“Sons of Technology”: il suffit d’une étincelle (IT)

Hors-cadre
Par · 12/06/2015

Utiliser l’appât, l’argument des nouvelles technologies pour réintéresser des jeunes en décrochage scolaire (voire social) et les remettre dans le circuit de la vie active. Tel est l’objectif du projet-pilote “Sons of Technology” mené depuis février par le centre de formation Technobel en collaboration avec la Maison des Jeunes de Sambreville.

Un projet qui s’inscrit donc dans la veine des programmes de formation destinés aux “NEET” (Not in Education, Employment or Training), tel celui que dispenseront 4 EPN wallons (à la manoeuvre: Technofutur TIC et Microsoft). Relire notre article. 

Cette expérience-pilote “Sons of Technology”, menée sur fonds propres par Technobel, s’achève en cette fin juin.

Six jeunes ont suivi une série d’ateliers mi-formation, mi-découverte donnés à raison d’environ un jour par semaine à la Maison des Jeunes de Sambreville, encadrés notamment par deux formateurs de Technobel et deux animateurs sambrevillois.

Six jeunes aux parcours variés mais ayant tous “décroché” à un moment de leur parcours pour toute une série de raisons. Six jeunes qui ont mordu à l’hameçon.

Intéresser, stimuler, réinsérer par des programmations robotiques…

Que leur a-t-on proposé? De se plonger dans un projet IT, de donner libre cours à leur imagination, d’acquérir des compétences. De quoi – c’est l’objectif – leur mettre le pied à l’étrier.

Plusieurs idées ont été proposées. Ils en ont, chacun, adopté une, voire imaginé quelque chose de très différent. A leur disposition, des “outils” divers (robots Lego, cartes Arduino…), des cours et conseils.

Qu’en est-il sorti? Un robot Lego programmé pour accomplir une série de tâches précises le long d’un parcours à obstacles, avec mise en concurrence d’équipes dans une sorte de championnat de robotique.

Une imprimante 3D, construite de toutes pièces.

Jeu de miroirs et jeu de lumières. Quand l’imagination “repêche” un NEET…

Un dispositif composé de deux miroirs et qui donne l’impression d’un puits sans fond, avec jeu de lumières réalisé à l’aide de LED pilotées via une carte Arduino…

L’expérience semble a priori concluante, non seulement à la vue des développements réalisés mais aussi en raison de l’avenir que certains jeunes envisagent. Deux exemples.

Mehdi – qui a programmé le robot – avait arrêté depuis deux ans ses études (s’étant arrêté en 5ème). A l’issue de l’atelier Sons of Technology, il a demandé à pouvoir suivre une formation qualifiante chez Technobel et a passé les tests préliminaires avec succès. “Il a clairement démontré qu’il a les prérequis”, déclare Delphine Rousseau, responsable de projet chez Technobel.

Jonathan, l’inventeur du miroir sans fond, va intégrer le CEFA (centre d’éducation et de formation en alternance).

Poursuivre mais comment?

Un petit regret par rapport à l’intitulé de cette initiative de Technobel. “Sons of Technology” fait très… masculin. Une occasion ratée (de plus) de lancer un signal à la gent féminine dont on regrette tant qu’elle ne s’intéresse pas suffisamment à l’iT…

Qu’adviendra-t-il de ce programme Sons of Technology? Par définition, une “expérience-pilote” n’a qu’un temps. Aucun financement spécifique n’avait été prévu et le programme a été entièrement pris en charge par Technobel.

Mais la suite est donc incertaine. Il s’agira de trouver des sources de financement, des partenaires, dans l’espoir de relancer l’initiative à la rentrée, ailleurs potentiellement qu’à Sambreville…