L’IA comme recours pour les décisions politiques?

Hors-cadre
Par · 17/04/2019

La confiance fout le camp. Ça on le savait déjà. En première ligne parmi les dépossédés: la presse, les médias, les politiques… Mais une récente étude European Tech Insights 2019, menée par le Center for the Governance of Change de l’IE University, jette un éclairage supplémentaire sur ce déquenouillage… 

“Un Européen sur quatre préférerait que l’intelligence artificielle joue un rôle important dans les décisions relatives à la gestion de son pays”. Pardon?

Les auteurs de l’étude expliquent: “Dans le contexte des atermoiements du Brexit et des questions actuelles concernant le modèle européen de démocratie représentative, les résultats illustrent de façon frappante un degré élevé de désillusion à l’égard des responsables politiques. Aux Pays-Bas, en Allemagne et au Royaume-Uni, le pourcentage est encore plus élevé – une personne sur trois reconnaît qu’elle préférerait qu’une machine définisse la direction de son pays plutôt qu’un être humain.”

Toutefois, le citoyen lambda n’en est pas à une contradiction près, preuve d’ailleurs que la perception de l’IA continue d’être une illustration contemporaine du Dr Jekyll & Mr Hyde. Si une personne sur trois ou sur quatre se vouerait à Sainte-IA (plutôt que de devoir choisir elle-même?), une proportion non négligeable de la population “voterait” pour limiter… les potentiels et implications de l’automatisation.

70% des personnes interrogées en appellent en effet à ces responsables politiques, qu’elles voudraient par ailleurs éventuellement voir conseillés/pilotés/désignée par des bots et algorithmes, pour qu’ils prennent “des mesures fortes pour mettre un frein à l’automatisation […] même si cela doit ralentir les progrès technologiques.” Enorme contradiction, vous ne trouvez pas?

Par ailleurs, 56% des Européens continuent de craindre que les robots prennent la place de la plupart des emplois humains.

Et 70% (toutes catégories d’âge confondues) estiment que si les nouvelles technologies “ne font pas l’objet de contrôles appropriés, elles feront plus de mal que de bien à la société au cours de la prochaine décennie”.

Urgent de mettre de l’ordre dans tout ça… 60% des Européens interrogés sont d’ailleurs d’avis que “le système éducatif ne les forme pas pour relever les défis posés par les nouvelles technologies”.

L’enquête a été réalisée auprès de citoyens lambda dans huit pays européens (Allemagne, Espagne, France, Irlande, Italie, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni). Objet – transversal – de l’enquête: comment les Européens perçoivent-ils la “quatrième révolution industrielle”, la “transformation technologique” et leurs implications ou répercussions dans divers registres du quotidien.