Omar Mohout: un mémento anti-embûches pour start-ups

Hors-cadre
Par · 10/05/2017

Omar Mohout, analyste en entrepreneuriat et croissance au Sirris et par ailleurs “mentor” auprès de plusieurs accélérateurs, sort un livre à destination des néo-entrepreneurs ou de ceux et celles qui seraient tenté(e)s par l’aventure de l’entrepreneuriat. A lire, par ailleurs, la petite interview que nous avons eu avec l’auteur, à l’occasion de la présentation de son livre. L’occasion de lui poser quelques questions sur certaines lacunes dont souffrent encore les néo-entrepreneurs locaux ou l’écosystème qui se targue de les accompagner.

Intitulé “From Idea to Product/Market Fit – an inspirational startup guide to turn ideas into action”, ce livre propose des conseils, des points de repère, sur la manière d’identifier le produit (ou service) qui réponde à un besoin, à un marché (porteur ou encore à créer) et, surtout, sur les moyens à mettre en oeuvre pour concrétiser – durablement – l’idée.

Le livre est une sorte de compilation d’exemples et de réflexions tirés pour une bonne part de l’expérience de l’auteur, au gré de ses rencontres avec des start-ups et scale-ups et de ses propres recherches en tant que consultant pur Sirris et professeur à l’Antwerp Management School.

Il est chapitré en trois grandes sections, qui sont aussi les jalons par lesquels passe immanquablement tout porteur de projet: la genèse de l’idée; l’“exode”, autrement dit la phase de montée en puissance (ou de stabilisation) d’une jeune pousse avec mise en adéquation entre problème identifié et solution imaginée; et enfin, la phase de (pré-)scale-up, avec accentuation et exploitation d’une corrélation réussie entre produit et marché.

Sans bases solides, rien n’est possible

Nous avions pioché dans la première section — celle portant sur la phase d’idéation et de première “bouture” de la start-up — un petit florilège de conseils – ou simples constats – formulés par l’auteur.

  • “Etre malin, c’est réussir à se poser les bonnes questions et à trouver les réponses aux obstacles qui ne manqueront pas de se faire jour.”
  • “Générer de bonnes idées implique d’identifier les besoins [Ndlr: les fameux “pain points”], plutôt que de les inventer” (au sens d’élucubrer, de les fabriquer de toutes pièces…).
  • “Un entrepreneur est quelqu’un qui voit des modèles économiques partout: il se focalise sur la manière de capter de la valeur plutôt que de partir à la chasse aux technologies pour créer de la valeur.”
  • Où trouver de bonnes idées qui pourraient déboucher sur de nouveaux produits ou services, et de nouvelles entreprises? pourquoi ne pas s’inspirer de… rapports annuels? “Les rapports annuels de sociétés publiques comportent des tonnes d’informations intéressantes et précises. Ils dépeignent les risques et les défis auxquels les entreprises doivent faire face, ce qui marche et ce qui ne marche pas. Ils exposent aussi la ventilation des budgets.

    Omar Mohout: “ne tombez pas amoureux de vos idées, ne supposez pas que les autres verront les choses de la même manière que vous.”

    Il devient ainsi possible de comprendre la manière dont l’argent est dépensé, là où les entreprises en perdent, comment elles génèrent leurs revenus. En comparant les principaux paramètres d’entreprises opérant dans le même secteur, il est facile de pointer les problèmes dont toutes pâtissent ainsi que les domaines dans lesquels les performances de certaines sociétés sont en-deçà ou au-dessus de la norme…”

  • “Il n’est pas difficile de trouver une bonne idée business. Une grande idée n’implique pas forcément de faire quelque chose qui soit totalement nouveau. Il s’agit simplement parfois de réussir une meilleure exécution ou une exécution plus rapide. Une idée qui est originale mais qui n’est pas géniale ne vaut pas grand-chose. Une idée qui n’est pas originale mais qui est géniale est généralement la plus précieuse entre toutes.”
  • “Se mettre dans la peau d’un anthropologue permet aux entrepreneurs en herbe d’éviter le pire des pièges: au fond d’eux-mêmes, ils ne veulent pas que leurs idées soient invalidées. Tout signal positif sera interprété comme une confirmation alors que tous les signaux négatifs seront ignorés ou esquivés. Ce devrait être le contraire. Cet “angle mort” est le principal risque qu’ils encourent.”
  • Parmi les les 10 choses à ne pas faire, Omar Mohout cite notamment: “ne tombez pas amoureux de vos idées et évitez le champ visuel trop étriqué” (“tunnel vision”) ; “ne parlez pas trop (mais, au contraire, écoutez beaucoup)” ; “ne supposez pas que les autres verront les choses de la même manière que vous.”
  • Autre erreur à ne pas commettre: “choisir un problème que l’on croit pouvoir résoudre plutôt qu’un problème qui vaut la peine qu’on le résolve.”

Au sommaire des deux autres sections:

  • étape de l’“Exode” : le cycle de vie d’une start-up ; la mise en adéquation problème/solution ; l’identification du client ; le concept de “minimum viable product” ; les modèles économiques ; la “proposition de valeur”…
  • étape “Numeri” (là où on monétise grâce à l’adéquation produit-marché): quantification et qualification de l’adéquation produit-marché ; la validation du modèle économique ; la levée de fonds ; la constitution d’un conseil consultatif ; le choix des prix ; l’art du “pivot”…

“From Idea to Product/Market Fit – an inspirational startup guide to turn ideas into action”. Omar Mohout. Ed. Die Keure Professional Publishing. ISBN: 978 28 7403 460 2.