Djump.in: l’appli mobile de Djengo

Article
Par · 31/05/2013

Djengo, start-up focalisée sur les solutions de covoiturage temps réel (voir l’article que nous lui consacrions ainsi que notre dossier Covoiturage/Mobilité), lance une application mobile de “covoiturage social”. C’était là son intention, dès le départ, dès 2011 donc, mais la société avait buté contre un manque de masse critique à l’époque. “Par manque de smartphones sur le marché”, explique Tanguy Goretti, l’un des cofondateurs de la société. Djengo s’était alors rabattu vers une solution disponible via plate-forme Internet et vers du covoiturage domicile-travail.

Aujourd’hui, Djengo y ajoute enfin l’appli mobile dont elle rêvait: Djump.in a fait son apparition cette semaine. Ciblage: le petit covoiturage urbain.

Disponible dans un premier temps sur iOS (téléchargement via l’Apple Store) et destinée à un public bruxellois, qui servira de proof of concept, Djump.in fonctionnera sur base d’une communauté fermée, afin de garantir aux utilisateurs le degré de confiance et de qualité de service nécessaires pour que la sauce prenne.

Want to jump in?

Le concept? Un conducteur désire mettre des places de voiture à disposition sur de petits trajets urbains et annonce simplement sa disponibilité en téléchargeant l’application.

Les passagers potentiels (“djumpers”) ne peuvent pas faire leur ‘shopping’ via une plate-forme Web centrale. Ils signalent leur demande en se connectant à l’application via leur compte Facebook et se géolocalisent. En coulisses, le système identifie un conducteur potentiel (s’étant déclaré disponible du seul fait d’avoir activé son appli sur son mobile) et envoie une notification au djumper. Ce dernier reçoit alors toutes une série d’infos, à commencer par le rating (indice de confiance) du conducteur (qui est évalué par ses passagers successifs) et une estimation du délai de prise en charge.

Aucun tarif préalable n’est convenu: conducteur et djumper(s) conviennent d’un prix, qualifié de “donation”, à l’issue du trajet, “selon l’expérience vécue dans la voiture.”

Ce principe de “donation” était évidemment nécessaire pour ne pas rentrer en concurrence avec un service régulier de taxi. “Il est en effet tout à fait possible d’offrir un service occasionnel à titre privé”, souligne l’équipe de Djump.in. “Les donations sont légales tant qu’elles constituent un revenu complémentaire.” Une assurance spécifique vient par ailleurs s’ajouter à celle dont dispose déjà le conducteur. Elle est automatiquement d’application, grâce à une convention passée avec une “grande compagnie d’assurances” (dont Djump veut taire le nom jusqu’ici). L’assurance couvre à la fois le conducteur et ses passagers.

Modèle financier de Djump.in: un prélèvement de commission sur les donations (le paiement de ces dernières se fait via prélèvement sur carte de crédit, chaque passager devant introduire son numéro de carte lorsqu’il s’inscrit comme djumper).

Grand jury pour candidats-conducteurs

Même si le service Djump.in veut jouer la convivialité, l’esprit social, et se donner un visage “fun” (tel le haut de forme qui sert de signe de reconnaissance pour les conducteurs), ce genre de solution ne peut espérer convaincre et se pérenniser que si elle inspire confiance et sérieux.

L’équipe de Djump

Chaque conducteur qui se déclare candidat pour véhiculer d’autres personnes sera donc évalué à la fois par l’équipe Djump.in/Djengo et par la communauté.

Dès qu’il télécharge l’application et se déclare conducteur-candidat, l’équipe de Djump.in le recontacte pour un premier entretien téléphonique “afin de déterminer s’il s’inscrit bien dans la philosophie de notre service”, explique Tanguy Goretti. S’il passe ce premier filtre, une rencontre en tête-à-tête est prévue pour lui expliquer les conditions et lui fournir toutes les informations nécessaires.

Les passagers lui octroient en outre un score à l’issue de chaque trajet et ce rating lui collera à la peau, étant annoncé systématiquement lorsque son profil sera envoyé aux djumpers suivants. Seuls les conduceturs ayant un score supérieur à 80% (4 étoiles sur 5) seront conservés dans la base de données. A niter que les passagers seront eux aussi cotés: leur rating sera donc connu des conducteurs.

“En cas de ratings négatifs, Djump.in prendra également contact immédiatement avec le conducteur et les passagers pour déterminer ce qui n’a pas convenu pendant ce trajet. Le fait que chaque trajet soit géolocalisé nous permet en outre de pointer avec précision le moment où le covoiturage n’a pas répondu aux attentes.”

Autre moyen de générer et de préserver la confiance: la communauté djump.in est une communauté “fermée”. La société a en effet décidé de la créer en procédant sur invitation, par séries successives de quelques centaines d’invitations. Histoire de pouvoir mieux contrôler qui en fait partie.

Bruxelles servira donc de première zone d’expérimentation. Avant de reproduire l’idée ailleurs.