Un “bébé” Claroline Connect en septembre

Article
Par · 17/01/2013

Le rapprochement était dans l’air depuis quelque temps déjà. Evoqué dans l’article que nous consacrions à l’évolution fonctionnelle de Claroline, il est désormais entériné. Les plates-formes d’enseignement en-ligne Claroline et Spiral Connect, la première née à l’UCL, la seconde à l’Université de Lyon I, donneront naissance à une plate-forme de nouvelle génération commune, baptisée Caroline Connect.

Le lancement de la première version est attendue pour septembre de cette année.

Caractéristique majeure: un rafraîchissement en profondeur de l’interface qui se met à l’heure du 2.0 afin d’autoriser des interactions en mode collaboratif, avec possibilités d’annotations, de partage, de commentaires sur documents… Claroline Connect veut ainsi se positionner comme une plate-forme d’apprentissage en-ligne autorisant des processus tant pédagogiques que collaboratifs, “favorisant l’implication des étudiants qui deviennent eux-mêmes acteurs et créateurs de ressources au même titre que les enseignants.”

“Bloguer, Taguer, Liker, Facebooker, Twitter, tout simplement partager,… tel est aujourd’hui le quotidien des étudiants.”

La cible de Claroline Connect ne se limite d’ailleurs pas aux seuls étudiants. Au contraire, elle veut amplifier l’ouverture à d’autres utilisateurs, ouverture déjà entamée par la version antérieure de Claroline qui a fait son apparition dans le monde de l’entreprise (voir, à ce sujet, notre dossier e-learning). L’intention, déclare Philippe Mercenier, secrétaire général du consortium Claroline, est de “décloisonner cours et autres espaces d’activités mais aussi de s’ouvrir à l’apprentissage tout au long de la vie.”

Extension de cible

Claroline Connect 1.0 (que nous évoquions précédemment sous son nom de code de Claro Next) s’adressera en priorité “à des cibles qui ne sont pas nécessairement les institutions, organisations et utilisateurs actuels de Claroline ou de Spiral Connect”, souligne Philippe Mercenier. “Notre intention, dans un premier temps, est de permettre à de nouveaux utilisateurs de se doter d’une plate-forme de nouvelle génération et, dans le même temps, de tester cette solution nouvelle en environnement réel. La phase de migration des solutions installées actuelles et des contenus afférents s’effectuera sans doute à partir de septembre 2014. Il est toutefois possible que des utilisateurs académiques existants choisissent d’installer provisoirement la nouvelle version pour les besoins d’un cursus ou d’un département, en parallèle avec les implémentations existantes…”

Le consortium Claroline promet par ailleurs que toutes les fonctions existant actuellement dans Claroline et Spiral Connect seront transposées dans la première version (“pas question de régression fonctionnelle”), même si toutes les fonctions ne seront pas forcément au rendez-vous dès septembre 2013.

Initiative franco-belge

Philippe Mercenier: “favoriser le développement et l’échange de contenus pédagogiques, permettre de sortir des sentiers battus, comme l’exige l’évolution pédagogique…”

Claroline Connect sera le résultat de la fusion entre les solutions Claroline et Spiral Connect. L’orientation nettement plus collaborative et l’interface plus moderne de la nouvelle version viennent essentiellement de Spiral. Elle autorisera donc plus volontiers les personnalisations, annotations, partages, commentaires sur documents, communications… “Nous avons choisi de suivre l’approche qu’avait prise Spiral pour la gestion des ressources, dans la mesure où elle confère à la solution une plus grande souplesse et convivialité”, déclare Philippe Mercenier.

L’audience de Spiral Connect était nettement plus limitée que celle de Claroline qui bénéficie d’une belle présence à l’international. Spiral, elle, se cantonne essentiellement à la région lyonnaise. L’ambition grâce à la nouvelle génération est d’amplifier le poids d’une solution francophone. “L’idée de cette collaboration est d’offrir une alternative francophone, européenne et latine aux plates-formes majoritairement anglo-saxonnes à l’échelle mondiale, tant dans le monde de l’enseignement que dans le monde de l’entreprise. Ce partenariat se construit aussi autour d’une vision partagée et socialement fondée sur le devenir de ces outils numériques”, précisent les deux partenaires.

Pour peser face aux solutions anglo-saxonnes, Claroline Connect compte sur ce qu’elle considère être une plus grande souplesse. “Les plates-formes existantes, anglo-saxonnes notamment, sont généralement plus rigides dans leur fonctionnement et maniement”, estime Philippe Mercenier. “Elles permettent difficilement à des enseignants désireux de développer des contenus pédagogiques de s’y retrouver, de sortir des sentiers battus, alors que l’évolution pédagogique l’exige de plus en plus.”

L’espoir est de voir se constituer un “réseau mondial de plates-formes Claroline interconnectées”. “Notre objectif est de faire se parler entre elles, de manière simple et transparente, les différentes plates-formes Claroline. Par exemple pour permettre aux étudiants des programmes Erasmus de communiquer et collaborer et aux enseignants d’échanger plus aisément des contenus pédagogiques. De même, ce réseau virtuel devrait intéresser les éditeurs de contenus…”

Un appui des pouvoirs publics

Le développement de Claroline Connect a obtenu le soutien de la Région Rhône-Alpes. Les PRES (Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur) de Grenoble et Lyon ont ainsi dégagé des moyens afin de financer l’engagement de 4 développeurs supplémentaires (sous contrat renouvelable annuellement).

De ce point de vue, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région wallonne se font encore quelque peu tirer l’oreille. Le consortium Claroline dispose certes de deux “détachés” mais leurs postes n’ont pas été officiellement confirmés à la rentrée passée. Et Philippe Mercenier attend un signal plus clair quant au renouvellement de ces postes en septembre 2013. “De la part de la Région wallonne, nous espérons une aide qui nous permette, de manière temporaire, pour la phase de développement, d’engager du personnel supplémentaire. Après tout, il y a là un retour potentiel important pour la Région, sous forme de développement de services autour du projet et de création d’emplois.”

A tout bon entendeur…