AnySurfer: seulement 14% des sites Internet belges sont “handicap friendly”

Pratique
Par · 16/08/2013

AnySurfer a publié son traditionnel “moniteur de l’accessibilité des sites Internet” (1) qui évalue l’aptitude des sites Internet à être consultés aisément par des personnes souffrant de divers handicaps (handicapés moteurs, personnes aveugles et malvoyantes, daltoniens, sourds et malentendants, personnes dyslexiques…). Une difficulté que rencontrent aussi d’autres tranches d’utilisateurs, tels que les personnes âgés.

Pour les besoins de l’édition 2013, quelque 881 étudiants de Hautes Ecoles belges ont passé au crible quelque 373 sites. Les résultats ne sont guère encourageants et ne dénotent pas de réel progrès par rapport aux années antérieures.

Seulement 14,16% des sites étudiés ont obtenu un score d’au moins 75%, pourcentage nécessaire pour qu’un site Web soit considéré comme “raisonnablement accessible”.

Le score est- légèrement- supérieur à celui des années antérieures mais la progression apparaît toujours très lente et semble même se ralentir. En 2012, 12,6% des sites avaient obtenu le score minimal de 75%. Depuis 2009, la “progression” est la suivante:

2009: 7%

2010: 9,7%

2011: 8,4%

2012: 12,6%

2013: 14,16%.

Un public toujours discriminé

Une grande majorité de sites Internet ne proposent donc pas encore les outils qui peuvent en faciliter la lecture et la consultation par un public de personnes handicapées. Les carences se situent essentiellement dans l’absence d’options de sous-titrage, une ergonomie ne favorisant pas la lisibilité…

AnySurfer a épinglé trois principaux obstacles de lecture qui posent le plus de problèmes aux publics désavantagés.

  • Des vidéos non commentées: “Seuls 44% des sites proposent des vidéos avec version textuelle ou sous-titres. Cela affecte principalement les personnes sourdes et malentendantes, pour qui les sous-titres sont essentiels, mais également tous ceux qui ne peuvent pas voir l’image ou entendre le son pour des raisons techniques.”
  • Des illustrations dépourvues de textes: “Seuls 26% des sites proposent une alternative textuelle correcte pour les images. Celles-ci sont pourtant indispensables pour les personnes aveugles qui utilisent un lecteur d’écran”.
  • Des contenus animés perturbateurs: “62% des sites ont des animations qui ne peuvent être arrêtées. Le mouvement peut rendre la lecture d’une page impossible à quelqu’un qui est dyslexique, qui ne lit pas rapidement ou qui a un trouble de la concentration.”

Conclusion? “Les sites Web belges sont encore loin d’être suffisamment accessibles. Il reste beaucoup de travail à faire. Beaucoup trop.” AnySurfer encourage donc les concepteurs de sites mais aussi leurs clients à “changer de mentalité” et à prêter davantage attention à ces publics délaissés. En jouant sur la corde sensible: “il y va aussi de votre intérêt dans la msure où une meilleure accessibilité accroîtra le nombre de visiteurs sur le site.” Et, dès lors, les scores en termes de clics, de contacts voire de concrétisations commerciales.

(1) Le “moniteur” mesure le taux d’accessibilité (lisibilité) des sites Internet par des personnes souffrant de handicaps (essentiellement auditifs ou visuels). Il a été développé en 2007 par AnySurfer en collaboration avec K-point, centre de recherches ICT et linclusion de la Katholieke Hogeschool Kempen (Campine). AnySurfer, pour sa part, est une initiative de l’asbl Blindenzorg Licht en Liefde, une organisation de prestation de services pour les personnes aveugles et malvoyantes. Retour au texte.