Opération géo-tags: Tournai joue les communes-pilote

Pratique
Par · 19/06/2013

Trois projets-pilotes, l’un à Tournai, les deux autres à Zottegem et à Roeselaere (Roulers), vont voir se déployer sur le territoire de ces communes quelques dizaines de tags TagTagCity. A la manœuvre: Belfius qui, dès septembre, devrait commencer le déploiement de ces balises virtuelles à grande échelle, dans toutes les communes intéressées.

“C’est pour nous le moyen de renforcer notre partenariat avec les communes et les pouvoirs publics. Nous sommes leur partenaire et nous voulons le leur prouver”, déclare Maryse Wilmet, porte-parole de Belfius. “C’est aussi un moyen d’apporter une plus-value aux communes et à la communauté puisque citoyens et touristes seront ainsi à même de mieux connaître l’agenda culturel ou d’autres éléments de la vie d’une commune.” Au-delà, elle y voit une action potentiellement “génératrice d’idées novatrices et modernes, qui permette aux communes de se doter d’une image de dynamisme et de modernité.”

“Points d’intérêt” communaux

“Ce sera, pour les communes, une manière aisée et particulièrement intéressante- puisque gratuite- de se manifester comme candidate “cité intelligente”, souligne pour sa part, Geoffrey Simon, co-fondateur de TagTagCity, “puisqu’elles auront ainsi droit à un mini-site Internet géolocalisé et, qui plus est, optimisé pour mobiles”.

Pour rappel, les tags, à apposer en un quelconque point, arborent un QR code qu’il suffit de lire à l’aide d’un smartphone pour découvrir non seulement l’endroit, géolocalisé sur une carte, mais aussi un mini-site vitrine, optimisé pour le mobile. Ce mini-site qui est en fait une page du portail TagTagCity qui, bien évidemment, peut être liée à divers contenus. Le “tagtagué” (école, crèche, musée, monument, attraction quelconque…) peut par exemple y nicher une petite description de ses activités, inclure des documents téléchargeables (par exemple, le projet pédagogique d’une crèche”), proposer des liens vers d’autres contenus…

“Les possibilités sont infinies”, souligne Geoffrey Simon. “On peut imaginer proposer des formulaires à télécharger, des informations pratiques, la géo-identification d’œuvres d’art individuelles, en extérieur ou dans des musées, le référencement du patrimoine communal, ou encore d’apposer les tags sur des bulles à verre.”

Idée a priori farfelue mais qui ne l’est pas en réalité. Du moins pas dans une perspective de ville “intelligente”, soucieuse de son capital durabilité. “Il suffirait de lire le tag pour obtenir un lien qui renvoie vers le site de la commune et les renseignement sur les horaires de collectes des recyclables…”

Trois communes-pilotes

Tournai, en Wallonie, Zottegem et Roeselare en Flandre, seront donc les communes-pilotes, servant d’exemples et de cas pratiques dont les autres entités pourront s’inspirer.

Le “deal”? 100 tags gratuits ont été réservés, par région linguistique, pour les projets-pilote. A partir de septembre, le déploiement généralisé à l’ensemble des communes devrait démarrer en septembre. Selon des modalités (notamment en termes de nombre de tags alloués, de conditions financières…) qui sont encore à l’étude du côté de Belfius. Inutile donc pour les communes, insiste la banque, de se précipiter dès à présent pour en savoir plus. Les informations utiles ne seront fournies qu’à la rentrée.

Tournai, seule commune wallonne retenue, a droit à 100 tags. 100 sites, bâtiments ou “objets” pourront ainsi être tagués et proposer une information dynamique aux internautes et curieux de passage. Zottegem en a reçu 10 tandis que Roeselaere en a réservé 50.

L’idée de départ était d’attribuer un lot de 100 tags à une seule entité (grande ville ou ville disposant d’un important patrimoine culturel) mais les contacts noués (avec Gand, notamment) ont tardé à se concrétiser. Pour ne pas retarder le début du projet, le duo Belfius/TagTagCity a décidé d’avancer en attribuant les premières tags aux communes qui s’étaient manifestées. “Mais les contacts avec Gand, ou encore avec Anvers, se poursuivent”, confirme Geoffrey Simon.

Pendant ce temps à Tournai…

Les tagsseront apposés à la fois sur les monuments déjà classés (“au titre de patrimoine exceptionnel et remarquables”), tels la Cathédrale et le Beffroi, sur des bâtiments classés et sur des éléments du patrimoine immatériel (par exemple des statues, oeuvres d’art…).

Le sarcophage gallo-romain, classé au patrimoine immatériel, aura-t-il droit à son tag?

Elles permettront aux passants de découvrir toute une série d’informations historiques, touristiques ou culturelles. Les tags permettront par ailleurs d’organiser des circuits de découverte thématique de la ville par le biais d’un projet de géolocalisation placé sous le pilotage de l’Office du Tourisme.

Le choix des lieux exacts où les QR codes TagTagCity seront apposés doit encore être fait (le sujet devrait être à l’ordre du jour du collège communal du 1er juillet) mais la volonté est clairement d’inclure ce projet dans celui, beaucoup plus vaste, du programme “Smart Tournai”.

La ville entend en effet investir dans un certain nombre de domaines pour devenir davantage interactive et communicante: davantage de services dématérialisés, réseau WiFi, éclairage public “intelligent” (qui s’active au passage de piétons et automobilistes), solution de vidéosurveillance…

Comme de petits cailloux blancs…

Indépendamment du projet Belfius, TagTagCity peut déjà faire état- outre Bruxelles- de quelques beaux déploiements communaux. Surtout en Flandre d’ailleurs. Knokke en a déployé 700; Geel, 200.

“Woluwe-Saint-Pierre a marqué son intérêt et nous avons déjà établi des contacts, mais sans encore de concrétisation, avec Namur, Liège, La Hulpe, Louvain-la-Neuve…”

L’une des principales pierres d’achoppement rencontrées par les équipes de TagTagCity est de trouver, dans les communes, la personne qui prendra la responsabilité d’aller de l’avant. Au petit jeu des relais de balle, certains s’avèrent en effet des champions: du bourgmestre à l’échevin du tourisme ou des travaux publics, qui renvoie vers l’office du tourisme local ou l’association des commerçants, cette dernière préconisant de s’adresser directement à telle ou telle enseigne… et retour à l’expéditeur quand le destinataire final estime que c’est à la commune de faire un geste budgétaire, puisqu’après tout c’est la notoriété de l’entité qui en sortira gagnante!

TagTagCity attend aussi avec impatience que se débloque le processus de choix de projets pour Mons 2015. Dans l’espoir que sa proposition, remise en collaboration avec eBeacon, soit retenue.