Le Wallonium: démonstrateur ludico-emblématique du savoir “4.0” wallon

Article
Par · 04/04/2019

Un démonstrateur aux formes qui, dans la partie supérieure, évoquent le W de Wallonie et qui concentre un ensemble de technologies, dont les différentes composantes et fonctionnalités ont été développées, assemblées et intégrées par six centres de recherche wallons (Cetic, Cenaero, Multitel, Materia Nova, CRM et Sirris) avec la participation, aussi de deux start-ups wallonnes (VOCsens, spécialisée dans la micro-électronique pour solutions multi-capteurs (détection de gaz, composés organiques volatils, particules fines, humidité, température…), et Atheris Services, auteur d’une solution de collecte et traitement de données IoT).

Le “Wallonium” s’inspire – un peu – de l’Atomium en ce sens qu’il s’agit d’une structure réunissant 14 sphères, représentant les 14 électrons d’un atome de silicium. Dans l’état actuel de ce démonstrateur, l’ensemble des sphères ne sont pas encore “fonctionnalisées”, laissant de la place pour d’autres implémentations du savoir-faire local.

Par contre, huit sphères ont bel et bien une finalité d’illustration de technologies de pointe – IoT, connectivité, techniques de traitement de matériaux… – qui jouent et joueront un rôle central dans la transformation numérique des secteurs industriels.

Jeu de boules

Voici un petit aperçu de ce que la structure moléculaire du Wallonium révèle des potentiels locaux:
– une première sphère est dédiée à la mesure d’“ambiance”, autrement dit aux conditions de l’atmosphère proche, via l’intégration d’une série de capteurs qui détectent des phénomènes tels que changement de température, taux d’oxygène ou d’éthanol dans l’air ; parmi ces capteurs, les réalisations (notamment l’EnviCAM) de VOCsens, la spin-off de l’UCLouvain (département d’ingénierie électrique professeur Denis Flandre) qui, pour ses débuts et ses développements, a reçu le soutien de l’UMons et du centre de recherche Materia Nova
– le Sirris revendique la réalisation de deux sphères qui illustrent ses compétences et potentiels en matière de fabrication additive ; l’une des sphères est équipée de plusieurs microprocesseurs de microfluidique (exploitables en milieux médical ou chimique) ; l’autre sphère a été imprimée en 3D, en partie en titane, en partie en polymère (transparent et opaque) dans l’objectif d’illustrer la combinaison possible de matériaux – “cette réalisation démontre trois compétences-clé du Sirris: certification de processus de production en additive manufacturing, choix de matériaux et intégration de l’impression 3D dans un environnement de production”
le CETIC a intégré dans une sphère un réseau de capteurs opérant en réseau, chaque capteur s’inscrivant dans une chaîne qui relaie signaux et données vers deux passerelles connectées à Internet ; que l’une des passerelles vienne à défaillir et les noeuds reconfigurent leur maillage pour trouver, le plus efficacement possible le point d’accès encore opérant (technologies utilisées: système d’exploitation Contiki, connectivité 6LowPAN…)
– une sphère combine deux types de revêtements réagissant différemment à la production de chaleur (partie métallique à basse émissivité et partie organique à haute émissivité) – débouché potentiel : la surveillance de production par caméra thermique
– le CRM (Centre de Recherches Métallurgiques), lui, est à l’origine d’une sphère implémentant l’impression de circuits intégrés sur de l’acier
– enfin, toujours dans le domaine des matériaux, Materia Nova a fait appel à ses compétences pour créer une sphère en poudre céramique, à revêtement métallique (un champ magnétique créé par un aimant mobile assurant la cohésion des deux matières).

Dernière précision: l’ensemble de la structure du Wallonium et de son intégration ont été conçus et réalisés par le Sirris, en collaboration avec Materia Nova.

Un démonstrateur nomade

L’apparition du Wallonium, lors de la Hannover Messe, était une première. Sa première “prestation”. Mais il est appelé à voyager pour servir de mascotte hi-tech d’un genre un peu spécial lors de divers événements. Tant en Belgique qu’à l’étranger. On devrait par exemple le retrouver lors du KIKK Festival, à Namur, à l’automne.

A noter que, lors de ses apparitions, le Wallonium pourra interagir avec les visiteurs et même avec les internautes. Un module de connexion Internet lui a en effet été implanté qui lui octroie une présence sur Twitter. En se connectant à @Wallonium, un quelconque quidam peut envoyer un message dont la réception se matérialisera par exemple par un changement de couleur des diodes insérées dans l’une des sphères. Il est ainsi possible de “jouer” avec le Wallonium en recourant dans son tweet à divers termes tels que red, green, blue, white, reconfigure, lightning ou encore air quality. Le Wallonium enverra un message de bonne réception… A terme, d’autres animations et interactions pourraient être imaginées.

Par ailleurs, ses concepteurs rêvent déjà d’une version suivante. Avec, potentiellement, davantage de sphères fonctionnelles, illustrant d’autres potentiels technologiques d’origine locale.  Par exemple, une commande vocale de certains composants, qui illustrait l’une des spécialités de Multitel…

Avec aussi – qui sait? – une motorisation du démonstrateur. Devenu robot plus ou moins autonome, il pourrait alors s’émanciper de son socle actuel qui en fait un engin assez encombrant à transbahuter. Mais ceci n’est encore que spéculation et anticipation…