WSL, sélectionné dans un programme OTAN d’accélération technologique dans la défense

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Par · 06/05/2022

Inutile, surtout dans le contexte actuel, de souligner combien la sécurité des territoires et l’efficacité des défenses militaires – y compris en cyber-défense – sont cruciaux. L’année prochaine, une nouvelle initiative, placée sous les auspices de l’OTAN, devrait entrer en action. 

Il s’agit d’un mécanisme permettant aux jeunes pousses innovantes, venues des deep tech, de participer plus activement et directement à la modernisation technologique des moyens de défense et de sécurité de l’Alliance. “En demeurant à la pointe des technologies émergentes et de rupture”.

Tel est le but du projet “Diana”.

Le concept ? Constituer un réseau d’accélérateurs d’innovation en défense et sécurité, “en faisant collaborer les professionnels de la défense et les meilleurs scientifiques, start-ups, centres de recherche et entreprises technologiques à travers les 27 Etats-membres de l’OTAN.”

Le dispositif repose sur quatre axes ou éléments devant s’imbriquer et se compléter:
– des accélérateurs, situés dans divers pays-membres – ils seront au nombre de neuf (environ un-tiers aux Etats-Unis et deux-tiers en Europe) et on sait déjà que le WSL a été retenu et approuvé comme participant belge (à noter – cela vaut la peine d’être relevé – que la Belgique a pour une fois réalisé l’union sacrée, les trois Régions appuyant la candidature du WSL…)

 

Agnès Flémal (WSL): “L’un des points intéressants de ce programme Diana est d’ouvrir aux start-ups mais aussi aux PME innovantes la possibilité accéder à l’industrie de la défense, chose qui, jusqu’à présent, est réservée aux grands groupes.”

 

– des centres de recherche, privés ou publics, faisant office de partenaires de “test, évaluation, vérification et validation” d’innovations devant satisfaire aux normes militaires ou de défense – au total, ces centres de test seront 47 ; en Belgique, les quatre centres ayant postulé ont été approuvés par les instances de l’OTAN. A savoir: pour la Wallonie, les coupoles de recherche et d’innovation CyberWal et TrAIL (Trusted AI Labs), hébergées à l’A6K (Charleroi) ; à Bruxelles, l’Institut Von Karman ; et, en Flandre, l’IMEC et Flanders Make (centre de recherche pour l’industrie manufacturière basé à Louvain).
– une convention opérationnelle baptisée “Rapid Adoption Service” qui, sous la forme de méthodologies contractuelles “agiles”, servira en quelque sorte d’engagement de la part de l’OTAN de favoriser une adoption rapide des innovations qui auraient ainsi été développées et validées, avec la perspective pour les start-ups et PME dont le projet aurait ainsi été couronné de voir leur projet passer rapidement au stade du prototype voire de l’adoption et du déploiement sur le terrain (globalement au niveau de l’OTAN ou individuellement par les membres de l’Alliance).
– un fonds d’investissement (en cours d’élaboration) qui sera accessible aux start-ups participant au programme d’accélération. Il devrait être doté d’un montant global d’un milliard d’euros, à distribué sur… 15 ans, parmi les membres de l’Alliance. Et cette répartition, a priori, se ferait au pro rata du PIB de chaque Etat-membre. “Ce qui”, souligne Agnès Flémal, “n’augure pas forcément d’une manne importante par projet”. A moins que les modalités concrètes (encore à définir) ne permettent à de jeunes pousses de différents pays de travailler de concert sur un projet. Mais, toujours a priori, ce n’est pas l’idée première.

“Technologies émergentes et de rupture”

Le champ d’innovation technologique potentiel est bien entendu vaste et varié. A titre d’exemples, Agnès Flémal, directrice de WSL, cite l’intelligence artificielle, les technologies quantiques, les systèmes autonomes, voire la biotechnologie. Tous domaines dans lesquels les chercheurs et jeunes pousses belges peuvent apporter leur contribution.

“L’un des points intéressants de ce programme Diana”, souligne-t-elle, “est d’ouvrir aux start-ups mais aussi aux PME innovantes la possibilité accéder à l’industrie de la défense, chose qui, jusqu’à présent, est réservée aux grands groupes.”

Le rôle et les modalités de contribution exactes de chacun des centres de recherche, tant au niveau belge que du côté des autres centres qui seront choisis dans divers pays, doivent encore être précisés. Tout cela fera sans doute l’objet d’une répartition en fonction des spécialités de chacun – afin de les faire entrer en piste lorsque la nature d’un projet d’innovation, porté par des chercheurs, des start-ups ou des PME correspondra à leurs compétences et ressources.

Au niveau belge et, plus spécifiquement du côté wallon, CyberWal et TrIAL seront logiquement appelés à faire office de réceptacle de test et validation de solutions et projets liés à la cyber-sécurité et à l’intelligence artificielle appliquées au domaine de la défense.

A noter au passage que l’A6K pourra par ailleurs héberger des start-ups accompagnées par l’accélérateur WSL.