Jeunes et pré-entreprises: mieux soutenir la dynamique

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Par · 01/12/2012

Des initiatives telles Nest’Up ou les Startup Weekends auront une suite. En ce sens que, abstraction faite d’éventuelles futures éditions, les projets présentés et accompagnés bénéficieront d’un suivi par d’autres structures. Une dynamique semble en tout cas vouloir se mettre en place.

Une start-up, voire une équipe à peine constituée, présente un projet dans l’espoir qu’il soit sélectionné, soit par un investisseur potentiel, soit par une structure d’accompagnement, d’incubation ou “d’accélération”. Certains projets seront retenus… ce qui n’augure d’ailleurs pas de leur succès. D’autres sont rejetés et s’interrogent alors sur le recours suivant. Même les projets passant par les Boostcamps ou Nest’Up et, a fortiori, par les Startup Weekend, courent le risque de se retrouver sans filet, une fois l’expérience bouclée.

Les témoignages recueillis à l’issue du Startup Weekend de Liège étaient éloquents à ce sujet. Pour éviter que des idées potentiellement intéressantes, mais nécessitant encore une dose plus ou moins forte de recadrage et d’accompagnement, ne disparaissent corps et biens, certaines initiatives voient le jour pour prendre le relais.

Encore ténues et peu systématisées, elles ont en tout cas le mérite d’exister. Et- espérons-le- de montrer le chemin.

Deux exemples.

L’après Nest’Up

Le mot d’ordre du côté de Nest’Up et de l’asbl Fostering Ideas qui en est à l’origine: “ne pas laisser retomber la dynamique, l’enthousiasme.”

Le programme d’accélération Nest’Up a duré neuf semaines et a officiellement pris fin ce 14 novembre. Et pourtant, sur un rythme certes allégé, l’accompagnement continue.

Une fois par semaine, les 6 équipes se retrouvent à l’AxisParc pour une demi-journée afin de faire le point sur leurs progressions, les problèmes rencontrés… Ils sont encadrés par au moins deux personnes: Olivier Verbeke, co-initiateur du programme, et Thibaut Claes, ex-étudiant de HEC Liège qui a rédigé son mémoire sur le thème de “l’émergence d’un écosystèmes de start-ups Internet en Belgique et en Wallonie” et qui a donc trouvé, dans Nest’Up, une initiative grandeur nature dans laquelle prolonger sa réflexion et participer activement à l’encadrement des participants.

Par ailleurs, les 6 coachs qui ont participé à Nest’Up sont “invités” à être présents à ces séances. “Et les différentes équipes savent qu’elles peuvent faire appel à eux, ainsi qu’aux différents experts qui ont été invités en cours de programme. Tous les participants ont leurs numéros de téléphone et peuvent à tout moment les sollicités”, confirme Simon Alexandre, co-fondateur de Fostering Ideas et directeur général du CETIC.

D’autres sessions sont organisées avec des “experts”, personnes spécialisées dans certains domaines, qui peuvent continuer à conseiller les porteurs de projet. Ils viendront par exemple de l’ASE (Agence de Stimulation Economique), d’Innovatech, de l’Awex… afin de fournir des informations et éclairages sur les aides et organisations potentiellement intéressantes pour eux: qu’est-ce qu’une bourse de proactivité, quelles sont les conditions à remplir, quelles aides financières régionales sont-elles envisageables, quels services peut apporter un CEI (centre d’entreprise, quelle aide et quels conseils sont disponibles auprès de l’Awex pour se projet à l’international…

Des rencontres seront également organisées avec des investisseurs potentiels, toujours en présence d’un coach Nest’Up. Be Angels a par ailleurs programmé deux séances (la première, ce 20 décembre; l’autre, en janvier 2013) au cours de laquelle les équipes, par groupe de 3, pourront venir présenter leur projet à un petit parterre de business angels. Les 3 premières à se présenter seront ShareBox, Famest et TakeItEasy.

