Olivier Vergeynst (ISIT): “Accompagner le marché belge dans une démarche de numérique responsable”

Hors-cadre
Par · 01/12/2022

L’ISIT (Institut belge du Numérique Responsable) organisait récemment une cérémonie officielle de signature de la Charte du numérique responsable (nous vous en parlions hier). Plusieurs des 30 nouveaux signataires (parmi lesquels Infrabel, Proximus, UCB, Umicore ou encore Econocom Belux) ont dans le même tells adhéré à l’association, portant le nombre de ses membres à 58.

Petit coup d’oeil sur les objectifs d’ISIT en 2023…

La raison d’être fondamentale demeure inchangée. A savoir, “aider le plus grand nombre possible d’organisations à adopter une stratégie numérique responsable, et informer le plus grand nombre possible de personnes des impacts négatifs du numérique et des moyens de réduire ses impacts dans les usages quotidiens que nous faisons de l’informatique et des objets connectés”, déclare Olivier Vergeynst, directeur de l’ISIT.

Quels objectifs et actions pour 2023?

Olivier Vergeynst: “En deux ans d’existence, nous sommes passés de 6 à 58 membres – et d’autres se rajouteront encore avant la fin 2022. Le développement de notre communauté amène de nouveaux besoins et de nouvelles demandes auxquelles nous souhaitons répondre. Le but est de continuer à accompagner au mieux nos membres dans leur transformation numérique responsable.

Conscients des défis posés à nombre d’entre eux par la forte hausse des prix et y étant bien évidemment nous-mêmes soumis, nous avons choisi d’adapter notre offre de services et notre grille tarifaire dès 2023 pour permettre à chacun de bénéficier au rcheximum de ceux-ci au meilleur prix.

Nous allons offrir de nouveaux services aux organisations qui en ont besoin pour gagner plus vite en maturité sur le sujet, afin d’atteindre plus rapidement leurs objectifs ambitieux de meilleure durabilité de leur transformation digitale, grâce à un accompagnement plus personnalisé et des outils encore plus efficaces. 

Parmi nos actions, nous mettrons un focus spécifique sur la croissance de notre communauté en Flandre dans la mesure où les acteurs flamands y sont encore sous-représentés.

Comment caractériser les membres de l’ISIT?

Olivier Vergeynst: Nos adhérents sont de tous types: petites et grandes entreprises, administrations, associations, universités et hautes écoles… Ils possèdent différents niveaux de maturité et d’investissement sur cette thématique. Nous avons donc à cœur de leur permettre toujours plus d’échanges et de rencontres, quelle que soit leur taille ou domaine d’activité.

2023 verra un plus grand nombre d’occasions de partage d’information, d’expérience et de témoignages entre nos membres : la communauté a maintenant atteint une taille critique lui permettant de s’auto-alimenter en nouvelles informations, en complément de celles que nous continuerons à leur apporter. 

Olivier Vergeynst (ISIT): “Le marché belge est encore peu mature pour une transition vers un numérique plus responsable. Ce travail doit être fait main dans la main avec nos membres, leurs fournisseurs et partenaires ainsi que le politique.”

Pour les nouvelles organisations qui nous rejoignent, comme pour les organisations qui ont déjà entamé leur démarche, les actions sont nombreuses et les chantiers à entreprendre se comptent en années. Cela passe par de l’amélioration continue intégrée à leurs autres projets, dans la mesure où les entreprises n’ont pas de capacité additionnelle disponible pour un chantier Numérique Responsable qui passerait en priorité. Le marché belge est encore peu mature pour une transition vers un numérique plus responsable. Ce travail doit être fait main dans la main avec nos membres, leurs fournisseurs et partenaires ainsi que le politique. Cela prendra du temps, nous le savons.

En quoi l’adhésion à la Charte a-t-elle objectivement et effectivement changé, jusqu’ici, l’optique voire les actions des organisations et entreprises signataires ?

Olivier Vergeynst: On se rend compte que la Charte est souvent un outil pour démarrer ou parfois pour renforcer leur démarche, pour passer d’un engagement moral à une série d’actions concrètes.

On peut aussi prendre l’exemple de la Région bruxelloise, qui s’est engagée par la signature de plusieurs de ses administrations l’an passé et qui a ensuite lancé une série de groupes de travail sur la thématique, résultant en un plan d’action concret sur trois ans. Les premiers effets commencent à se faire sentir, mais les plus grands bénéfices n’arriveront que dans un second temps, comme souvent dans le cas de transformations organisationnelles.

On voit aussi des actions de signataires qui se tournent vers l’extérieur, pour lesquels la signature de la Charte contient aussi le fait d’utiliser leur renommée pour aider la société à prendre conscience des bienfaits du numérique responsable. Comme HEC Liège, par exemple. Leur événement annuel de juin s’est centré sur le numérique responsable.

Ils ont aussi dédié deux tomes de leurs “Cahiers du Digital” au numérique responsable, dont plusieurs chapitres ont été écrits par nos signataires et membres. 

Autre exemple parmi les signataires non-membres: le pôle de compétitivité GreenWin qui a mis à profit l’un de ses plus grands événements pour donner de la visibilité au numérique responsable à un public que nous touchons moins (chimie et biotechs). Ou encore le collectif Jeudi.matin qui nous a aidés dans l’accompagnement de l’un de nos stagiaires, afin de faire une analyse du niveau d’écoconception et d’accessibilité de plusieurs dizaines de sites web belges.