Le Belge face aux nouvelles technologies – un sondage commandité par Agoria

Hors-cadre
Par · 06/01/2016

Fin d’année dernière, Agoria a demandé à la société d’études de marché iVox d’évaluer la perception qu’ont les Belges (les jeunes et les moins jeunes) des nouvelles technologies en termes d’impact sur la société, les relations humaines, le marché du travail, le potentiel d’innovation.

Pour une (courte) majorité de personnes interrogées, les nouvelles technologies sont généralement vues comme pouvant apporter une réponse aux grands défis actuels et futurs de notre société.

Les nouveaux modèles économiques, qui ont pourtant pour effet de bousculer et de miner ceux qui ont cours actuellement (on pense inévitablement aux “nouveaux barbares” que sont des Uber ou autres AirBnB), ne semblent guère inquiéter les jeunes générations en termes de perspectives d’emploi et de pérennité du marché du travail.

Dans la tranche d’âge des 18-24 ans, ils ne sont que 20% à s’en inquiéter alors que les 45-55 ans sont nettement plus anxieux (35% d’entre eux y voient une source d’inquiétude).

La grande majorité des jeunes interrogés pointent essentiellement les Etats-Unis (41,3%), suivis par la Chine (26,4%) et le Japon (21,5%), comme sources d’innovation. Notre pays fait piètre figure en comparaison, ne réalisant qu’un score de 2,1%. L’Allemagne ne fait guère mieux avec seulement 2,9% et un ancien “tigre” (la Corée) a carrément dévissé, ne réalisant plus qu’un score de 1,8%. Que dire de l’Inde qui végète (dans les esprits des jeunes, rappelons-le) à 0,5%.

Il s’agit là d’un hiérarchie quelque peu étonnante, le terme d’“innovation” ayant sans doute dû être mieux défini. Pour Agoria, qui s’exprime par la bouche de Marc Lambotte, son directeur général, il faut y voir l’effet d’une perception largement dominée par le buzz toujours plus assourdissant des produits de grande consommation: “Les scores élevés obtenus par les Américains et les Japonais s’expliquent sans doute par les quelques produits de consommation bien connus originaires de ces pays. Pour ce qui est de la Chine, la mention “Made in China” apposée sur les produits joue certainement un rôle.” Quant à dire que Made in China équivaut à innovation…

Pas si zen que ça

“On” les dit plongés depuis le berceau dans et quasi-ADNisés par la technologie et le numérique. Et pourtant, ce qui devient une seconde nature n’est pas pour autant exempt de stress. “Les évolutions rapides dans le domaine des nouvelles technologies suscitent l’inquiétude chez 41% des jeunes”, concluent les auteurs de l’étude.

Quelques autres résultats dignes d’intérêt:

  • 75% des jeunes disent attacher de l’importance au respect de leur vie privée sur Internet
  • s’ils sont peu “inquiets” de l’effet des nouveaux modèles économiques sur le marché du travail (21%, pour rappel), leur thermomètre grimpe à 56%… quand on parle d’automatisation et de ses conséquences sur l’emploi. Or, les deux paramètres se chevauchent en partie…
  • 66,3 % des jeunes ont pris conscience que le numérique a un effet négatif sur les relations entre les personnes; ils pointent en effet “un recul des communications entre personnes depuis l’avènement des nouvelles technologies” et remettent en fait en cause la qualité des contacts tissés via les médias sociaux ; une petite majorité d’entre eux (58%) iraient jusqu’à “se priver” pour un temps (que l’étude ne précise pas…) de connexion Internet.