôpital qui voudrait intégrer les données d’un dispositif connecté, tournant sous Android, qu’il supporte.

Nouvelles fonctions “centrées patient”

Pour sa nouvelle version (numéro matricule 1.6), de nouvelles améliorations ont été apportées à l’interface dans un but de simplification mais le plus important se situe du côté de l’ajout de fonctionnalités davantage orientées patient. Le support des objets connectés en est le plus évident.

A7 Software a par ailleurs ajouté un journal de bord où le patient pourra noter des éléments concernant son état de santé, l’évolution de sa maladie, les effets de médication… Notes qui pourront donc être partagées et relayées vers le médecin ou l’hôpital. Un projet-pilote est par exemple en cours avec un service de soutien à la chimiothérapie à domicile. “Ce programme implique la visite d’infirmières qui doivent encoder des données utiles pour les médecins spécialistes de l’hôpital”, explique Vincent Keunen. En dehors des notes de l’infirmière, le “carnet de bord” permettra au patient de noter et partager au jour le jour son état de santé, de quoi suivre de plus près l’efficacité et la pertinence d’une médication.

“Appli cherche projets-pilote”

Le développement de l’appli Andaman7 se poursuit avec l’aide de professionnels de la santé mais aussi de patients et utilisateurs. La start-up encourage d’ailleurs ces derniers à contribuer à l’affinement et à l’enrichissement de la solution en communiquant avis et remarques via l’adresse support-fr@andaman7.com.

A7 Software continue également de lancer des appels à tout hôpital, association de patients voire mutualité qui serait intéressé(e) à participer ou à prendre les rênes d’un projet-pilote.

Cette démarche du genre “learning by doing” ne se limite pas à la Belgique. Des contacts ont par ailleurs été noués avec des hôpitaux français et des établissements de Boston.

Car A7 Software a des ambitions internationales pour sa solution Andaman7. Ses deux marchés-cibles prioritaires (en dehors de la Belgique) sont la France et les Etats-Unis.

En France, des contacts ont été établis avec des hôpitaux de la région de Lille ainsi qu’avec des éditeurs de logiciels hospitaliers. La start-up liégeoise pourrait aussi s’insérer dans le contexte d’un projet gouvernemental français visant à équiper des patients défavorisés d’un smartphone afin de faciliter la gestion de leur santé.

A7 Software participera par ailleurs en septembre à un hackathon français dédié aux maladies respiratoires. Elle y sera présente non dans le camp des équipes de développeurs mais pour mettre l’appli à disposition des participants afin qu’ils puissent éventuellement imaginer des fonctions ou utilisations nouvelles et complémentaires.

Aux Etats-Unis, plusieurs missions d’exploration et de prises de premiers contacts ont été menées à Boston, à San Francisco mais aussi au Texas. Sans encore de concrétisation côté hôpitaux mais avec, par contre, un dialogue jugé prometteur avec PatientsLikeMe, un réseau de patients né à Cambridge (Massachusetts) qui a lancé, à l’automne dernier, une plate-forme communautaire (PatientsLikeMe.com) via laquelle des communautés de patients souffrant d’une même maladie peuvent échanger des données et des informations sur leur état de santé, l’historique de leurs traitements et médications, les effets secondaires, l’évolution de leur poids, de leur moral etc.

Au-delà de ces marchés jugés prioritaires, A7 Software adopte une démarche plus passive, se contentant de réagir à des sollicitations ou marques d’intérêt. Des contacts préliminaires ont ainsi été pris par des acteurs évoluant au Canada, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni…

4 langues au compteur

Dernière précision concernant Andaman7: l’appli est désormais disponible en 4 langues: français, néerlandais, anglais et – nouveauté – l’allemand.

D’autres langues (une dizaine) sont en préparation. Notamment, l’espagnol, le chinois et le japonais qui viendront s’ajouter à la liste au gré de l’élargissement de la communauté d’utilisateurs. En effet, les traductions sont généralement assurées, bénévolement, par des professionnels de la santé (voire des patients) convaincus de l’utilité de l’appli. C’est ainsi, par exemple, que les versions néerlandaise et allemande ont vu le jour.