Generycs: de l’export au foot…

Portrait
Par · 25/03/2015

Generycs était l’une des deux start-ups wallonnes ayant décroché un ticket pour le salon 4 Years from Now qui se tenait, en début mars, à Barcelone, en parallèle avec le Mobile World Congress. Ce ticket, la start-up liégeoise (basée à Vivegnis) l’avait obtenu grâce à sa participation antérieure au concours Boostup/Industries créatives, dont elle avait été l’un des lauréats.

Positionnée dans le développement de solutions Web et mobiles, la société a vu le jour à l’été 2014 mais la rencontre des deux fondateurs – Michel Frenay et Jérémy Bruyère – s’est faite dès 2011, alors que le premier était encore employé à plein temps de NSI (il y est toujours actif à mi-temps comme analyste programmeur) et que le second était encore aux études.

Deux projets – aux thèmes très éloignés – figurent pour l’heure à son actif. D’une part, une appli mobile (ExpPReS) destinée aux sociétés exportatrices et, de l’autre, une solution mobile, baptisée Predict, qui permet de se livrer à des pronostics sportifs – non payants – et à se lancer des défis entre amis. Un troisième projet, destiné au monde de l’horeca, est en préparation.

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Export

Si la passion première qui a réuni les deux fondateurs est celle du foot, leur rencontre s’est faite lors du hackathon HackXplor, organisé en 2013 par le CIWB (Cité Internationale Wallonie-Bruxelles) sur le thème du commerce international à Liège.

Le duo Frenay-Bruyère avait été l’une des deux équipes lauréates de ce hackathon, grâce au prototype d’application imaginée. En l’occurrence, une appli baptisée ExpResS (Plate-forme pour Exportation, Ressources et Suivi), qui permet d’évaluer les coûts de différents scénarios d’exportation, en tenant compte à la fois des aspects purement financiers mais aussi marketing, logistiques voire juridiques.

Parmi les fonctions ainsi mises à disposition: un calcul du prix de revient à l’export et l’analyse des coûts d’implémentation sur le marché.

Incoterms (International commercial terms): conditions commerciales normalisées qui définissent les droits, obligations et conditions à remplir par les acheteurs et les vendeurs dans le cadre d’échanges, nationaux et internationaux.

Sur base du scénario incoterms (1) choisi, l’application présente une grille de coûts. “La société peut choisir la manière dont elle effectuera la vente et assumera le processus de livraison: simple sortie d’entrepôt, livraison jusqu’au port d’embarquement ou de destination, jusque chez le client… La solution évalue les coûts générés (taxes, transports…).”

L’AWEX s’était dite intéressée par la solution, proposant dès lors à la jeune équipe de transformer le prototype en produit. En contre-partie, l’AWEX l’aidait à la promouvoir et déployer auprès des entreprises. La phase de développement est encore en cours. “Nous avons bénéficié de l’aide d’un consultant à l’exportation qui a permis de faire évoluer la solution. Les incoterms étant quelque chose de complexe pour une société, ExpResS la guidera dans les choix de scénarios.” L’appli propose un processus en trois étapes: les pré-requis (auto-évaluation pour déterminer si la société est prête à exporter); le type de produit, de transport… concerné; la situation bancaire (aptitude à assumer les coûts). Sur base des informations fournies (encodage dans un formulaire), un scénario incoterm spécifique sera proposé et les coûts seront simulés.

Foot

Outre cette solution orientée B2B et export, le duo de Generycs a d’emblée planché sur un autre projet, en rapport direct avec leur passion pour le foot. Le prix décroché lors du HackXplor (un voyage d’exploration dans la Silicon Valley) allait même leur permettre de glaner quelques idées et contacts intéressants pour la faire évoluer.

Coup de pub lors de la Coupe du Monde au Brésil. Le duo de Generycs a reçu le soutien des Waseige, père et fils.

A l’occasion de la coupe du monde (2014, Brésil), Generycs avait imaginé une appli de pronostics sportifs entre amis. 6.500 personnes ont mordu à l’hameçon, dont une bonne moitié de… Français. Suivaient ensuite un peloton compact de Belges mais aussi des Colombiens et des Italiens. Pour rentabiliser (partiellement) l’appli, quelques contrats de sponsoring ont été décrochés.

