Sortlist: faire son shopping ‘marcom’

Portrait
Par · 18/12/2014

Sortlist est une jeune start-up, issue de l’accélérateur Nest’Up (et toujours hébergée dans l’incubateur CreativeSpark de Mont-Saint-Guibert), qui a développé une plate-forme en-ligne devant permettre aux sociétés de dénicher une agence de marketing ou de com’ répondant à leurs besoins ou contraintes spécifiques

“Notre cible”, explique Nicolas Finet, co-fondateur de la société, “ce sont les agences de marketing – avec tout ce que cela implique comme déclinaisons: branding, réseaux sociaux, référencement, mobile marketing, content marketing… Nous visons aussi les agences de relations publiques, de communications. Sans oublier les entreprises elles-mêmes, clientes potentielles de ces agences.”

Même si sortlist estime que sa solution s’adresse potentiellement à toute taille d’entreprise, tous secteurs confondus, sa cible principale sera probablement le monde des PME, “parce qu’elles ne disposent pas en interne des moyens ou des compétences marketing nécessaires. Or, elles doivent, elles aussi, pouvoir se profiler efficacement sur les réseaux sociaux.” Et ont donc besoin d’agences qui puissent les y aider. “Les grandes entreprises, elles, recherchent d’autres types d’aide, par exemple des spécialistes en storytelling…”, souligne Nicolas Finet.

Comment ça marche?

La société dit avoir actuellement répertorié sur sa plate-forme quelque 52.000 agences dans le monde, essentiellement en Europe et Amérique du Nord.

“Plus une agence a de références, de cas-clients, plus elle se fait recommander, plus elle aura de poids dans notre algorithme et mieux elle sera signalée dans notre plate-forme.”

Lorsqu’une entreprise recherche une agence qui corresponde à ses besoins, ponctuels ou à long terme, pour une mission classique ou plus atypique, elle peut lancer une requête sur cette “marketplace” de marcom. L’algorithme de matching de sortlist, baptisé Diane, entre alors en jeu, malaxant une série de critères de sélection: budget à respecter, disciplines couvertes par l’agence, localisation géographique… “Les résultats sont listés en fonction du profil des agences mais aussi, par exemple, de leur influence sur les réseaux sociaux.”

Le processus de sélection doit encore s’affiner. “A l’avenir, nous permettrons au client de mieux définir sa demande de telle sorte que la sélection puisse s’effectuer en fonction de son secteur d’activités, de ses défis spécifiques…”

Sur la plate-forme sortlist, une agence dispose d’un profil, qu’elle alimente et gère elle-même. Elle a donc prise, dans une certaine mesure, sur son aptitude à se faire repérer. Toutefois, son positionnement dans les résultats de recherche sera impacté non seulement par ses activités “déclarées” (références clients, projets menés à bien…) mais aussi par sa présence, son “rayonnement” et son “influence” sur les réseaux sociaux- appelez cela comme vous voulez…)

“Plus une agence a de références, de cas-clients, plus elle se fait recommander, plus elle aura de poids dans notre algorithme et mieux elle sera signalée dans notre plate-forme”, indique Nicolas Finet.

A noter que le service est gratuit pour les entreprises clientes. Ce sont les agences qui paient à la fois pour être référencées et pour obtenir des informations et rapports sur les contacts générés. Elles paient également pour figurer en bonne place sur la plate-forme (“featured” selon le vocabulaire adopté par sortlist). Un peu à la manière de ce que fait Google. N’y a-t-il pas là danger de dérive et de non-pertinence? “Les agences qui sont “featured” sont signalées comme tel.” Une explication qui nous laisse un peu sur notre faim mais au moins l’internaute est-il prévenu…

Levée de fonds

sortlist est actuellement à la recherche d’investisseurs, a priori des financiers ayant essentiellement un profil privé, business angels compris. Objectif: se donner les moyens d’accélérer le développement de la société et de sa solution, avec, à la clé, l’embauche de développeurs supplémentaires mais aussi de marketeers.

Périple canadien

sortlist figurait parmi la poignée d’entrepreneurs wallons (dont quelques ‘starters’) actifs dans le monde de l’IT qui ont participé, en novembre, à une mission économique “inter-cluster” organisée par l’AWEX au Canada (Montréal et Toronto). Avec un programme parallèle “ICT Tour” piloté par Carmelo Zaccone de l’AWT.

Ce fut l’occasion pour la jeune pousse de vérifier dans quelle mesure son logiciel pourrait générer de l’intérêt et un potentiel commercial outre-Atlantique. Ce fut aussi l’occasion de se frotter à des initiatives et technologies nord-américaines dans un domaine en forte évolution. “L’ICT Guided Tour avait épinglé plusieurs sociétés, start-ups et centres de recherche universitaires actifs dans le monde du big data et du big mining ou encore de l’Internet des Objets. Ce dernier, notamment, ouvre la voie au “marketing du moment”, indique Nicolas Finet.

Nicolas Finet (sortlist): “Le voyage au Québec était pour nous une source potentielle d’inspiration dans la mesure où cela nous permettait de découvrir de nouvelles technologies, des innovations possibles, des méthodes de travail différentes…”

Voyage exploratoire, donc, pour dénicher de bonnes idées, des pratiques qui pourraient débarquer à terme en Europe, mais également découvrir et entrer en contact avec les agences marcom nord-américaines…

sortlist est en effet à l’affût de tout ce qui caractérise mais aussi transforme de plus en plus le domaine du marketing. Depuis les objets connectés omniprésents, à la fois sources et destinations de messages et contenus marketing, jusqu’à la mobilité en passant par les techniques de gamification et de segmentation. Vaste champ d’action…

Nicolas Finet: “Au Québec, nous avons noué des contacts qui nous permettrons, au cours des mois qui viennent, de faire évoluer notre produit selon les spécificités québécoises, canadiennes, voire nord-américaines. Nous avons eu l’opportunité de rencontrer directement les responsables de plusieurs associations professionnelles canadiennes (agences, annonceurs, marketing) qui feront percoler notre profil vers leurs membres…”