Mons et son Wi-Fi urbain: reculer pour mieux sauter

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Par · 17/02/2014

Pour ceux qui se demanderaient ce qu’il est advenu de la plainte de Belgacom devant le Conseil d’Etat en vue de contester la décision prise par la Ville de Mons d’attribuer le déploiement de l’infrastructure Wi-Fi à WIN, précisons que le Conseil d’Etat n’a finalement pas eu à se prononcer sur le fond du dossier, ce 12 février.

En effet, pour éviter que le dossier ne s’enlise dans un long débat juridique qui risquait de priver Mons de toute infrastructure alors que le coup d’envoi de Mons 2015 se rapproche dangereusement, le Collège a préféré retirer sa décision d’attribution afin de refaire un examen des offres, revérifier l’adéquation de l’analyse qui avait été faite et mieux reformuler les raisons de son choix. Réexamen effectué par IMIO en collaboration avec les experts (techniques et juridiques) de la Ville.

Rappelons que trois offres avaient été remises à l’origine: WIN (en partenariat avec Gowex), Belgacom et CityMesh.

Retrait prudent

Pour rappel (voir notre article), Belgacom reprochait au comité de sélection d’avoir mal appliqué certains critères définis dans le cahier de charges et, ainsi, défavorisé sa propre offre. “Pur problème de formulation de l’analyse technique”, estimait-on d’emblée du côté de la Ville et de l’Intercommunale IMIO qui avait été son conseiller en la matière.

(crédit: PCImpact)

La décision en faveur de Win a donc été “retirée” – et non pas annulée – afin de procéder à une nouvelle analyse “plus pointue” des offres et à une formulation qui, espère-t-on, satisfasse toutes les parties.

“Nous avons procédé à une nouvelle analyse des offres en les comparant aux critères qui avaient été définis”, explique David Picard, chargé des projets Nouvelles technologies à la Ville de Mons, dans la perspective de Mons 2015. “Un nouveau rapport d’analyse a été rédigé qui est actuellement entre les mains de juristes. Sur base de leurs commentaires, une version finale sera rédigée et devrait passer en principe, fin de semaine, pour décision par le Collège.”

Revoir sa copie

Pour faire face aux critiques émises par Belgacom et éviter que semblable recours ne se reproduise (d’où qu’il vienne), la nouvelle analyse, dit-on à la Ville, a réétudié les différentes offres, réévalué les cotes attribuées, ajouté de nouveaux détails et motivations.” Le dossier n’étant pas encore ficelé, on n’en connaîtra pas la teneur exacte mais la réévaluation technique n’aurait “pas donné de résultats très différents” de la première analyse.

L’un des reproches de Belgacom est que la Ville, sur certains points, n’avait en fait pas tranché entre plusieurs propositions, attribuant la même cote à au moins deux des candidats. Ce à quoi la Ville rétorque que les offres étaient tellement proches, voire tellement similaires, qu’il était impossible de les différencier. “Sur certains points, les équipements proposées sont les mêmes, la qualité de service équivalente. Nous avons en effet parfois donné la même cote parce que la différence n’était pas significative”. Parfois de l’ordre de 5 centièmes de pour-cent.

On décompte les jours…

Une nouvelle décision devrait donc être prise et rendue publique. Eventuellement dès cette semaine.

Même si le dossier se débloque, il aura pris un retard dont il se serait bien passé. Officiellement, il n’y aurait pour autant pas – ou pas encore – le “feu au lac”. Il faudra certes activer les choses pour déployer à temps mais, souligne David Picard, “nous avons l’avantage de pouvoir découper le déploiement en plusieurs phases. Un certain nombre de sites prioritaires ont été désignés. Notamment la Grand Place, la Place du Marché aux Herbes et, de manière générale, les sites du coeur de la ville. Ces sites pourront être équipés à temps, avant le début 2015. D’autres le seront au début 2015. Ce qui ne devrait pas poser de problème majeur dans la mesure où le gros des activités Mons 2015 commenceront après janvier.

L’aptitude de WIN à respecter le rythme de déploiement annoncé était aussi mise en doute par Belgacom. Pure question de perception et de méthode de travail, estime-t-on du côté de la Ville. Le déploiement pourrait en effet s’appuyer sur des portions d’infrastructure, souterraine (fibre optique) ou aérienne (câbles), déjà existante…