Informations ludiques ou décalées du secteur du numérique.
Cette semaine: à quoi tiendront, demain, les choix de ceux qui influencent nos préférences de consommation ; un grand acteur de la mode peut-il peser sur le progrès social dans des régions défavorisées ? ; quand les slogans mobilisateurs risquent de laisser les destinataire dubitatifs.
A déguster en toute décontraction…
Sommaire
La mode selon Google
On n’arrête pas le progrès. Le quoi? On savait déjà que le principe des recommandations (lectures, plats “favoris”, “amis” proches de votre “profil”…) calculées par des algorithmes influe sur notre champ de vision en-ligne. Mais gare, le “progrès” est en marche et ne s’arrêtera pas là.
Voilà que des stylistes et des designers de mode, désormais, s’appuient sur le travail de collègues au profil de data scientists pour leur indiquer quelles sont les tendances les plus porteuses pour les futures collections. C’est en tout cas ce qu’annonce fièrement l’entreprise de commerce électronique chinoise Globalegrow. Ses data scientists ont “surveillé la tendance de la mode et la préférence des clients en utilisant les outil les plus avancés de l’industrie, tel que Google Analytics, Google AdWords et des systèmes d’analyse développés en interne. […] Il est tellement intéressant de voir comment les résultats de nos recherches internes correspondent aux micro-moments actuels de la mode.”
Résultat? Des collections qui se renouvellent régulièrement. Celle de mars donne dans la rayure, sous toutes ses formes et coutures. Avec quand même, de-ci de-là, “quelques torsades pour faire sensation. Auxquelles s’ajoutent les rayures avec des impressions florales afin d’offrir une touche pittoresque aux éléments de base intemporels et classiques.” Merci les algorithmes et les statistiques AdWords! Que deviendrions-nous sans vous !
H&M et l’argent mobile
Restons dans le monde de la mode. La chaîne suédoise de magasins de prêt-à-porter H&M a décidé d’“encourager” tous ses fournisseurs à rémunérer leurs employés sous forme numérique (depuis le simple compte bancaire jusqu’à l’“argent mobile”, directement disponible dans les smartphones). Plusieurs raisons sont invoquées: améliorer les moyens de subsistance de la main-d’œuvre, accroître la transparence (plus grande précision sur les rémunérations), renforcer la sécurité (vols de salaires) et réduire les coûts de fabrication.
Des études tendent à démontrer que payer en monnaie virtuelle, dématérialisée, permet de renforcer l’inclusion financière des employés et de promouvoir l’indépendance économique des femmes.” Parmi la masse de fournisseurs de H&M, souvent dans des pays moins développés, 65% des employés sont des femmes Soixante-cinq pour cent des 1,6 million de personnes employées tout le long de la chaîne logistique du groupe H&M sont des femmes “dont beaucoup n’ont qu’un accès limité aux services financiers dont elles ont besoin pour se créer une vie meilleure ainsi qu’à leur famille”, raisonne le groupe qui vient par ailleurs d’adhérer à la Better Than Cash Alliance.
Cette association a récemment réalisé une étude de la situation des usines de confection de vêtements au Bangladesh. Il en ressort que le passage aux modes de rémunération numérique, ces 5 dernières années, a permis d’“économiser environ 750 heures de production par mois, car les travailleurs passent plus de temps sur la chaîne de fabrication, et de réduire leurs coûts de plus de 85% en l’espace de deux ans grâce à un modèle hybride alliant argent mobile et compte en banque. Dans le même temps, l’économie numérique favorise l’inclusion financière en attirant les travailleurs jusque-là non bancarisés dans le système financier formel et en renforçant leurs aptitudes.”financières.
Overdose chiffrée
Les grands communicants wallons commencent à s’emberlificoter avec les chiffres et allusions aux nouveaux millésimes révolutionnaires. Le matricule 4.0 a déjà été cuisiné à de multiples sauces: Plan Marshall 4.0, industrie 4.0, administration 4.0…
Voilà que l’e-guichet qui permet désormais de demander et de suivre l’évolution de l’octroi de chèques-entreprises (notamment pour des aides à la transformation numérique) s’empêtre dans un slogan affichant joyeusement le chiffre 5. Comme dans 5G. Rien moins que ça…
C’est vrai que le 5 se justifie peut-être par la promesse de l’administration de donner sa réponse à la demande de chèque dans les 5 jours ouvrés mais à l’heure où nombre de francophones sudistes traînassent encore avec des débits de téléchargement en-deçà des 100 Kbps, oser le slogan 5G sonne comme une douloureuse ironie…
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