Crowdfunding: les bons et les mauvais plans

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Par · 18/02/2014

Les sociétés, jeunes ou moins jeunes, qui ont fait appel au crowdfunding dans l’espoir de pouvoir financer, à des degrés divers, leur projet ont souvent découvert des embûches qu’elles ne soupçonnaient pas.

Leur expérience leur a permis de tirer des enseignements qu’elles comptent bien utiliser si l’envie leur venait à nouveau de se tourner vers le financement participatif.

Elles en font en tout cas bénéficier ceux qui voudraient se lancer.

Quel objectif financier se donner?

Quelle durée d’appel de fonds privilégier?

Quels types de “goodies” [en mode don-contre-don]?

Comment se préparer à une campagne de crowdfunding?

Comment animer une campagne de crowdfunding?

Quelle plate-forme choisir?

Pas d’argent sans montrer patte blanche

Plate-forme belge ou étrangère?

Droits et devoirs

Quelques conseils encore

 

Quel objectif financier se donner?

Comment décider de la somme qu’on se donne pour objectif? La nature du projet, de ce qu’on veut faire avec l’argent en décidera. De même que les principes fixés par la plate-forme.

La décision sera différente selon que l’exercice de levée de fond permette, quoi qu’il arrive, de bénéficier des contributions promises ou au contraire, comme le “tout ou rien” de KickStarter, que l’on reviendra bredouille si le but n’est pas atteint.

Viser trop haut risque alors de tourner à l’échec. Viser trop bas, en ne demandant pas trop, peut par contre donner l’impression qu’on manque d’ambition, que ce qu’on fera de l’argent n’en vaut pas la peine…

Cornélien.

L’expérience vécue par Abrakam apporte un éclairage intéressant. Si c’était d’ailleurs à refaire, l’agence procéderait autrement.

Elle avait fixé la barre – sur KickStarter – à 70.000 dollars et en a finalement récolté 94.000 [avant déduction des frais et commissions]. On pourrait donc croire qu’a posteriori, l’équipe estime n’avoir pas placé la barre assez haut. Elle pense, au contraire, qu’elle a mal joué le jeu. “Si c’était à refaire, nous placerions la barre à 30.000 dollars, parce que c’était un quitte ou double”, indique Olivier Griffet. “Par ailleurs, que nous réussissions ou non, nous voulions nous lancer. Si nous avions échoué sur KickStarter, nous aurions cherché d’autres pistes de financement.

Il aurait mieux valu viser plus bas. Non seulement parce que l’exercice est stressant mais parce que nous aurions ainsi assuré le coup. A ce but, nous aurions dû ajouter ce qu’on appelle des stretch goals, des buts additionnels, en paliers. Si on atteint tel ou tel pallier, on s’engage à faire d’autres choses supplémentaires avec l’argent et on peut promettre des goodies plus intéressantes. Cela a l’avantage de montrer qu’on est ambitieux et cela rend le don d’argent plus alléchant pour les donateurs.”

Placer plus bas la barre du premier but de base à atteindre a d’autres avantages, estime encore Olivier Griffet. “On atteint plus rapidement le stade des 50% en dons promis. Dès cet instant, la plate-forme [Ndlr: KickStarter mais d’autres également] place le projet plus en vue sur le site. Il y va aussi de son intérêt puisque cela démontre qu’elle est un bon endroit pour réaliser ce genre d’appel de fonds…”

Il ne faut par ailleurs pas croire qu’un porteur de projet est tout à fait libre de fixer l’objectif qu’il désire. Les conseils que procurent certaines plates-formes ressemblent parfois à de réelles tractations en la matière. Belle Productions en a fait l’expérience sur la plate-forme française Ulule. “Nous avons fixé la barre à 15.000 euros et aurions voulu proposer des paliers de dons plus importants. Ulule nous avait recommandé de viser plutôt 3 ou 4.000 euros et des dons plus modestes.”

En finale, aucune des deux parties n’a eu réellement raison. “Les niveaux de financement qu’ils recommandent sont cohérents avec l’historique des projets et dons qui sont passés par leur plate-forme”, indique Marc Meurisse, patron de Belle Productions. “La moyenne des dons, chez eux, est de 10 euros. Mais notre calcul n’était pas erroné pour autant. A quelques jours de la fin de la campagne, nous avions récolté 3.500 euros, donc nettement moins qu’espéré [et là, Ulule avait raison] mais les dons venaient de 40 personnes. Ce qui veut dire que les dons individuels étaient sensiblement plus élevés, se situant aux alentours des 90 euros.” Conclusion? “Leur modèle est correcte. Notre modèle l’était aussi mais nous n’étions sans doute pas au bon endroit…”

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Quelle durée d’appel de fonds privilégier?

Quels types de “goodies” [en mode don-contre-don]?

Comment se préparer à une campagne de crowdfunding?

Comment animer une campagne de crowdfunding?

Quelle plate-forme choisir?

Pas d’argent sans montrer patte blanche

Plate-forme belge ou étrangère?

Droits et devoirs