Lancement d’une section Women in Big Data à Bruxelles

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Par · 10/09/2021

Une section bruxelloise (mais avec ambition de s’étendre à l’ensemble du territoire belge) de l’association Women in Big Data a vu le jour en ce début septembre. 

L’initiatrice et celle qui animera essentiellement cette nouvelle communauté, c’est Valérie Zapico, directrice de Valkuren, société bruxelloise spécialisée en business intelligence, analytique, modélisation et gouvernance des données.

Elle explique que sa motivation lui vient d’une volonté d’agir concrètement pour “promouvoir la diversité en IT”. Pour encourager et inspirer davantage de femmes à se lancer dans des métiers ou fonctions liées au “big data”, à l’analytique, aux “data sciences”. Un domaine où, comme – et sans doute encore plus que – dans d’autres aspects de l’informatique et du numérique, les femmes sont sous-représentées – pour des raisons de mauvaise perception, de barrières à l’entrée, de stéréotypes tenaces…

“J’avais déjà eu l’occasion de jouer les “role models” au sein de la communauté Women in Tech Brussels”, explique-t-elle (à moter qu’elle fait également partie du “club” des InspiringFifty). “Je cherchais des moyens de m’investir plus activement pour promouvoir la diversité en informatique” Et comme elle l’a écrit sur un message publié sur LinkedIn: “I would like to share it’s possible to be a Women in Tech, an entrepreneur, work hard but also get hobbies outside, meet different people, learn and share because this diversity enriches us.”

25% de filles dans les études STEM en Belgique. 15% de femmes dans le secteur ICT.
Et sans doute une proportion encore plus faible dans les “data sciences” et le “big data” (mais aucun chiffre n’a encore pu être établi). 

Dès lors, lorsqu’elle fut approchée par la responsable de l’association Women in Big Data pour la zone EMEA, l’occasion lui semblait trop belle.

On pourrait se demander pourquoi elle a jugé opportun ou utile de faire naître cette nouvelle communauté de femmes, alors qu’il existe déjà une association de femmes en intelligence artificielle ou encore une communauté Data Sciences (non genrée). Sa réponse? “Je ne vois pas cela comme quelque chose en plus” [sous-entendu de redondant ou de superfétatoire] “mais plutôt comme un agrégateur supplémentaire, afin de mettre davantage l’accent sur la diversité. Celle du genre mais sans oublier le besoin de diversité ethnique, sociétale… La pénurie globale de représentation féminine le justifie.”

Inspirer. Connecter. Croître.

A l’image de ce que réalise Women in Big Data à l’échelle internationale (voir encadré ci-dessous), l’antenne bruxelloise (bientôt belge?) se donne trois axes d’activités: inspirer les femmes et jeunes filles à se lancer dans des métiers ou fonctions liées au “big data” et à l’analytique ; “connecter” les membres entre elles et avec le monde extérieur, “afin de cultiver la diversité dans le monde de l’analytique” ; “croître”, terme qui désigne en fait des actions de sensibilisation, d’aide dès le stade des études et également d’accompagnement de femmes (par exemple, en reconversion professionnelle) au travers de mentorat.

Valérie Zapico (Women in Boi Data): “Une association destinée à agir comme un agrégateur supplémentaire, afin de mettre davantage l’accent sur la diversité.”

Pour les deux premiers axes, la section locale de Women in Big Data s’appuiera sur des conférences (organisées en propre ou auxquelles l’association participera activement), des meetups (une réunion de grande envergure par trimestre et de petits événements plus modestes en mode décentralisé, pour essaimer vers la Wallonie et la Flandre). Tous événements destinés à informer et faire se retrouver la communauté mais aussi l’étoffer et trouver de nouveaux “role models”. 

Pour l’axe “croître”, l’association visera les jeunes filles “dès le stade de l’enseignement secondaire, sans oublier une sensibilisation et information auprès des parents. Non seulement pour toucher les plus jeunes mais aussi parce que toutes les classes sociales n’ont pas la même image ou information à propos des opportunités de l’analytique et du big data.”

Un répertoire de formations en-ligne gratuites sera mis à disposition. Des séances en présentiel seront également organisées, notamment en collaboration avec des écoles du code (BeCode, Ecole 19…). Au-delà des formations, des actions de sensibilisation sont également visées, pour “présenter des sujets en lien avec le big data, expliquer les débouchés d’avenir, permettre de mieux identifier les cursus et parcours scolaires pouvant orienter les jeunes vers les métiers du big data.”

Bruxelles mais pas que…

Pour l’instant, la section locale de Women in Big Data porte l’étiquette “Bruxelles” mais Valérie Zapico précise d’emblée “Bruxelles et alentours”. Comme on vient de le voir, l’intention est aussi de pousser les racines jusqu’en Wallonie et en Flandre. A la fois via des réunions meetups décentralisées, la quête de membres extra-bruxelloises et de relais vers ces autres territoires. Lors de la séance inaugurale de ce début septembre, contact a par exemple été établi avec Julie de Bergeyck, consultante en industries numériques chez Agoria mais surtout directrice de programme pour DigitalWallonia4AI.

Bien qu’elle soit encore en cours de la structuration, l’association Women in Big Data Brussels compte d’ores et déjà près de 100 membres, qui ont participé à l’un des tout premiers meetups ou se sont manifestées à l’occasion du lancement officiel.

Les profils sont variés: “Beaucoup travaillent pour de grandes entreprises, telles que Toyota, Da Vinci, la Stib, ou encore des sociétés pharmaceutiques. Dans des fonctions liées au big data. Mais nous comptons aussi des femmes en phase de reconversion, désireuses de passer du business vers le monde de l’analytique, ou encore des étudiantes au stade master.” Et… “quelques hommes – des chefs de projet ou directeurs de programme qui sont responsables de projets data sciences et qui sont à la recherche de profils…”.

Women in Big Data

L’association Women in Big Data a vu le jour en 2015, à l’initiative d’employées d’Intel.
Aujourd’hui, dans le monde, l’association compte 39 sections et plus de 17.000 membres.