Secteur numérique en Wallonie: Baromètre 2018

Hors-cadre
Par · 13/12/2018

Selon l’IWEPS (Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique), le secteur du numérique en Wallonie demeure une composante minoritaire de l’économie locale prise dans son ensemble, puisqu’en nombre d’entreprises, la proportion n’est que de 5,4%. Le rapport est encore plus faible si on analyse le secteur sous l’angle de la valeur ajoutée créée (3,7%) et de l’emploi (4,3%).

Tous ces pourcentages sont en outre inférieurs (de 2 à… 5 points) en comparaison des deux autres Régions du pays.

A Bruxelles, par exemple, le secteur du numérique représente 8,2% des entreprises, 9,1% de la valeur ajoutée économique globale créée et 7,9% des emplois.

Bien entendu, comparaison n’est pas raison mais la situation de la Wallonie a clairement des marges d’amélioration devant elle.

Pour documenter davantage la réalité du secteur numérique en Wallonie, l’Agence du Numérique (AdN) a procédé à une nouvelle étude de type “Baromètre” en s’appuyant pour ce faire sur sa propre base de données dans laquelle quelque 1.807 entreprises commerciales, classifiées “IT/numérique”, sont référencées (en date du 1er décembre 2018).

En voici les principales constatations.

Le secteur demeure très “soft”

– 60% des sociétés IT/numériques wallonnes sont actives en développement de logiciels. Un quart d’entre elles (24%) misent sur la conception de sites Internet ou de contenus. 11% sont plutôt actives dans le domaine des logiciels de gestion (ERP, CRM…) et 14% dans les logiciels “métier” (lisez, des solutions spécialement dédiées à un secteur d’activités – par exemple, la gestion de données médicales)
– 40% sont positionnées dans les services, avec une proportion non négligeable (17%) d’acteurs qui revendiquent l’étiquette consultance ou audit ; le marketing digital semble aussi un domaine très couru (14% de l’ensemble des acteurs services) ; la gestion de la sécurité IT, elle, n’attire que 5% des acteurs
– la branche Matériels ne représente que 15% du total (elle regroupe ordinateurs, périphériques, serveurs, composants électroniques ou encore équipements de sécurité)
– on dénombre également 14% des sociétés (pour rappel: l’échantillon est de 140 sociétés) dans les technologies réseau (télécoms, serveurs réseau, cloud, virtualisation)
– autre type de classification utilisé cette année: des activités en “technologies avancées ou émergentes” (IoT, capteurs, analytique de données, réalité virtuelle ou augmentée). 19% des 140 sociétés participantes sont actives dans ces domaines. L’IoT semble séduire et inspirer de plus en plus, 7% des entreprises déclarant avoir des activités dans ce domaine. La gestion des données et l’analytique commencent également à émerger avec 6% du total.

Les autres technologies sont encore très minoritaires:
– réalité virtuelle/augmentée: 2%
– robotique et automatisation: 2%
– intelligence artificielle: 2%
– impression 3D: 1%
– drones: 1%
– jumeaux numériques et simulation: 0,6%
– blockchain: 0,4%

Innover ou périr?

58% des 140 sociétés interrogées investissent en R&D, essentiellement en logiciels (66%) ou en technologies émergentes (analytique, IA, IoT…) (33%). Pas de chiffres par contre sur l’importance de ces investissements.

16% ont participé à des projets européens.

“44% des répondants à l’enquête collaborent avec le monde de la recherche dans le cadre de leurs projets d’innovation. Les universités (33%), les centres de recherche (21%) et les pôles de compétitivité (14%) sont les trois principaux partenaires de cette R&D.”

Ce qui nous amène à nous pencher un instant sur les domaines dans lesquels les centres de recherche wallons concentrent leurs recherches en matière de technologies avancées. De leur côté, on constate une préférence certaine pour l’IoT, suivi par l’analytique:

– IoT et capteurs: 30%
– IA: 18%
– données et analytique: 17%
– réalité virtuelle/augmentée: 10%
– nanotechnologies: 5%
– simulation et jumeaux numériques: 5%
– impression 3D: 3%
– robotique et automatisation: 3%
– blockchain: 3%
– informatique haute performance: 1,5%

En quête de compétences IT/numériques

Les profils IT les plus recherchés par les sociétés ayant participé au sondage (pour rappel, elles furent au nombre de 140) sont les suivants:

– analystes programmeurs: 55% des réponses
– gestionnaires de projets IT: 46%
– développeurs de site Web: 27%
– spécialistes sécurité et cryptage: 23%
– gestionnaires et analystes de données: également 23%.

Répartition géographique

Le Brabant wallon et la Province de Liège se disputent la première place en termes de nombre de sociétés estampillées “numérique” basées sur leur territoire. Le score? 546 pour Liège, 545 pour le Brabant wallon.

Les autres provinces suivent à distance plus ou moins respectable:

– Hainaut: 382
– Namur: 278
– Luxembourg: 56

Positionnement à l’international

64% des sociétés sondées exportent (alors que la moyenne pour l’ensemble des entreprises wallonnes, tous secteurs confondus, est de 19%).

Classement des pays-cible:

– France: 78%
– Grand-Duché de Luxembourg: 57%
– Pays-Bas: 42%
– Allemagne: 42%
– Etats-Unis: 30%
– Canada: 30%
– Chine: 24%
– Inde: 7%

21% des 140 sociétés interrogées disposent d’une implantation à l’international.

Méthodologie

L’analyse a été effectuée au départ de la classification faite au sein de la base de données de Digital Wallonia qui, au 1er décembre 2018, répertorie 1.807 entreprises commerciales liées au secteur du numérique. 

Le baromètre a été établi en complétant ces données avec les réponses apportées dans le cadre d’un sondage effectué auprès de 140 sociétés du secteur numérique (échantillon limité mais jugé donner un “portrait qualitatif assez précis”).

Ce sondage a permis de compléter l’analyse par des données telles que les activités à l’international, la part du chiffre d’affaires consacré à la R&D ou encore les caractéristiques des chefs d’entreprise du secteur.

Pour plus d’informations sur l’étude, rendez-vous sur le site de Digital Wallonia.