Teach on Mars: l’e-learning conçu d’office pour le mobile

Pratique
Par · 25/11/2019

Une nouvelle solution, venue de France, fait ses débuts commerciaux en cette fin novembre, relayée par David Boulanger, que l’on a longtemps connu à la barre de la société Now.be, acteur local positionné sur le terrain du conseil et de développement en blended learning (présentiel mêlé au digital).

Si David Boulanger change de “crèmerie”, il demeure par contre plus que jamais fidèle à ce monde de la formation et de l’apprentissage nouvelle manière. La solution qu’il représentera et évangélisera en Belgique est en effet une appli d’e-learning, solution “native” en ce sens qu’elle a spécifiquement été développée par son concepteur français – Teach on Mars (Sophia Antipolis) – pour le mobile, en particulier pour le smartphone (iOS ou Android).

L’une des raisons pour lesquelles la société a décidé de tout miser sur le “format” smartphone, c’est, explique David Boulanger, parce qu’il y a une forte attente, surtout des jeunes générations, de pouvoir accéder à des contenus de formation plus courts et dynamiques, aisément accessibles non seulement d’un point de vue “indépendance de lieu” mais aussi sans complication d’identification et de procédure d’accès. Des lourdeurs qui grèvent, selon lui, l’usage de plates-formes classiques, du genre LMS (learning management system).

Sans parler du fait que “les jeunes, aujourd’hui, n’ont même plus d’adresse mail – qui était un facteur déterminant dans un modèle LMS. Ils sont passés sur Messenger ou WhatsApp et n’ont plus d’adresse mail. Par contre, tous ont un smartphone.”

A noter que le public des jeunes est loin d’être la seule cible de la solution, comme on le verra plus loin dans l’article.

Les codes du format

Vu le dispositif-relais qu’est le smartphone, les contenus d’e-learning proposés via l’appli doivent répondre aux normes, contraintes et “codes” du mobile. 

L’un des paramètres communs est la concision, en textuel comme en visuel, et la fluidité dans la succession des écrans. “En vidéo, par exemple, la durée maximale est d’une minute trente. Certains clients ne veulent d’ailleurs pas dépasser les 20 secondes…”

Par contre, la nature des contenus peut être aussi variée que ceux que l’on rencontre habituellement: contenus textuels, visuels, animations, exercices gamifiés, sondages, concours… 

La masse des contenus de formation en-ligne, conçus pour des plates-formes (plus) classiques ne doit pas forcément être mise à la poubelle. Moyennant un reformatage, ces contenus peuvent être adaptés à la solution Teach on Mars. “Un contenu d’e-learning qui, dès le départ, a été bien construit peut être récupéré à 70% mais il faut en effet reprendre la matière et la retravailler.

L’appli guide d’ailleurs le concepteur de contenus pour lui éviter de déborder, l’avertissant si un texte est trop long, si le format de vidéo est mal adapté, si le graphique sera difficilement visualisable…

Une aide en-ligne prodigue aussi des conseils plus génériques ou transversaux, par exemple sur la manière d’“activer” l’apprenant en recourant à certaines ficelles.

Les contenus à injecter dans l’appli peuvent venir de deux sources:
– la “marketplace”, baptisée learning station, que propose Teach on Mars elle-même, incluant les productions de divers studios (essentiellement français pour l’instant), des contenus thématiques mis à disposition par des développeurs indépendants (le catalogue inclut pour l’instant 200 contenus)
– l’entreprise cliente qui a la possibilité, via l’outil auteur proposé, de développer et publier ses propres contenus à destination de sa cible.

 

David Boulanger (Teach on Mars Belux): “L’appli est utilisable en mode e-learning pur mais aussi en présentiel. On a pu constater que procéder avec de petits concours, sur smartphone, lors de sessions en présentiel, suscitait plus de participation et d’interaction avec les participants. L’effet teasing sur smartphone est plus puissant que sur ordinateur.”

 

Pour le marché belge, les entreprises et administrations intéressées par la solution auront la possibilité de s’adresser à David Boulanger pour la création de contenus sur-mesure. Il a en effet gardé le contact avec quelques développeurs indépendants, “eux-mêmes formateurs à la base”, avec lesquels il a collaboré du temps de Now.be et qui opéreront en tant qu’indépendants pour Teach on Mars Belux.

Des notifications pour garder l’apprenant “engagé”

La manière dont chaque entreprise utilisatrice scénarisera ses contenus d’apprentissage et le “comportement” de l’appli dépendra certes de sa propre vision, de ses besoins et de sa culture de relation avec les salariés ou collaborateurs. Mais l’appli peut activer une série de mécanismes de notification et de sollicitation de l’apprenant pour l’inciter à “consommer” les contenus proposés. Lui suggérant par exemple tel module pour améliorer son score, de compléter ses connaissances selon telle ou telle thématique…

David Boulanger (Teach on Mars): “L’appli s’intègre avec les réseaux sociaux utilisés par une entreprise. Le but est de créer une réelle dynamique d’apprentissage et d’imbriquer étroitement l’outil d’e-learning dans le quotidien de l’entreprise.”

