N-Side: diversité et “impact” sociétal/environnemental pour attirer des talents

Portrait
Par · 19/01/2022

La société né-louvaniste N-Side continue sur sa lancée de start-up devenue scale-up (c’est vrai qu’elle a, entre-temps, fêté ses 20 printemps et que ce n’est donc plus une véritable jeunette…). 

Positionnement de cette société, spin-off de l’UCLouvain: la conception et la commercialisation de logiciels algorithmiques d’optimisation de production ou de processus industriels et ce, à destination de deux secteurs spécifiques. D’une part, le pharma, pour l’optimisation des chaînes de production, de la gestion d’essais cliniques, la réduction des déchets. De l’autre, le secteur énergétique, via de l’analytique de pointe pour de la prévision énergétique, de l’optimisation de puissance et des processus de bourses d’énergie et, dès lors, de la “guidante” dans un contexte de transition énergétique..

30% de recrutements en plus

Après avoir réussi un tour de table, au début 2021, à hauteur de quelque 10 millions d’euros, N-Side annonce, pour cette année, un renforcement sensible de ses effectifs.

Alors qu’elle compte déjà quelque 200 personnes (ce qui représente plus qu’un doublement d’effectif en l’espace de deux ans), son intention est de boucler son exercice fiscal (début d’automne) en ayant engagé 60 personnes supplémentaires.

22 d’entre elles sont destinées à opérer aux Etats-Unis, où la société possède déjà une antenne – à Boston – et où elle projette d’en ouvrir une deuxième sur la côté ouest en cours d’année. Fonctions à pourvoir outre-Atlantique: “beaucoup de commerciaux, mais aussi des consultants, essentiellement pour développer la société dans le marché life sciences. Le marché de l’énergie est également une cible, aux Etats-Unis comme ailleurs, mais ce marché demeure pour l’instant géré à partir du QG belge”, indique Paola Murgia, responsable Ressources humaines chez N-Side.

Après son expansion aux Etats-Unis, N-Side dit vouloir viser l’Asie, mais ce sera donc dans un deuxième temps.

L’objectif global d’ici 2027 est de passer le cap des 400 unités.

En Belgique, les profils recherchés cette année sont pour une large part des profils informatiques “senior” (chefs de projet life sciences et énergie, chef de projet intégration IRT-Interactive Response Technology, consultant en optimisation, consultant en analytique pour prévisionnel énergétique, ingénieur en automatisation de tests, ingénieur logiciel spécialisé en interface utilisateur, analyste CRM…) et des ingénieurs commerciaux.

Pour les dénicher, hormis les traditionnels arguments salariaux et para-salariaux, la société compte sur celui de l’“impact positif sur la société” qu’ont ses solutions: moins de déchets de production, meilleure précision et performance des produits développés ou de la gestion de l’énergie produite… Pas étonnant si la société – comme bien d’autres – revendique un rôle dans la “construction d’un monde meilleur, durable”.

Même si les arguments “sonnants et trébuchants” demeurent essentiels pour attirer les talents, ces autres arguments teintés de “soft” contribuent à donner une image de société “raisonnable”, “responsable”, “où il fait bon travailler” dans un “environnement bienveillant”. Autant de qualificatifs que l’on retrouve dans la bouche des responsables com et RH de N-Side. Mais, au-delà de ces termes-slogan, arrêtons-nous sur quelques éléments objectifs que cultive N-Side. 

Des talents mais surtout de l’adaptabilité

Si la société est en quête de profils senior, expérimentés, pour des postes et des fonctions informatiques de pointe, elle dit préférer, chez les candidats, des qualités intrinsèques côté soft skills à un palmarès hard skills qui ressemblerait à une liste à la Prévert. “Nous voulons préserver une culture et une identité forte d’entreprise, ouverte et bienveillante, qui vise l’impact. Nous préférons donc engager des personnes qui ne possèdent pas forcément, au départ, toutes les compétences techniques requises mais qui pourront les acquérir au gré des formations que nous leur proposerons”.

L’un des principes qu’applique la société est d’ouvrir des perspectives de progression professionnelle, notamment au travers d’un catalogue de formations (techniques mais aussi touchant par exemple à la gestion des ressources humaines).

