“Je choisis Montréal”. Opération séduction du Québec pour étudiants (en hi-tech, notamment)

Hors-cadre
Par · 25/09/2019

En avril 2018, le Québec et la Fédération Wallonie-Bruxelles signaient une convention, intitulée “entente sur la mobilité étudiante pour faciliter l’accès des universités québécoises aux étudiants belges francophones”. Aujourd’hui, Montréal monte à nouveau au créneau pour attirer davantage de nos jeunes outre-Atlantique, notamment en faisant valoir l’existence de programmes de formation dans quelques domaines où le Québec se veut en pointe: intelligence artificielle, jeux vidéo et réalité augmentée, santé…

L’une des implications de cette convention est de faciliter l’inscription de Belges francophones dans les universités ou hautes écoles québécoises, en bénéficiant en fait d’un régime particulier (frais de scolarité) dont nos voisins français bénéficiaient déjà depuis quelques années.

Le programme “Je choisis Montréal” est porté conjointement par le gouvernement du Québec et des établissements d’enseignement, et est piloté par Montréal International, l’agence de promotion économique du Grand Montréal.

Le Québec, plus spécifiquement via le programme Je choisis Montréal (voir encadré ci-contre), a pour but d’attirer et de “fidéliser” davantage d’étudiants internationaux, à commencer par les francophones “avec qui la proximité des liens culturels et linguistiques est plus évidente”. Ce travail d’attraction vise évidemment d’autres cibles – des entreprises, des organismes internationaux (gouvernementaux ou non gouvernementaux).

Le travail de promotion prend deux formes: des missions d’évangélisation à l’étranger (des représentants québécois étaient ainsi de passage au salon SIEP 2018 et comptent bien réitérer la chose cette année) et la mise en oeuvre d’une convention favorisant l’inscription de jeunes étrangers dans des établissements d’enseignement  supérieur et universitaire québécois.

Tout le registre

Pour attirer les jeunes Belges francophones, le Québec veut mettre en exergue un vaste attirail d’“avantages” et de mesures d’accompagnement: organisation de séjours de courte durée (en ce compris pour des stages en entreprise), aide pour “découvrir la vie à Montréal, vie économique, culturelle, sportive…”, information et facilités pour trouver des jobs d’étudiants ou des stages, permis de travail d’une durée de trois ans…

Côté études, le Québec fait valoir la qualité des formations et filières mises en oeuvre, notamment dans le domaine des technologies. Montréal, par exemple, est devenu un pôle majeur pour l’Intelligence artificielle. Autres thématiques sur lesquelles mise le Québec, et Montréal en particulier: l’aérospatial et les sciences biologiques et la santé. Sans oublier les jeux vidéo., les effets spéciaux et le boom des data centers. Pour plus d’informations, consultez le site de Montréal International.

Pour plus de détails sur les modalités d’inscription pour des études outre-Atlantique, côté Québec, consultez le site Québec Education et Enseignement supérieur.

Désormais – argument supplémentaire – les frais de scolarité sont sensiblement plus avantageux pour les Belges francophones. Au premier cycle, es frais ont en effet été alignés sur ceux qui ont cours pour les Canadiens non québécois (plus élevés que pour les natifs du Québec).

Pour ce qui est des frais pour les études de 2ème et 3ème cycles (maîtrise, doctorat), l’effort consenti est même plus appuyé puisqu’ils ont droit aux mêmes tarifs que les étudiants québécois.

Montréal? Sixième ville au monde et première des continents américains dans le classement mondial QS (Quacquarelli Symonds) des universités, en raison de l’“expérience étudiante et la qualité de vie accessible aux Millénniaux”. Le Canada? Première place au classement des pays offrant les meilleures perspectives de carrière selon le classement de l’OCDE. De quoi en faire rêver plus d’un?

 

Le programme Je choisis Montréal ne se donne pas d’objectif chiffré précis en termes de masse d’étudiants francophones à attirer au cours des prochaines années. Par contre, un but a été fixé pour l’attraction d’étudiants étrangers – toutes origines confondues. Et il est de… 25% au cours des trois prochaines années.

Voici en tout cas quelques statistiques récentes sur la population d’étudiants belges et français dans les établissements québécois du territoire Grand Montréal (universités, collèges et écoles techniques):
– étudiants belges: 280, pour l’année 2017-2018, en augmentation de 7,8% en l’espace de quatre ans (les responsables du programme Je choisis Montréal ne sont malheureusement pas en mesure de dire quelle est la proportion de francophones parmi ces étudiants belges…)
– étudiants français: plus de 10.000 pendant l’année 2017-2018, en progression de 3,9% par rapport à leur nombre quatre ans plus tôt
– total des étudiants étrangers dans le Grand Montréal: 37.000, “en progression d’année en année” – l’augmentation du nombre d’universitaires étrangers pour l’année 2017-2018 fut de 7%).

Dernière information, les ententes inter-universités sont nombreuses entre Québec et la Belgique. Des exemples? “L’Université de Montréal a 22 ententes avec différentes hautes-écoles et universités belges, notamment avec l’ULB, l’UCLouvain et la KULeuven.
HEC Montréal a cinq ententes de mobilité estudiantine avec la Belgique, entre autres avec l’UCLouvain, l’Université d’Anvers et la Solvay Brussels School of Economics and Management.
Enfin l’UQAM (Université du Québec à Montréal) entretient des relations suivies avec l’ULB, l’UCLouvain, l’ULiège, la Haute Ecole de la province de Liège, etc.”