“Structurer” le secteur IT wallon: on avance…

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Par · 27/03/2013

Voilà déjà plusieurs années que l’on parle d’un rapprochement entre les différents acteurs qui, selon divers scénarios, apportent leur pierre à la consolidation et au développement du secteur ICT wallon. Histoire de rendre plus cohérentes et efficaces les activités de support, d’accompagnement, de mise en relation, de promotion de l’entrepreneuriat, d’ouverture à l’international, de soutien financier aux initiatives, etc. etc.

Cette plate-forme commune ou cette structure coordonnée n’est sans doute pas pour demain mais le chantier se poursuit. L’objectif est de mieux structurer le secteur, de lui donner ainsi qu’à chacune de ses composantes, un visage, une visibilité et lisibilité accrues. C’est là en tout cas l’une des finalités du Master Plan TIC.

Lors de la soirée de lancement du Forum DigiWal, le sujet a été remis sur la table. Avec quelques indications sur les rôles que pourrait assumer à terme cette “coupole”:

  • mutualisation de tâches, évitant à chaque acteur (cluster, centre de compétence, association professionnelle, structure de coaching, espace de coworking…) de prendre en charge, chacun de son côté et de manière redondante, des aspects logistiques ou trop périphériques par rapport à son coeur de métier
  • mise à disposition d’une base de données répertoriant les divers acteurs du secteur (organismes d’encadrement et d’accompagnement, acteurs de terrain), leurs profils, rôles et compétences, qu’il s’agisse de sociétés ou de personnes. Et la liste est potentiellement longue et variée: entreprises spécialisées en ICT, centres de compétences, sites de coworking, EPN… Ce sera le rôle de “Vigie 2”, nouvelle mouture de la base de données réalisée par l’AWT, qui servira d’annuaire centralisé
  • validation et libre échange de données pouvant servir à tous (principe de l’open data)
  • veille technologique et agrégation de contenus.

Un premier cercle d’acteurs s’est constitué autour de l’AWT (Infopole Cluster TIC, Cluster TWIST, CETIC, AWEX…) pour lancer cette plate-forme. L’espoir est que d’autres acteurs y adhèrent: Agoria, centres de compétences, FeWeb, EPN, BetaGroup, Pouvoirs locaux…

Pour éviter que ces divers acteurs craignent une récupération quelconque ou une disparition de leur raison d’être (les réactions, par le passé, ont été plutôt du genre réticent), le message que fait passer l’AWT se veut rassurant: “la plate-forme ne contrôlera pas, ne centralisera pas, ne remplacera pas le rôle et les activités des acteurs actuels. Chacun a un métier bien spécifique et le gardera”, souligne André Blavier, porte-parole de l’AWT.

Premier pas: un référentiel des acteurs

L’un des chapitres qui avance est celui d’une “plate-forme”- en réalité un référentiel- qui visera à “assurer un monitoring permanent et l’identification des acteurs-clé et grappes technologiques” du secteur.

En clair, c’est de la naissance de la “cartographie” du secteur IT wallon dont il est question. Promise de longue date, elle serait- enfin- sur les rails. Le “back-office”, en tout cas, est, dit-on, en ordre de marche.

Ce référentiel vise à répertorier et documenter les compétences, ressources et caractéristiques des acteurs locaux. A faire émerger pour chacun d’eux- organisme, entreprise ou individu- une carte d’identité reprenant les différents paramètres qui le ou la définissent. Cette carte d’identité se construirait au gré des activités, nouvelles compétences acquises… et sera une sorte de graphe 3D.

Le nom d’une personne, par exemple, serait associé à des éléments tels que rôle dans sa société, certifications détenues, fonction assumée dans divers organismes (UWE, Agoria, club d’investisseurs…), sa qualité éventuelle de business angel, sde membre du réseau Rentic, le fait qu’elle ait fait tel exposé à tel événement sur tel thème, ses “posts” éventuels dans des forums…

Une société, pour sa part, serait “définie” en termes de chiffre d’affaires, effectifs employés, secteur d’activités, compétences métier, certifications, participation à telle ou telle mission économique ou salon professionnel, etc.

Chaque élément descriptif pointerait vers la source de l’information ou vers des informations plus complètes (répertoriées dans une base de données, présentes sur Internet…).

L’objectif poursuivi est de dégager un profil plus objectif, réellement représentatif des compétences de chacun, évolutif dans le temps, permettant de mieux identifier potentiels, ressources et opportunités pour le secteur et pour les utilisateurs et clients.

De quoi objectiver et rationaliser ce que l’on trouve aujourd’hui dans certains descriptifs et bases de données. Exemples: l’annuaire Vigie de l’AWT ou celui de l’Infopole Cluster TIC, où on a l’impression de nombre d’acteurs IT locaux ont injecté une véritable liste à la Prévert. Jusqu’à faire croire qu’ils sont aptes à couvrir la totalité des facettes de l’IT- développement Web, ERP, intégration, gestion logistique, conseils, référencement…

Impossible pour quiconque- individu, prospect, entreprise- de trouver aisément l’expertise, l’interlocuteur, la solution qu’il recherche.

La réussite du scénario “plate-forme dépendra, pour une bonne part, d’éléments tels que:

  • adhésion d’un nombre le plus large possible d’acteurs
  • acceptation du principe de communication de certaines informations
  • validation neutre de certaines informations fournies (pour éviter cet effet “liste à la Prévert” ou effet fourre-tout qui n’aide en aucune façon quiconque veut identifier une ressource parmi les acteurs locaux). Une promesse à cet égard: la nomenclature du référentiel sera simplifiée et rationalisée.