“Open Data Maturity Report 2019”: la Belgique en milieu de peloton

Portrait
Par · 10/12/2019

Quelle est l’évolution de la mise à disposition et de l’utilisation des open data en Europe? Comment se comparent les différents pays, en termes de “maturité”, de promotion des open data et de leur utilisation? Une étude comparative a été menée par Capgemini Invent à la demande de la Commission européenne.

Le cabinet d’études, s’appuyant sur les constats posés depuis cinq ans (au fil de cinq études similaires), a dégagé plusieurs tendances:
– on est entré dans une phase de “consolidation” et, plus précisément, dans une phase où les différents pays de l’Union s’attachent essentiellement à améliorer la qualité des données “afin de garantir leur valeur pour les ré-utilisateurs” et l’impact de leur utilisation. Dans ce dernier registre, les auteurs de l’étude déclarent que “les pays de l’Union européenne déploient davantage d’activités en vue de comprendre et de documenter la manière dont de la valeur est créée au départ des données et d’avoir une meilleure perception des besoins et exigences des ré-utilisateurs.”

Pour mieux cerner besoins et usages, plusieurs méthodes sont utilisées: sondages, enquêtes de satisfaction, étude de valeur sociétale, économique et environnementale, événements participatifs organisés avec différentes communautés de ré-utilisateurs (par exemple des hackathons), ou encore développement de canevas de suivi d’impact.

Quid de la Belgique?

Comme l’illustre la carte ci-dessous, la Belgique est considérée comme un “suiveur” en termes d’open data. Pas à la pointe du combat et de la concrétisation de programmes et stratégies open data mais pas parmi les retardataires (comme la Suisse ou le Portugal).

Sa position dans le peloton des pays européens? 17ème sur 28. Soit un petit recul de deux places par rapport à l’année dernière (en 2018, notre pays avait soudain fait un bond de 5 places mais ne semble donc pas avoir pu confirmer cette remontée – les soubresauts politiques, tant au niveau fédéral que régional, y sont sans aucun doute pour beaucoup).

Trois pays se démarquent en tant que “trendsetters”: la France, l’Espagne et l’Irlande.

 

La “vitrine” de l’open data à l’échelle de la Belgique – le portail fédéral data.gov.be – répertorie plus de 10.000 jeux de données (pas forcément tous automatiquement exploitables) dans une grande variété de thématiques (économie et finances, santé, éducation, sciences et technologies, justice, énergie, population…).

Pour l’instant, 60 applications ont été identifiées comme tirant parti ou ayant été directement conçues afin d’exploiter les données ouvertes. Parmi ces applications figure par exemple Wallonie en Poche (de LetsGoCity), Blue Bike (disponibilité en temps réel des vélos Blue Bike à Gand), “Découvrez votre commune” l’appli de StatBel qui procure des chiffres en tous genres sur les communes belges), lex.be (portail pour recherche d’informations juridiques – jugements et arrêts des instances belges) ou encore Aircheckr (indication de la qualité de l’air en temps réel au niveau de la rue, sur base des données Celine.

Parmi les différents indicateurs qu’ont choisi les auteurs de l’étude pour déterminer le degré de “maturité” et de comparer les pays entre eux, la Belgique fait parfois mieux que la moyenne européenne, comme en atteste le tableau ci-dessous.

Pointons par exemple le taux d’utilisation du portail fédéral data.gov.be (score: 94%), le cadre réglementaire, la gouvernance en matière d’open data, l’impact des actions en termes de sensibilisation du grand public et des entreprises (cote de 71%) ou encore la conformité avec la spécification internationale en matière de métadonnées (DCAT-AP – Data Catalogue Vocabulary-Application Profile).