Lancement d’un “lab 5G” à l’A6K: pour tester, découvrir et imaginer

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Par · 25/08/2021

Depuis quelques mois, un “labo” 5G est en préparation – et pour partie déjà actif – au coeur de l’A6K, à Charleroi. Bien que son inauguration officielle ne soit prévue que pour la fin octobre, il ouvrira réellement ses portes et accueillera les premiers participants extérieurs dès la fin septembre. Et, côté partenaires et “résidents”, les activités (ateliers, préparation de projets…) ont déjà commencé.

Le but de ce “lab”? Opérer comme l’un des premiers POC (sites-pilote) 5G wallons. Le Lab 5G a été conçu afin d’opérer, dans un premier temps (avant que l’allocation des fréquences 5G lui ouvrent d’autres perspectives), comme un espace 5G indoor à triple finalité. A savoir…

Tout d’abord, un laboratoire, au sens premier du terme. C’est-à-dire un lieu où les partenaires et sociétés établies à l’A6K (notamment) peuvent venir tester et évaluer les potentiels de la 5G pour leurs propres besoins.

Ensuite, un espace de démonstration, en mode proof of concept, “permettant aux entreprises d’appréhender la technologie, de se former au 5G”, explique Marc Bekemans, directeur technologique de l’A6K.

Enfin, “un espace démo permettant aux partenaires mais aussi à d’autres acteurs locaux de venir y montrer leurs capacités technologiques. Le “Lab” servira donc aussi, à ce titre, de vitrine à vocation plus commerciale pour les partenaires associés, afin d’y proposer et vendre leurs services ou technologies.”

 

Marc Bekemans, CTO de l’A6K: “La 5G est l’une de ces technologies fédératrices qui intéressent directement les acteurs locaux – qu’il s’agisse de sociétés spécialisées dans les communications ou de non spécialistes qui désirent développer et proposer de nouveaux services et systèmes [en tirant parti de la 5G].”

 

Le public-cible de ce Lab 5G sera le monde des entreprises – industrielles comprises. Qu’il s’agisse de grandes entreprises de logistique, de communications, du bâtiment, de sociétés manufacturières, ou de PME, voire de start-ups et porteurs de projet désireux de proposer de nouveaux services ancrés sur la 5G. “Et ce, en exploitant les caractéristiques majeures de la 5G que sont la massivité du débit de données, l’absence de latence autorisant le temps réel et le support en parallèle de grands nombres de connexions”. Exemples cités par Marc Bekemans? “Une start-up qui voudrait se lancer dans la livraison de colis par drones, la gestion de barges autonomes…”

L’industriel au sens très large

La diversité des solutions et des débouchés visés est grande. La preuve en est donnée d’emblée par l’identité des premières parties prenantes du Lab 5G et sociétés “résidentes” de l’A6K. A savoir? AGC Glass, Alstom Transports, iCare, le centre de recherches Multitel, Sirris ou encore la société d’ingénierie et de conseils technologiques AKKA.

AGC Glass s’est impliqué très tôt et de manière fondamentale dans le projet de Lab 5G puisqu’il a participé, aux côtés d’Alstom et de Multitel, à la rédaction du cahier de charges pour l’appel d’offre (déploiement de l’infrastructure) qui allait être remporté par Proximus, co-financeur et co-“animateur” du Lab 5G.

“AGC sera très impliqué dans le volet démonstrateur”, souligne Marc Bekemans. “La société s’intéresse en effet notamment au développement de nouvelles technologies permettant par exemple l’inclusion dans les vitrages d’antennes transparentes. Le démonstrateur lui sera donc utile à la fois pour tester ses propres développements et pour proposer des démos de solutions à de potentiels clients.”

Du côté d’Alstom, on peut imaginer d’autres projets et applications, tels que de la gestion d’infrastructure de transports avec objets connectés ou de l’équipement de rames ferroviaires en 5G. iCare, de son côté, se servira du Lab comme lieu d’évolution technologique de ses capteurs industriels sans fil.

A ces quelques premiers partenaires devraient progressivement venir s’en rajouter d’autres. La prospection démarrera dès que l’A6K aura recruté un nouveau collaborateur (h/f), au profil d’ingénieur en systèmes de communication, qui sera chargé, notamment, d’animer le Lab, de planifier ses activités et de rechercher partenaires et participants aux activités.

Un premier événement ouvert au “public” (lisez: aux entreprises) sera organisé en octobre, en collaboration avec Agoria. La journée inclura des exposés et conférences de quelques grands acteurs et industriels. L’après-midi, les participants auront l’occasion de visiter l’A6K et son Lab 5G et de discuter et réseauter sur le thème de la 5G et de ses débouchés.

 

En termes de thématiques qui seront à l’honneur (tant en développement qu’en démo et évangélisation), le Lab 5G de l’A6K compte inclure des thèmes tels que la cybersécurité et l’informatique hautes performances (puissance de calcul). Cette dernière thématique est une piste très naturelle pour l’A6K au vu d’un des positionnements choisis. A savoir, l’hébergement du super-calculateur wallon (successeur du “Zenobe”, géré par le Cenaero et localisé pour l’instant à Gosselies) ou encore de l’infocentre de l’ULB.

Un autre domaine auquel le Lab 5G demeurera attentif est celui de l’évolution que la 5G impliquera en termes d’électronique, de besoins en énergie (notamment au niveau des équipements et des terminaux). La 5G, en supprimant les effets de latence et en permettant une massification de données et des connexions, modifiera en profondeur les paramètres des équipements électroniques, estime Marc Bekemans. “Tout comme le stockage a déjà été dématérialisé pour être déporté dans le cloud, le calcul, demain, suivra le même chemin. Les processeurs seront déportés dans le cloud, vers de gros calculateurs centralisés. Les terminaux, notamment les smartphones, ne seront plus que des écrans et claviers connectés, puisque la 5G est synonyme de connexion efficace et de calcul instantané.”

Partenaire: Proximus. Mais sans exclusivité…

Ayant décroché l’appel d’offre, Proximus est le partenaire – à 50/50 – du Lab 5G. “L’opérateur est notre unique partenaire technologique pour le démonstrateur, qu’il participe d’ailleurs activement à animer”, souligne Marc Bekemans. “Mais cela ne veut pas dire qu’il y ait une quelconque relation d’exclusivité avec Proximus. Pour l’organisation d’activités d’animation, d’ateliers, de séminaires, nous sommes ouverts et rechercheront activement d’autres partenaires 5G.” Comme ce sera potentiellement le cas lors de stades de développement ultérieurs…

Marc Bekemans, CTO de l’A6K: “Pour le contenu de l’offre que devaient nous remettre les candidats pour l’infrastructure, nous n’avons pas émis de critères excluant réellement tel ou tel fabricant d’équipements mais nous avons précisé que le matériel devait être représentatif de ce qui serait à l’avenir réellement déployé sur le terrain.”

De l’indoor avant de voir plus large

Dans un premier temps, le lab 5G de l’A6K aura une vocation purement indoor. La 5G sera donc présente, testée, triturée, démontrée dans les différents étages et ailes de l’A6K via mise en oeuvre d’un réseau privé, strictement intérieur, sans relais vers ou par un réseau 5G externe. “Ce sera du full 5G, sans goulots d’étranglement, sur toutes les connexions, selon un modèle d’îlot privé interne.”

A terme, lorsque les fréquences 5G auront été attribuées aux opérateurs, le Lab 5G de l’A6K ambitionne de rayonner en dehors des murs, pour desservir ou organiser des tests et des déploiements sur un territoire plus large – le bas de la ville (voire au-delà), le long et au fil de la Sambre…