Petite enfilade ludique et/ou décalée de ce qui se passe dans le secteur du numérique.
Cette semaine: une prise de conscience fort lente des implications d’une nouvelle réglementation européenne ; un nouveau concept de “clexit” pour tous ceux qui sont tentés par l’extra muros ; les raisons parfois douteuses des progrès technologiques ; et une étonnante bonne performance de grandes sociétés belges (quoique…).
A déguster en toute décontraction…
Sommaire
- Protection des données: une réglementation encore mal perçue
- Entreprises, pensez au “Clexit”
- La commande vocale… mais qui est le maître?
- La technologie dans les endroits les plus incongrus…
- Les entreprises belges, “championnes” de la transfo numérique?
Protection des données: une réglementation encore mal perçue
IDC a récemment réalisé une enqupête pan-européenne (1) pour le compte de la société ESET, spécialisée en sécurité informatique, sur la perception qu’ont les PME de la nouvelle réglementation sur la protection des données (GDPR – General Data Protection Regulation) qui entrera en vigueur en mai 2018. Voir par ailleurs le dossier que nous venons d’y consacrer.
Résultat? 77,8% des décideurs informatiques disent ne pas comprendre l’impact que le règlement peut avoir sur leur organisation ou n’être absolument pas au courant de son existence (voir schéma ci-contre).
Parmi celles qui se disent au courant de la réglementation et de ses dispositions, 20% déclarent être déjà en conformité, 59% travaillent sur le sujet et 21% disent n’avoir encore rien préparé.
Y’a encore du boulot…
(1) L’enquête a été menée auprès de quelques 700 PME en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne, au Royaume-Uni, en Slovaquie et en République tchèque.
Entreprises, pensez au “Clexit”
Nouvelle bébête dans la liste des slogans et buzzwords… Le “clexit” comme dans… “cloud exit”. Fallait y penser…
Il s’agit en fait d’un nouvel habillage pour une interrogation bien tangible et terriblement importante que toute société devrait avoir à l’esprit: après avoir choisi une solution cloud, qu’advient-il s’il faut en changer? Comment procéder? Est-ce possible? A quoi doit-on veiller? Quels seront les impacts? Comment s’y préparer? etc. etc.
Voici la mise en garde qu’émet la société NetApp, spécialisée en stockage de données: “Les fournisseurs de cloud public veulent stocker de plus en plus de données d’entreprise. Mais qu’adviendra-t-il lorsqu’un nouveau modèle tarifaire sera lancé et que les clients devront passer à la concurrence? Quelles options s’offriront à eux quand de nouvelles lois en matière de confidentialité des données les obligeront à changer de fournisseur de données? Comment l’équipe de stockage pourra-t-elle garantir un développement et des tests agiles? Bon nombre d’entreprises ne seront pas capables de faire face à ces défis si elles sont enfermées dans un silo de données propriétaire.
[…] Les clients doivent être capables de réagir aux changements de conditions. Sinon, comment les entreprises bénéficieraient-elles de la flexibilité et de la liberté de choisir parmi les meilleurs fournisseurs de cloud? Comment pourraient-elles garder le contrôle de leurs données et intégrer des infrastructures sur site et hors site?”
D’où le terme “clexit”. Autrement dit, “la possibilité de changer de cloud selon les besoins, de déplacer et d’exploiter des données dans votre cloud privé [selon les modalités qui conviennent le mieux à chaque entreprise] tout en ayant une idée réaliste du coût de ce déplacement, de sa durée et des autres conditions requises. […] Une entreprise ne doit pas faire l’erreur de s’enfermer dans le cloud pour toujours. Le cloud ne doit pas être une prison pour données…”
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La commande vocale… mais qui est le maître?
