Carbolean, un calculateur automatique d’empreinte carbone pour entreprise

Pratique
Par · 17/08/2021

Société spécialisée essentiellement jusqu’ici dans l’aide à la gestion de flotte automobile ou de flotte d’équipements mobiles (pour une meilleure maîtrise des coûts), CYC2 (Lasne) a récemment fait une incursion dans la quête d’un numérique plus frugal en énergie. S’emparant de l’engouement croissant – et de la nécessité absolue – d’une conscientisation environnementale, la société a imaginé la solution Carbolean. De quoi procurer aux entreprises – PME comprises – un moyen de respecter les nouvelles obligations de reporting auxquelles elles seront progressivement astreintes (voir l’encadré à ce propos, en fin d’article).

Cette solution propose, pour les entreprises (de toute taille), une collecte et un calcul automatiques de données sur leur consommation énergétique et leur impact environnemental. Avec traduction des chiffres, tendances, historiques dans un tableau de bord (réalisé sur base de la solution PowerBI de Microsoft).

La collecte de données se fait via interfaçage et “pompage” systématique quotidien des informations générées au niveau de tous les “fournisseurs” avec lesquels une société a passé contrat – qu’il s’agisse de son alimentation en électricité, gaz, eau, carburants, de sa consommation ou production d’énergie renouvelable ou encore de sa production et élimination de déchets.

L’outil Carbolean se branche ainsi, chaque nuit, sur les espaces privatifs et autres pages client dont dispose la société auprès de ces fournisseurs (par exemple, Engie, Veolia, Vivaqua, Luminus, Total, D’Ieteren…), récupère les données de facturation correspondantes, les amalgame et traduit en un bilan temps réel “empreinte carbone”. 

Norme de calcul utilisée? Pour “traduire” chaque chiffre facturé en kilo de CO2, la société CYC2 dit s’appuyer sur la méthodologie développée et ratifiée par l’ADEME (France) et sur le protocole GHG, une méthode de comptabilisation et de déclaration des émissions de gaz à effet de serre, concocté dès 1998 par deux organismes américains (le World Business Council for Sustainable Development et le World Resources Institute) en collaboration avec diverses entreprises et ONG.

 

 

Le tableau de bord produit par l’outil Carbolean est ainsi mis à jour quotidiennement, avec possibilité de lui faire afficher la situation selon différentes perspectives: type d’énergie, “empreinte” par fournisseur, par site… S’y ajoute l’historique. Non seulement celui qu’une société se constitue à partir du moment où elle fait appel à Carbolean mais aussi l’historique passé (via récupération par CYC2 de l’historique de consommation de la société auprès de ses différents fournisseurs).

Pour sa solution Carbolean, CYC2 applique un modèle tarifaire indépendant de la taille de l’entreprise cliente. Coût d’nstallation et de paramétrage de la solution: 750 euros par fournisseur ; auxquels s’ajoute une mensualité fixe de 200 euros. CYC2 propose par contre un “pack” de base pour déploiement d’un test-pilote (5.000 euros pour 5 fournisseurs et trois mensualités gratuites).

Bilan partiel

L’empreinte carbone d’une entreprise est ainsi mesurée en continu mais ne l’est encore que de manière partielle. Sa consommation énergétique, les émissions de carbone de ses bâtiments, installations ou encore de son parc automobile (voitures d’entreprise) sont certes mesurés et diagnostiqués mais il va sans dire que l’impact environnemental complet d’une société dépasse cet éventail de paramètres. 

D’autres moyens de transport que la voiture de société ne sont par exemple pas pris en compte – déplacements en avion, utilisation des transports publics, voitures particulières… Pas plus que d’autres “consommations”, au-delà de l’énergétique, qui n’en sont pas moins souvent pénalisantes pour l’environnement.

Pour se constituer un réel bilan représentatif et évoluer vers du reporting complet, il faut donc encore en passer par de l’encodage manuel.

Pour permettre à ses clients de couvrir potentiellement ces autres registres, CYC2 a par ailleurs conclu un partenariat avec CO2Logic. Cette dernière pourra proposer un éventail de services – et conseils – complémentaires, allant du bilan carbone jusqu’à la définition d’une stratégie personnalisée de gestion durable, en passant par des conseils en investissements responsables ou en politique environnementale allant au-delà des pratiques désormais habituelles de compensation d’émissions.

Plus le choix…

Les entreprises, de toutes tailles, n’ont désormais plus le choix. Outre les coups de semonce de plus en plus pressants du GIEC, le politique commence à bouger. A commencer par l’Europe.

Pour les entreprises, cela devient de plus en plus une obligation d’inclure dans leurs rapports officiels des éléments et paramètres non financiers. L’évolution se fait notamment sous l’impulsion de l’Europe. Par exemple, au travers de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Au-delà de la dimension de responsabilité sociétale qui était déjà entrée, à des degrés divers, dans les habitudes, l’axe supplémentaire qui s’impose désormais est celui de la responsabilité (ou de la “performance”) environnementale.

Petit rappel – La Directive européenne CSRD “vise à créer un ensemble de règles qui, à terme, amènera la publication d’informations sur la durabilité au même niveau que la publication d’informations financières. Les exigences de l’UE en matière de publication d’informations sur la durabilité seront étendues à toutes les grandes entreprises et à toutes les sociétés cotées.

[…] Près de 50 000 entreprises de l’UE devront désormais se conformer à des normes européennes détaillées en matière de publication d’informations sur la durabilité, contre 11 000 sous le régime actuel. La Commission propose l’élaboration de normes pour les grandes entreprises et de normes distinctes et proportionnées pour les PME, que les PME non cotées pourraient appliquer sur une base volontaire.

[…] Les entreprises devront publier des informations sur l’incidence exercée sur elles par les questions de durabilité, telles que le changement climatique, et sur l’impact de leurs activités sur la population et l’environnement.”

Source: Commission européenne.