Projets e-gov et e-city: on attend la relève…

Article
Par · 04/12/2015

Si l’on devait tirer une conclusion des prix décernés cette semaine par Agoria et Belfius, dans la catégorie Projets “e-gouvernement” et “smart cities”, c’est que les (trop rares) projets francophones récompensés ne sont pas de jeunes premiers.

Côté e-Gov, c’est l’eWBS, l’agence wallonne à l’e-gouvernement et à la simplification administrative, cette année encore, qui tire son épingle du jeu grâce à son projet d’interface Web BCED (Banque-Carrefour d’Echange de Données) et au gain de charges administratives qu’il autorise – actuellement, à hauteur de 1,3 million d’euros par an.

Dans la catégorie Smart Cities, une récompense est octroyée par Agoria à Fix My Street, projet de la Région de Bruxelles-Capitale, développé par le CIRB et lancé… début 2013.

Ces deus projets-lauréat masquent-ils une “certaine” pauvreté en nombre et qualité? En tout cas, cette année encore, Agoria regrette un manque de participants, surtout côté francophone, et espère la fin des contraintes et restrictions budgétaires, pour partie en cause dans l’assèchement du pipeline.

Pour découvrir cet article dans sa totalité, connectez-vous en tant qu’abonné Select ou Premium.

Si l’on devait tirer une conclusion des prix décernés cette semaine par Agoria et Belfius, dans la catégorie Projets “e-gouvernement” et “smart cities”, c’est que les (trop rares) projets francophones récompensés ne sont pas de jeunes premiers.

Côté e-Gov, c’est l’eWBS, l’agence wallonne à l’e-gouvernement et à la simplification administrative, cette année encore, qui tire son épingle du jeu grâce à son projet d’interface Web BCED (Banque-Carrefour d’Echange de Données). Agoria lui décerne le prix de la rentabilité. Il est vrai que les chiffres sont éloquents: “Avec les 3 services-pilote déjà déployés et les 6 suivants qui vont démarrer génèrent des gains de charges administratives d’un montant de 1,3 million d’euros, sur base annuelle, soit, sur un an, plus de 4 fois le montant investi. Les services demandeurs actuellement en attente font penser que ce projet pourra multiplier ce chiffre par 10 dans les deux ans à venir.” En juin, l’eWBS avait communiqué le bilan chiffré complet de son action. A relire ici. 

A noter que le projet BCED avait déjà concouru en 2013, se portant candidat à la fois dans les catégories “Rentabilité” et “Meilleure collaboration”. Cette année-là, il avait décroché un prix dans la catégorie Meilleure collaboration….

Côté Smart Cities, c’est Bruxelles (Région-Capitale) qui décroche cette année une palme avec son application Fix My Street, lancée début 2013. Cette solution de signalement de déprédations, problèmes de voirie (nids de poule, feuilles mortes sur piste cyclable, éclairage public défectueux…), incivilités dans l’espace public, incidents techniques… a été développée par le CIRB, le centre informatique de la Région Bruxelles-Capitale, en collaboration avec Bruxelles Mobilité.

Ce qui l’a amené, sans doute, sur le radar du jury Agoria/Belfius est sans doute le fait que l’application semble attirer un plus grand nombre d’utilisateurs, après des débuts hésitants. Ces 12 derniers mois, 20.000 “incidents” (ou situations) ont été signalés soit 2.000 de plus que depuis son lancement… Le nombre d’utilisateurs professionnels (agents et préposés publics – tant régionaux que communaux) qui font usage de la solution dans le cadre de leurs fonctions est, lui, en légère augmentation: 360 à fin 2014 ; 430 à fin 2015.

Le nombre de visiteurs sur le site (des citoyens qui s’informent d’éléments pouvant éventuellement les intéresser pour améliorer, par exemple, leur mobilité) ne varie pas vraiment: entre novembre 2014 et novembre 2015, +6% pour le nombre de visiteurs uniques +7% pour le nombre de consultations sur le site.

Pourquoi ces deux projets ont-ils été épinglés – en dehors de leurs qualités intrinsèques indéniables? Pour raison de maturité, de temps nécessaire pour qu’un projet prenne de la bouteille et arrive à un stade d’efficacité (ou de visibilité) suffisant pour être reconnu et récompensé? Ou par manque de projets susceptibles de retenir l’attention?

La patron d’Agoria, Marc Lambotte, n’a en tout cas pas manqué de retourner le couteau dans la plaie: “Nous déplorons aussi l’absence de projets provenant de villes et communes wallonnes alors qu’ils avaient été plutôt nombreux l’année dernière.” A leur décharge, si la liste des projets candidats dans son ensemble qui a subi, cette année, une petite opération de contraction: 34 dossiers introduits (toutes Régions et niveaux de pouvoirs confondus) contre 56 en 2014, année certes record. En cause: “les administrations belges ont encore des difficultés à investir dans des projets réellement innovants, principalement à cause de la pression budgétaire.” Agoria estime toutefois qu’“après les restrictions de 2014 et 2015, les budgets ICT du fédéral devraient à nouveau augmenter en 2016.” On vérifiera la chose dans un an. En ce compris au niveau régional…