Un 7ème projet aura droit au même exercice (en décembre), à savoir Shaipz, un projet initié par Laeticia Massa qui a remporté le concours “Lumières du Soir”, organisé par le quotidien en vue de promouvoir l’entrepreneuriat féminin. Son idée: une plate-forme d’achats groupés de biens immobiliers par des personnes aux affinités, aspirations ou motivations compatibles qui constitueront donc une communauté pour l’achat collectif du bien mais aussi pour y vivre en voisinage d’autant plus convivial que leurs profils auront été pré-identifiés comme étant compatibles.

Construire une chaîne

Cet accompagnement prolongé se poursuivra jusqu’en février 2013.

Cette “troisième mi-temps” de 3 mois sera mise à profit par l’équipe de Fostering Ideas pour préparer le passage de témoins vers d’autres organisations et structures (incubateurs, ASE, CEI, Awex, Innovatech WSL…) pouvant accueillir et faire maturer davantage les projets. L’équipe de Fostering Ideas se dit en outre prête à fournir son expertise (technologique ou managériale) à d’autres structures afin qu’elles puissent à leur tour épauler les projets “accélérés” au sein de Nest’Up.

“Des liens ont été établis avec d’autres structures. Quelque chose est en train de se cristalliser pour assurer la continuité”, déclare Simon Alexandre. “Un maximum d’interfaces ont été créées afin que les gens se connaissent. La dynamique de réseau se met en place. Il est préférable d’opérer dans cette logique de réseau. Il vaut mieux faire en sorte que les bonnes personnes se connaissent, que chacun intervienne selon son expertise ou l’orientation de sa structure: conseils en innovation par Innovatech, exportation par l’Awex… Constituer une seule et grande structure, comme certains le préconisent, serait moins efficace. Tout simplement parce que la machine serait trop lourde et plus onéreuse. Il vaut mieux procéder par réseautage positif, par logique de collaboration. Moyennant une réelle réactivité. Cela permet d’éviter que les entrepreneurs ou toute entreprise ne perde du temps [en vaines recherches et tâtonnements].”

Soutien aussi aux projets non retenus

6 équipes ont bénéficié de l’encadrement Nest’Up. 44 autres projets avaient posé leur candidature mais n’avaient pas été retenus.

Olivier Verbeke: “ne pas ignorer tous ces projets qui n’ont pas été retenus (par Nest’Up ou par le programme Starters de la Rtbf). Car, c’est peut-être parmi eux que se trouve le prochain Facebook.”

L’équipe de Fostering Ideas a décidé de ne pas les laisser tomber pour autant. Tous, s’ils le désirent, seront redirigés vers une structure apte à les aider, compte tenu de la nature et du stade d’évolution de chaque projet: incubateurs, CEI, structure de financement…

L’après-Startup Weekend

Le chemin, ici, est encore plus long et la chaîne de suivi à instaurer plus longue. En effet, les projets présentés à des Startup Weekends en sont, par définition, à un stade nettement plus précoce. Le porteur de projet s’est entouré, l’espace d’un week-end, de quelques personnes qui ne pourront sans doute pas poursuivre l’expérience dans le long terme. Les projets, leur solidité technologique, leur valeur ou potentiel commercial sont encore souvent fort friables.

Simon Alexandre: “Les Startup Weekends sont avant tout des lieux d’évangélisation, de sensibilisation à l’entrepreneuriat. mais rien que cela est positif. Cela permet d’inscrire les gens dans une dynamique d’entrepreneur. Et c’est là l’un des défis majeurs pour la Wallonie et l’Europe: changer les mentalités, donner le goût du risque, de l’entrepreneuriat.”

Pour faire le tri entre le bon grain et l’ivraie, aider les projets porteurs, une journée “après Startup Weekend” est organisée ce 10 décembre, à Mons. Elle est coordonnée et animée par le MIC (Microsoft Innovation Center), l’incubateur LME (Maison de l’Entreprise) et Progress (accompagnement d’entreprises d’économie sociale). Objectif: proposer aux porteurs de projets, via des entretiens individualisés, “différentes pistes pour avancer dans leur projet.” Un premier pas…