“Les directeurs IT wallons doivent davantage réseauter et sortir de leur coquille”

Portrait
Par · 25/05/2016

L’ADSIF – Association des Directeurs des Systèmes d’Information francophones – a vu le jour voici près de 5 ans. Elle compte aujourd’hui une bonne trentaine de membres, tous directeurs informatiques, venant de petites ou grandes entreprises wallonnes.

Sa volonté et son ambition: “être le lien entre les informaticiens wallons” – en l’occurrence, les directeurs informatiques ou CIO. Le but est de “créer une référence” dans le paysage local, “un élément moteur de l’IT en Wallonie”, souligne Marc Senterre, qui a pris la présidence voici un an pour un mandat qui en compte deux. Au quotidien, il officie aujourd’hui comme directeur informatique de Prayon (Engis) après avoir été le vice-président IT d’UCB.

Besoin d’une (nouvelle) dynamique

L’association se veut avant tout un lieu d’échanges. Salutaire et nécessaire aux yeux de Marc Senterre qui estime que “les entreprises wallonnes travaillent trop seules, ne discutent pas assez entre elles. Or, l’échange d’expériences et la rencontre avec des pairs peuvent s’avérer utiles.” Notamment pour les jeunes CIO.

“Ce que nous voulons faire, c’est faire évoluer la culture, induire une nouvelle dynamique dans l’IT wallonne. Il faut que les directeurs informatiques sortent de leur entreprise, en rencontrent d’autres, se forment à leur contact…”

Ce n’est que comme cela, à ses yeux, qu’ils pourront renforcer leurs compétences, l’efficience de leurs sociétés respectives et que leurs projets et réalisations gagneront en visibilité.

“Il faut accentuer la perception et la conviction que l’IT est un moyen, pour les entreprises, de se développer”, ajoute-t-il encore. “Il faut expliquer de manière plus pragmatique ce qu’est la transformation numérique. Si on ne promeut et ne développe pas l’IT wallonne, les gros acteurs, venus d’ailleurs, rafleront la mise. Et ce n’est pas bon pour le tissu économique local.”

Non Jef, t’es pas tout seul…

Et la sauce, estime-t-il, serait en train de prendre.

Marc Senterre: “Nous voulons créer une identité forte, être davantage qu’un club. Plutôt une association de gens qui s’entraident réellement.”

Depuis près de deux ans, l’ADSIF s’est trouvé un cadre et un (début de) rythme de croisière. Une conférence est organisée tous les 4 mois, ainsi qu’une soirée (annuelle cette fois). “On y aborde des thèmes pragmatiques, d’actualité, tels que les soft skills, la sécurité, les nouvelles tendances, une technologie en particulier…”

Les thèmes sont proposés ou demandés par les membres eux-mêmes.

La conférence se veut courte afin de laisser plus de place aux discussions, échanges et questions.

Preuve que la “sauce” est en train de prendre et que les contacts débouchent sur du véritable liant et un désir d’échanger et de progresser en s’épaulant mutuellement: “les membres commencent réellement à réseauter. En dehors des réunions officielles, ils conviennent d’interactions entre eux sur des thèmes plus ciblés.”

Autres signes encourageants: les responsables informatiques de petites structures commencent à rejoindre l’association et à apporter leur contribution. Les réunions, par ailleurs, n’attirent plus uniquement les convaincus. “Chaque membre a d’ailleurs pour mission d’en amener d’autres…”

Eviter les dispersions inutiles

Un rapprochement est en préparation entre l’ADSIF et son homologue le CIO Club. Un rapprochement dont on parle depuis déjà très longtemps mais qui, cette fois, ne serait plus qu’une question de mois. Les deux parties, souligne Marc Senterre, sont d’accord sur la nécessité et l’opportunité de ne pas maintenir deux associations sur un territoire aussi exigu que la Belgique francophone. Contre-productif…

Sans qu’il y ait déjà de fusion réelle, le rapprochement se dénote par de petits signes: Marc Senterre, président de l’ADSIF, est par exemple aussi administrateur du CIO Club et les invitations à leurs conférences et réunions respectives sont envoyées aux membres des deux associations.

Restera à aligner les conditions d’adhésion – notamment en termes de profils puisque le CIO Club, à cet égard, est moins “regardant” que l’ADSIF – et les modes de fonctionnement.