A écouter les prévisionnistes, notre première interface, demain, sera la voix, la commande vocale. On pourra tout faire, tout commander, tout scénariser en utilisant le propre de l’homme. Cool! Sauf que…
Projetons-nous dans ce futur possible qui est d’ailleurs déjà bien présent. Exemple? Un fabricant américain de serrures connectées (“intelligentes”, comme on le dit désormais) a réalisé une intégration d’un nouveau modèle avec des solutions telles que SmartThings de Samsung ou Wink de Quinky viennent de réaliser une intégration avec l’assistant vocal Alexa d’Amazon afin de renvoyer aux oubliettes le “progrès phénoménal” qu’avait déjà été l’appli que l’on utilise sur son smartphone pour… commander tout et n’importe quoi à distance (le chauffage, la fermeture des volets, l’ouverture d’une porte). Désormais, il suffit de dire à Alexa, sur le Net, “Alexa ouvre-moi ma porte” pour que cette dernière obtempère. Cool! Sauf que… Comment être sûr(e) que notre voix, au détour d’une conversation, d’un petit appel sur Skype ou sur un bon vieux téléphone, n’a pas été enregistrée à l’insu de notre bon gré? Simple question…
La technologie dans les endroits les plus incongrus…
Et si votre matelas vous permettait de recharger votre smartphone ou tablette? Une société américaine y a pensé, prévoyant 4 ports USB à même votre couche. L’argument-qui-tue? “70% of us charge our phone by our bedside-why aren’t there built-in USB ports in the places that we need them most?”
Les entreprises belges, “championnes” de la transfo numérique?
On ne nous avait pas présenté les choses comme cela mais, bien qu’encore lentes à la détente, les entreprises belges seraient malgré tout parmi les plus en pointe face à la “transformation numérique”. C’est en tout cas ce que semble révéler une récente étude commanditée au cabinet d’étude de marché français PAC (Pierre Audoin Conseils) sur la modernisation du lieu de travail et qui a été réalisée dans 4 pays (France, Belgique, Allemagne, Royaume-Uni) auprès de quelque 180 responsables IT et RH.
Mais douchons d’emblée votre explosion de joie: l’étude a été menée auprès de grandes à très grandes entreprises (plus de 1.000 personnes – 48% de l’échantillon emploient même plus de 2.500 personnes). On se disait aussi…
Mais il n’empêche… (grandes) sociétés belges et françaises s’affichent en tête de classement, du moins en termes d’implémentation du cloud et de la mobilité. Les allemandes sont à la traîne mais peut-être pas pour très longtemps, dans la mesure où elles “présentent une volonté d’investir supérieure à la moyenne.”
Quelques constats tirés?
- 10% des entreprises sondées en sont au “stade préliminaire” de la transformation numérique, 52% “en bonne voie” et 38% “à un stade avancé”. Pour les sociétés belges (15% de l’échantillon, soit 28 responsables), ces pourcentages sont, dans l’ordre, de 7%, 46% et 46%. 23% des sociétés allemandes, par contre, en seraient encore au stade “préliminaire”
- en termes de mobilité, 54% disent supporter pleinement le travail mobile (contre 27% de moyenne pour les 4 pays) et 50% disent fournir un accès mobile contrôlé aux applis et données de l’entreprise (contre 30% pour les 4). De manière plus détaillée, cela donne, du côté des 28 sociétés belges interrogées: support VDI: 36%; BYOD: 39%; gestion centralisée d’applis: 32%; recours à l’outsourcing pour ce genre de facilités: 46%
- les sociétés belges n’en sont pas pour autant satisfaites: 29% des décideurs belges interrogés (contre 25% pour la moyenne des 4 pays) parlent d’“assez piètre amélioration de l’expérience utilisateur” (autrement, les gains escomptés ne se sont pas ou pas encore concrétisés) et seulement 14% des responsables se disent satisfaits des progrès ralisés en termes d’environnement organisationnel et/ou “culturel” (la moyenne des 4 pays est de 31%)
- 43% disent avoir terminé le déploiement de leur stratégie de transformation du lieu de travail (contre 35%, en moyenne, dans les 4 pays).
PHOTO : Tranformation numérique Etude PAC
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