Les employés disposent d’un “budget” formations dans lequel ils peuvent puiser selon leurs inclinaisons et/ou ambitions personnelles. Sans compter que dans un domaine aussi pointu et évolutif que celui de N-Side, les profils techniques et informatiques n’ont de toute façon pas d’autres choix que de se former en quasi-continu pour demeurer pertinents.

“B Corp”

En mars 2020, N-Side a décroché le label B Corp (Benefit Corporation, certification octroyée par l’organisation sans but lucratif B Lab à des sociétés reconnues pour avoir des effets bénéfiques sur le monde, tout en étant rentables). La société dit y voir une “reconnaissance de notre gouvernance éthique. Nous menons en effet une gestion éthique en ce qui concerne la diversité, l’environnement, la communauté et les employés, ainsi que la mise en oeuvre de bonnes pratiques visant à éviter tout conflit d’intérêt. Cette gouvernance éthique s’incarne au travers de trois valeurs fondamentales: la transparence, l’engagement et la collaboration.”

Outre les aspects éthiques, le volet responsabilité environnementale occupe également une large part dans l’octroi d’un tel label…

La société affirme ainsi accorder une attention toute particulière au choix du matériel IT nécessaire à ses activités (en termes de fonctionnement opérationnel et de développement de solutions). “Si une option écologique existe, elle sera toujours privilégiée. Nous choisissons nos fournisseurs en veillant à ce qu’ils respectent les normes en vigueur: respect des exigences légales en matière d’environnement, politique de gestion des déchets, prévention de la pollution, utilisation durable des ressources, usage de produits respectueux de l’environnement…

Notre matériel est recyclé en collaboration avec aSmartWorld, qui s’efforce de lui donner une deuxième vie par le biais d’un mécanisme de redistribution solidaire en partenariat avec la Croix-Rouge.”

 

Paola Murgia (N-Side): “Nos codes de conduite illustrent notamment notre volonté de limiter l’impact de nos activités sur l’environnement à travers une réduction constante de nos émissions de CO2, et la sélection de fournisseurs se conformant à toutes les réglementations environnementales.”

 

Au-delà de ce paramètre “réutilisation du matériel”, dans quelle mesure N-Side formule-t-elle des consignes à ses développeurs et data scientists afin d’optimiser ou d’économiser les ressources et la puissance informatique nécessaires pour la mise en oeuvre et la gestion de ses logiciels, de quoi réduire l’impact environnemental des développements? Des critères environnementaux rentrent-ils dans le choix des plates-formes d’hébergement et de développement?

Réponse de N-Side: “La société a établi des codes de conduite dédiés à ses employés et à ses fournisseurs qui sont dans l’obligation de s’y conformer. 

En outre, N-Side travaille sur la « scalabilité » de ses solutions, pour assurer un niveau de ressources optimal par rapport aux besoins – tant en interne que pour les solutions clients. Nous avons notamment migré toute notre plate-forme de développement et de validation sur la technologie Kubernetes qui permet un “scale-up” ou un “scale-down” dynamique des ressources en fonction de l’utilisation.”

Diversité

Dans un autre ordre d’idées, N-Side cultive la diversité de ses effectifs. Diversité en termes de compétences, bien entendu, mais aussi en termes de genre et de nationalités – et, sur ce dernier point, pas uniquement pour des finalités d’expansion commerciale.

Côté nationalités, la société en dénombre désormais pas moins de 30. “Nous recherchons volontairement des nationalités différentes”, explique Paola Murgia. “C’est là quelque chose d’important pour une société qui veut croître.” L’idée étant que du croisement de cultures et de connaissances naît une plus grande valeur. La motivation n’en est donc pas – ou pas uniquement – la difficulté de trouver certains profils en Belgique. Même si, on s’en doute, “trouver tout type de profil demeure un défi”, admet-elle.

Côté diversité des genres, les femmes sont plutôt bien représentées puisqu’elles constituent, toutes fonctions confondues, 35% des effectifs (et même 37% à des postes de direction). Si l’on fait abstraction des fonctions administratives et commerciales, la proportion reste malgré tout de “près de 30%”.