Startup Weekend Liège: l’espace fut prétexte à… retour sur terre

Hors-cadre
Par · 25/10/2016

Une bonne trentaine de participants, dont une majorité d’ingénieurs et 10 développeurs.

Le Startup Weekend qui se déroulait à Liège ce week-end, sur le thème de l’espace, a été l’occasion de formuler quatre idées liées plus ou moins directement à l’univers spatial.

Petit retour sur un Startup Weekend pas tout-à-fait comme les autres.

Une édition atypique

C’était le 29ème Startup Weekend organisé en Belgique, en l’espace de 4 ans. Le cinquième pour Liège. Mais c’était aussi le premier à être dédié à l’espace, une thématique qui n’était pas faite pour attirer les foules. Ils furent toutefois 34 à s’aligner. Mais, effet direct de la thématique, la majorité des participants avaient un profil d’ingénieur (encore aux études ou déjà entrés dans la vie active). Aucune représentante de la gente féminine, d’ailleurs. Cela aussi, c’était une première pour un Startup Weekend…

Mais, plus fondamentalement, la présente très majoritaire (deux-tiers) de profils d’ingénieur et la très faible multidisciplinarité des équipes n’allaient pas manquer d’orienter rapidement le Weekend dans une direction qui n’avait guère à voir avec la formulation, même basique, d’une petite pousse qui puisse devenir start-up.

En fait de Startup Weekend, il faudra sans doute davantage se souvenir de cette édition comme d’un Weekend d’Idéation. Ce que nombre de participants en ont retiré, c’est surtout la prise de conscience que venir avec un beau concept technique, fignolé jusque dans ses plus fins paramétrages, n’a guère de “valeur” s’il n’y a pas un besoin auquel le faire correspondre.

La prise de conscience qu’un MVP – minimum viable product – n’est pas tout-à-fait la même chose qu’un MFP – minimum functional product.

Quels sont les points positifs que cette majorité de profils “ingénieur” en a retirés? Le sens du travail en équipe, la prise de conscience qu’une idée vaut parfois plus par l’aptitude qu’on a à ne pas s’y accrocher trop longtemps quand le salut réside dans le “pivotage”.

A l’issue du Weekend, quand les organisateurs leur ont posé la question “avez-vous chopé le virus de l’entrepreneuriat, l’envie de créer quelque chose?”, il s’est malgré tout trouvé une dizaine de mains pour se lever. Parfois timidement, avec une certaine hésitation et, pour certains, en donnant l’impression qu’ils le faisaient sous la pression du regard de leurs condisciples. Mais, l’essentiel, soulignaient organisateurs et coachs, était de faire passer un message, d’ouvrir les yeux…

Fil parfois ténu avec l’espace

Le démarrage fut ardu, nous ont expliqué les organisateurs. Le vendredi, à l’heure des “pitchs”, on ne se bousculait pas au portillon parmi les 34 participants. A peine une demi-dizaine d’idées alors que, d’habitude, on doit quasiment endiguer le flot.

Pour amorcer la pompe, il a fallu recourir à une session d’idéation, chacun allant coller un post-it sur un mur où les idées allaient ensuite être classées en catégories par les participants eux-mêmes: banal, trop simple, infaisable, farfelu, sans valeur, bon potentiel…

De la douzaine d’idées porteuses qui ont ainsi émergé, 7 ont été “pitchées”. Au final, 4 équipes se sont alors formées autour de 4 concepts.

Pas trop de prise de tête pour le jury. Sur base de critères de débouché potentiel, de design du concept et de MVP, le choix entre les 4 équipes fut assez vite fait…

Des concepts qui – autre caractéristique de cette édition – allaient pivoter comme rarement dans de tels contextes. Le problème quasi généralisé ? Des concepts ingénieriques – ingénieux certes – mais qui ne reposent sur aucun besoin (identifié) ou qui ne peuvent emporter l’adhésion de la cible (quand celle-ci a été identifiée, ce qui n’était pas toujours le cas dans les premières heures). “Péché mignon typique des ingénieurs”, commentaient après-coup les organisateurs et coachs.

Quoi qu’il en soit, 4 idées et concepts ont donc émergé. Avec un lien parfois ténu avec la thématique. Ainsi le second prix a-t-il été attribué à Table Dat. L’idée? Réaliser des tables de salon personnalisées en les gravant ou sculptant à l’aide d’une… typographie puisée dans les cartes spatiales (planètes…). Original mais ce n’est pas cela qui va révolutionner l’espace.

Autre exemple de fil ténu? L’équipe Space Gear ne s’est pas demandée ce qu’elle pouvait faire pour l’espace mais plutôt ce que l’espace pouvait faire pour le commun des mortels. C’est aussi – soit dit en passant –  l’équipe qui a le plus fait pivoter son idée: “toutes les deux heures”, selon un membre de l’équipe.

Son idée finale, à l’issue du Weekend: un vêtement “intelligent” – lisez connecté, bardé de capteurs – pour sportifs (plus spécifiquement, pour cyclistes) ou, à terme, pour M. et Mme Tout-le-Monde. Ces capteurs, déjà utilisés pour assurer le monitoring des astronautes, permettront de suivre les cyclistes en temps réel et de mesurer non seulement leur rythme cardiaque mais aussi la puissance développée, leur consommation d’oxygène, la résistance aux lactates… Une solution visant donc à surveiller l’état de santé, les performances… et la triche ? Le tout en temps réel, pendant l’effort. Resterait pour l’équipe Space Gear, si elle désire poursuivre son projet, à réussir le transfert ou le développement des technologies (capteurs) et à concevoir les algorithmes d’analyse.

Terminons en citant le grand lauréat de ce Startup Weekend “Space”: Shooting Star, avec un projet de mini-satellite transformé en support marketing. Pour afficher, sur des panneaux LED, des messages en tous genres selon des orbites programmables, permettant aux (grandes) marques de frapper les esprits…