Une fois la Coupe bouclée, l’étape suivante consistait tout naturellement à proposer l’appli tout au long du championnat belge (et ceux d’autres pays européens). Modèle économique imaginé: du sponsoring (affichage d’un logo, d’une bannière, voire branding intégral de l’appli).

Les paris, rappelons-le, sont symboliques. Pour éviter tout problème juridique, Generycs avertit clairement les utilisateurs qu’elle n’est en rien responsable des paris qui seraient pris entre amis ou groupes d’amis. “Chaque créateur de groupe est libre de choisir les lots qu’il veut.” Reste la possibilité que les sponsors éventuels de l’appli ne mettent en jeu certains lots. Lors de la Coupe du monde, ils proposaient par exemple de gagner un iPad Mini, un saut en parachute, des sweatshirts personnalisés…

En quête de nouvelles idées

Pour les besoins de son voyage dans la Silicon Valley, l’équipe de Generycs avait décidé de mettre davantage en avant cette solution Predict, plutôt qu’ExpPResS. “Elle sort en effet plus du lot et était en outre la plus aboutie”. Pour tester l’idée aux Etats-Unis, Generycs avait pris le soin de développer un prototype pour le basket – engouement pour la NBA oblige.

A quoi a servi ce voyage? “Il nous a permis de prendre de l’expérience, de voir comment les choses se passent là-bas, de nouer quelques contacts qui pourraient être utiles plus tard”, explique Michel Frenay. Mais le but n’était pas de trouver des investisseurs. “Nous lier à un business angel ou à une grosse entreprise américaine ne nous intéressait pas. Cela aurait été trop contraignant à ce stade de notre évolution. Nous avons donc effectué un tri parmi les contacts que l’AWEX nous avait proposés.

Une interface repensée pour des défis entre amis…

Nous étions plutôt en recherche d’idées. Nous avons ainsi pris conscience que se restreindre aux seuls paris lors d’une coupe ou d’un championnat était quelque peu limitatif. Nous avons donc ajouté un deuxième module à l’appli, avec un design retravaillé: Predict of the Day permet de défier ses amis à propos de tous les matchs du jour ou des jours suivants. On établit son propre pronostic, on ne le communique pas directement mais on défie un groupe de 3 amis, avec quelques commentaires. Les pronostics de chacun sont révélés lorsque le match commence.”

A priori, l’appli Predict peut se prêter à tout sport, de préférence les sports d’équipe: football, basket, cricket (une idée qui vient de germer à l’occasion du mobile World Congress de Barcelone) ou encore automobile (championnat de F1). Mais toute déclinaison imposera de se construire une communauté de fans et de paris entre amis (ou groupes d’amis) et aussi de trouver des sponsors associés aux différents sports.

A noter que si des investisseurs américains n’intéressaient pas la start-up, elle aimerait par contre s’en dénicher un, en Europe ou, si possible, en Belgique. “Ce serait plus facile s’il était local. Nous aimerions a priori trouver un sponsor ou investisseur lié au monde du sport, un équipementier, une société qui sponsorise généralement le foot [Ndrl: le regard se tourne vers certains fabricants de boissons ou des acteurs bancaires, voire les télécoms…]. Un partenaire qui nous permettrait de valoriser l’application, avec promotion croisée de l’image de marque…”

Resto

Un troisième projet est en cours de développement du côté de Generycs. Il concerne cette fois le monde de l’horeca. Un entrepreneur bruxellois voulait en effet faire développer une application qui permette aux internautes de rechercher un établissement (restaurant, café, bar…) sur base de divers critères de sélection et de recommandations de la communauté. Classique, somme toute. Mais avec toutefois cette petite particularité qu’il sera uniquement possible de poster des commentaires positifs à propos des établissements répertoriés.

Au départ, l’appli – baptisée Xqui – devait être développée pour Android et en version Web responsive. Mais la société y a aussi vu l’occasion de se tourner aussi vers l’environnement iOS pour lequel elle manquait jusqu’ici encore de compétences. Pour y remédier, un étudiant a été embrigadé. Il en fera le thème et le but de son stage de fin d’étude.

Pour concevoir l’interface graphique, Generycs a par ailleurs fait appel à la société eupenoise JCW Communication.