La Wallonie veut rationaliser ses outils de support à l’entrepreneuriat

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Par · 01/12/2012

Réuni en une sorte de conclave ‘gouvernance” pendant deux jours, le gouvernement wallon vient de boucler une série de dossiers. Notamment la fusion, depuis longtemps attendue, de l’ASE et de l’AST (resp. Agence de Stimulation Economique et Agence de Stimulation Technologique) au sein d’une nouvelle agence baptisée AIE. Prière d’éviter les mauvais jeux de mots ! L’acronyme signifie simplement Agence de l’Innovation et de l’Entreprise. L’’AWT (Agence Wallonne des Télécommunications) y sera ”associée“, selon des modalités et une formule qui restent à déterminer. L’AIE héritera en outre de missions telles que la sélection des dossiers Airbag (financement pour phase de transition vers les statuts d’indépendant) et la gestion des APE (aides à la promotion de l’emploi) dans le secteur marchand.

Dé-fragmentation des structures

Le tout prend place dans le cadre d’un exercice global de “rationalisation des outils”. Nous aurons l’occasion d’y revenir plus en détails mais voici déjà quelques lignes de force de cette rationalisation:

  • création de Wal-Tech, organe qui coordonnera les centres de recherche agréés de Wallonie et servira de guichet unique chargé de renseigner et orienter entreprises, porteurs de projet ou encore chercheurs vers le centre adéquat. Il y aura par ailleurs “simplification” des structures. Aujourd’hui au nombre de 22, présents à travers tous les secteurs d’activités (côté IT, citons le CETIC, Multitel ou encore- indirectement- Cenaero), les centres de recherche seront regroupés par thématiques (restera 6 ou 7 “instituts” thématiques). Autre objectif de la manoeuvre: “accroître la visibilité de l’innovation wallonne tant au niveau européen que mondial.”
  • renforcement de la synergie entre la SRIW, la Sowalfin et la Sogepa. Pour ce faire, un comité stratégique réunira des représentants des 3 organismes de financement, une cellule de veille stratégique et prospective, sectorielle et économique, associant les partenaires sociaux, verra le jour. Notons au passage que Thierry Castagne, directeur d’Agoria Wallonie, est nommé au poste de président du conseil d’administration de la Sogepa.

A cela s’ajoute la décision de doter la recherche fondamentale d’un mécanisme de financement “pérenne”, garanti par décret: “la recherche fondamentale”, déclare le gouvernement, “ne sera plus jamais considérée comme une “dépense facultative”, sujette aux aléas budgétaires.”

Vers un véritable soutien de l’entrepreneuriat?

D’autres initiatives ont été prises ou sont encore à l’étude. Le gouvernement dit ainsi vouloir favoriser une “culture de la seconde chance”. La Sowalfin (ou la Socamut- la décision n’en a pas encore été prise) aura pour mission de “faciliter l’accès au financement des entrepreneurs ayant connu l’échec”. 200.000 euros sont ainsi débloqués pour 2013 afin de “couvrir les risques de non remboursement des prêts subordonnés octroyés et les appels à la garantie des banques.” Un Fonds pour la Recherche Fondamentale Stratégique (F.R.F.S.) voit par ailleurs le jour.

Doté de 11 millions d’euros annuels, il aura pour mission de “stimuler les secteurs porteurs des emplois de demain ainsi que les projets orientés vers la prospérité durable”. WelBio (sciences de la vie) reçoit 6 millions d’euros; le WISD (Walloon Institute for Sustainable Development), 5 millions.

L’idée d’incubateurs “thématiques” prend petit à petit forme. Objectif: spécialiser les incubateurs en fonction d’expertises métier ou secteur. En la matière, il faudra voir, à terme, comment les choses se mettent en place. D’autant plus que la première décision prise va plutôt dans le sens d’un élargissement de compétences que dans celui d’une spécialisation thématique. Le WSL, dédié aux “sciences de l’ingénieur”, se voit confirmer une responsabilité supplémentaire. A savoir:  “le soutien de projets dans le domaine du développement durable dans les sciences de l’ingénieur et plus précisément des projets d’énergie renouvelables ou des techniques visant à améliorer les process industriels existants.”

Dans un autre registre, une réflexion est en cours pour permettre aux porteurs de projets de mieux identifier les organismes et structures (agences, CEI, organismes d’investissement…) qui peuvent les aider, soit à poursuivre leur projet, soit à l’évaluer et le réorienter. Déjà, de premiers signes de maillage émergent ci et là. C’est ainsi que les CEI mais aussi des organismes tels l’Awex ou Innovatech sont sollicités par les organisateurs d’événements tels que Nest’Up ou Startup Weekend afin d’assurer suivi et (meilleure) continuité. Voir l’article que nous y consacrons par ailleurs.