“Chaque entreprise pourra déterminer le rythme des notifications. L’apprenant pourra ou non les accepter. On peut programmer des modules à un rythme quotidien, plus léger, voire aléatoire”, indique David Boulanger.

Par ailleurs, la société française laisse entendre que des développements futurs, basés sur l’intelligence artificielle, permettront de moduler davantage les notifications et propositions de modules non plus sur une base calendaire mais en fonction des scores, fréquences, habitudes d’apprentissage de chaque utilisateur.

Conseils aux entreprises

En plus des conseils en-ligne que distille l’appli, les entreprises qui optent pour la solution Teach on Mars ont également la possibilité de se faire accompagner par la société. “L’une des pratiques qu’applique la société, que je trouve particulièrement utile et qui fait encore largement défaut sur le marché belge de l’e-learning, c’est le marketing interne de contenus d’apprentissage en-ligne qe Teach on Mars encourage et encadre au sein des entreprises clientes”, souligne David Boulanger.

“Habituellement, un fournisseur de solutions d’e-learning vend sa solution au client et le laisse ensuite se débrouiller.” Avec tous les aléas d’un mauvais usage ou d’un manque de suivi et de promotion des ressources d’e-learning auprès des employés.

“Teach on Mars accompagne le client afin qu’il puisse mettre en oeuvre, en interne, des campagnes de communications, l’aide à créer des teasing, selon le temps et l’énergie que l’entreprise cliente veut bien y consacrer.”

Pour les entreprises qui choisissent de développer leurs propres contenus avec l’outil auteur, Teach on Mars procure également une aide pédagogique à la construction des contenus.

Un marché “mûr” pour l’e-learning mobile?

En Belgique, les activités commerciales de Teach on Mars viseront en priorité les grandes entreprises ou administrations (plus de 500 personnes). Un ciblage assez élitiste en apparence que David Boulanger justifie de différentes manières.

Tout d’abord, le prix du “ticket d’entrée”: création de contenus d’e-learning, achat de licence. Ensuite, le fait que la solution – notamment par le support choisi (le smartphone) – “attirera sans doute davantage les sociétés qui ont déjà été convaincues par l’e-learning, qui en font un choix stratégique et qui voudraient éventuellement basculer vers le mobile des contenus déjà existants.”

Compte tenu du réseau de contacts qu’il a pu se créer lors de son parcours antérieur, David Boulanger démarchera sans doute d’abord le secteur pharma, des sociétés ayant des besoins en gestion de compétences dans le domaine de la sécurité (en ce compris environnementale), le monde des produits de grande consommation, sans oublier les administrations publiques.

Les structures plus modestes et les PME ne seront pas pour autant forcément oubliées. David Boulanger dit réfléchir à une approche de cette cible en leur évangélisant la possibilité qu’il y a pour elles de passer par la marketplace (devant encore être étoffée) de Teach on Mars plutôt que de procéder par des développements de contenus d’e-learning qui leur seraient propres. “Cela réduit le ticket d’entrée puisqu’il suffit d’acheter les licences et les contenus désirés…”

D’un point de vue plus socio-démographique, si le “format” de l’e-learning sur smartphone devrait, logiquement, surtout attirer les jeunes, David Boulanger estime qu’il ne devrait pas forcément y avoir de barrières dues à la catégorie d’âge. “L’appli Teach on Mars ne vise pas un public-cible spécifique. On trouve en effet des promoteurs et adopteurs de supports numériques dans toutes les catégories d’âge. L’usage du smartphone est très présent, jusques et y compris la tranche d’âge des 40-50 ans… Si le contenu d’e-learning est bien réalisé, l’appli plaira à tout le monde.”

Un mot sur la société Teach on Mars

créée en 2013
basée à Sophia Antipolis (Alpes Maritimes)
bureaux à Paris, Londres et Milan, partenariat de distribution avec DMM au Maroc
emploie actuellement quelque 80 personnes
a procédé à une nouvelle levée de fonds (7 millions d’euros) en janvier 2019, après un premier tour de table de 2,2 millions en 2017
de prochains développements devraient s’appuyer sur l’intelligence artificielle afin de personnaliser davantage l’interface, les contenus de formation proposés aux apprenants, le mode de fonctionnement de notifications spontanées qu’envoie le système aux apprenants selon leurs “consommations” et “comportements”