HIMSS Liège: un congrès pour décrypter les défis e-health

Hors-cadre
Par · 15/02/2017

Les 28 et 29 mars prochains, le CHU de Liège et l’ULg accueillent une conférence e-santé organisée par la composante francophone de HIMSS (Healthcare Information and Management Systems Society), une association internationale qui procure des informations, de la consultance et des services de veille et d’analyse technologique en matière d’informatique médicale. HIMSS a pris coutume d’organiser, chaque année, aux Etats-Unis, un grand congrès consacré à l’informatique médicale. Depuis quelque temps, l’association en organise également une édition en Europe et Liège sera donc le point de chute régional au mois de mars, accueillant une belle brochette d’acteurs de santé européens.

Ce “HIMMS Liège” abordera trois thèmes principaux :

  • les soins de santé intégrés (avec des témoignages venus de France et d’Europe)
  • la santé 3.0, fruit de l’interaction entre l’individu, la société et les machines communicantes
  • les groupements hospitaliers de territoires (GHT).

Voir quelques détails supplémentaires sur le programme et les modalités d’inscription en fin d’article.

Pourquoi participer?

Le Prof. Philippe Kolh, directeur stratégique et directeur du Service des Informations médico-économiques (SIME) du CHU de Liège et membre du conseil de gouvernance d’HIMSS Europe, sera l’un des maîtres de cérémonie et conférencier de cet événement HIMSS Liège.

 

En amont de l’événement, il a confié à Denise Silber, l’une des intervenantes et par ailleurs consultante et blogueuse spécialisée e-health, les raisons pouvant inciter des professionnels des soins de santé mais aussi des porteurs de projet, start-ups, entrepreneurs ou encore décideurs publics à assister au congrès.

Aux yeux de Philippe Kolh, il y a deux raisons essentielles. “Premièrement, le thème qui porte sur le CCMM – ou “Continuity of Care Maturity Model”. C’est un modèle de soins qui met le patient au centre du jeu et qui va dans le sens de la télémédecine et de la diminution des durées d’hospitalisation. Grâce à l’interconnectivité des systèmes d’information, toute l’information qui concerne le patient, qu’elle vienne de notre établissement ou d’autres sources, peut être intégrée au dossier médical informatisé. Le patient ajoute ses propres données, s’il le souhaite.

Deuxièmement, la visite de notre CHU qui aura lieu en fin de journée le 28 mars.”

Lors du congrès, les responsables du CHU expliqueront également comment et pourquoi ils ont déployé de gros efforts pour progresser sur l’échelle EMRAM (EMR Adoption Model), jusqu’à atteindre, à l’automne dernier, l’échelon 6.

“EMRAM est un dispositif d’évaluation international créé par HIMSS. Ces outils sont très importants. Que je sache, il n’y a pas une autre méthode aussi efficace pour comparer le progrès des établissements en matière d’informatisation.

EMRAM mesure la qualité des systèmes d’information intégrant le dossier médical informatisé. Le clinicien accède ainsi à des outils d’aide à la décision. Les prescriptions sont beaucoup plus sécurisées. Les interactions médicamenteuses potentielles génèrent des alertes, de même une fonction rénale insuffisante par rapport au traitement prévu sera signalée au prescripteur.

D’autre part, lorsque le patient bénéficie d’un dossier médical informatisé, l’infirmier peut effecteur le “cross-matching”. Le code-barre du bracelet patient et du médicament doivent être les mêmes. Les cinq “right”, comme on dit en Anglais, doivent être respectés: le bon patient, le bon médicament, la bonne dose, le bon horaire, la bonne voie d’administration.

L’échelle EMRAM va jusqu’à 8, mais aucune structure n’a atteint le 8 à l’heure actuelle. Il n’y a même que deux établissements en Belgique à avoir atteint le niveau 6. A savoir, le CHU de Liège pour la Wallonie et l’UZ Brussel. Notre objectif, à Liège, est d’atteindre le 7 en 2018.”

Objectif ambitieux puisqu’à l’heure actuel, trois sites hospitaliers européens ont atteint ce stade. A savoir, le Centre médical de l’Université Radboud à Nimègue (Pays-Bas), l’hôpital Marina Salud de Dénia (Espagne) et le Tire Devlet Hastanesi d’Izmir (Turquie).

Prof. Philippe Kolh (CHU Liège): “Même si seulement 50 établissements européens ont atteint le stade 6 à cette date, on ne peut plus se passer des systèmes d’information. Avant de pouvoir personnaliser le traitement, avec toute l’analyse génomique et autre, il faut au minimum avoir atteint la capacité de gérer des prescriptions et le dossier patient électroniques ! On ne peut pas passer directement du papier à l’intelligence artificielle et au génome !”

Au programme

Parmi les sujets qui seront exposés et débattus lors des conférences et tables rondes, citons d’ores et déjà:

  • la transformation numérique d’un CHU qui doit partager l’information entre 39 établissements de santé
  • l’échange transfrontalier de données
  • ce qui se cache sous les appellations “health 2.0” et “health 3.0”
  • l’importance des données
  • le dossier médical informatisé

En marge de l’événement, les participants auront l’occasion de visiter le CHU de Liège et d’échanger leurs expériences avec d’autres professionnels des soins de santé à l’occasion d’un dÎner organisé le mardi soir (28 mars).

Comment s’inscrire?

Que vous soyez professionnel de la santé, décideur public, start-up positionnée en e-santé, étudiant…, vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire à HIMSS Liège via le site de l’événement.

Adresse de ces deux journées: Université de Liège, Place du XX Août, 5000 Liège. [ Retour au texte ]